Souvenez-vous, il n’y a pas si longtemps : le 31 Août pour être exact, je vous parlais de l’autre rentrée littéraire : un site évènement qui rassemblait les éditeurs numériques et leur permettait de mettre en avant leurs nouvelles publications, tout comme le « phénomène » ancestral de la rentrée littéraire chez nos bons vieux éditeurs papier. Ce mois-ci, cet évènement 100% numérique, fidèle au calendrier initial, a pris fin. J’en profite donc pour tirer une petite conclusion sur cet intéressant rassemblement de bonne volonté, et voir quel bilan il est possible d’en retirer, tant pour les éditeurs « pure player » rassemblés autour du projet que pour la lecture et les lecteurs numériques en général !
Le but de l’évènement -au-delà de faire un pied de nez à la sacro-sainte rentrée littéraire et de rappeler qu’en numérique aussi, les éditeurs triment comme des sagouins- était d’offrir une retombée médiatique aux éditeurs 100% numérique. Retombées médiatiques, il y en a eu quelques unes, même s’il faut reconnaître que rien n’a été significatif de ce côté-là, malgré les efforts de Nicolas Gary (Actualitté) et de Julien Simon (Studios Walrus). Certains auraient voulu une météorite s’écrasant sur la surface de la Terre, nous nous contenterons d’une jolie pluie de météores. Un certain nombre d’articles ont ainsi été relayés dans la presse, sur le Point, l’Express, les échos… qui se sont souvent contentés de reprendre la dépêche de l’Agence France Presse, preuve d’un certain manque d’intérêt des journalistes pour la chose, encore trop neuve pour attirer les foules…
L’intérêt aura été plus vif sur le Web, par exemple chez Future Book, French Web, TheBookSeller ou Actu des ebooks qui ont chacun été de leurs petits commentaires. Néanmoins, si cet intérêt est appréciable, et aura sans doute dirigé quelques nouveaux lecteurs vers les 100% num, n’oublions pas que le but premier de l’évènement était de quitter un peu Internet pour toucher un public plus large et moins averti. L’évènement aura finalement assez peu profité de couvertures radio ou TV qui lui auraient été nettement plus profitables. Je ne peux d’ailleurs qu’exprimer mes regrets : j’aurais tant aimé voir PPDA* parler du Studio Walrus en plaçant discrètement quelques jeux de mots, du style « le Studio qui aMorse l’entrée vers le numérique… » , bref !
Soyons clairs, l’autre rentrée littéraire n’aura pas créé le buzz, et je ne pense pas que c’est au niveau médiatique que son bilan sera le meilleur. De même, si l’opération a certainement mis en valeur certains éditeurs numériques, je ne suis pas sûr qu’elle leur ait apporté des centaines de clients déchainés. Elle aura au moins permis aux lecteurs numériques, et à quelques autres, de découvrir plusieurs éditeurs numérique de qualité, ainsi que quelques projets très intéressants, sans pour autant faire découvrir la lecture numérique au plus grand nombre.
Finalement, l’autre rentrée numérique sera sans doute arrivée un peu trop tôt sur un marché numérique français encore trop restreint, mais que l’arrivée du Kindle, entre autres, risque de booster très rapidement. Nous pouvons pourtant en retenir une chose importante : la volonté des éditeurs numériques d’agir ensemble et de parler d’une même voix. Le projet était en effet audacieux, et ce n’est pas tous les jours que d’éventuels concurrents avancent ensemble avec tant d’entrain !
En conclusion, cette rentrée littéraire numérique aura été un évènement bien entendu positif, qui ne sera sans doute pas le dernier à rassembler les éditeurs numériques. Tout porte d’ailleurs à croire que cette rentrée littéraire numérique nous paraîtra bientôt ridicule par rapport à celle de l’année prochaine, qui elle-même n’égalera en rien celle de l’année suivante…
*Oui, dans ma tête PPDA présente toujours le 20 heures, et il y fait des jeux de mots
Oui, la rentrée numérique est arrivée « avant » la lecture numérique en France.
Mais c’est sans doute tant mieux. Elle me semble une bonne base pour légitimer l’e-litterature (si elle en avait besoin) et aura d’autant plus de légitimité dans ses éditions futures qu’elle aura précédé l’arrivée des grand groupes ‘culturels’ sur le terrain.
Plus que « légitimer », je dirais avant tout pour mettre en valeur. Les numériques seront « légitimes » aux yeux du grand public quand on parlera enfin d’eux dans les médias, sans qu’ils aient à monter d’opérations spéciales pour cela. Ici, ils auront au moins souligné le fait qu’ils travaillent, et bien, et qu’ils n’ont rien à envier aux éditeurs papiers. La légitimité malheureusement, ce n’est pas à eux de se l’octroyer, même si leur travail jouera beaucoup pour cela.
Bref, comme toujours, regardons vers l’avenir, aussi impatients que nous pouvons l’être !
Donc comme moi, tu ne regardes plus le journal de 20h depuis des siècles (et tu confonds Bruno Masure et PPDA pour les jeux de mots à la con, un peu comme un petit vieux qui confond ses souvenirs, donc ça fait une véritable éternité que le 20h t’échappe)
C’est déjà bien que les journalistes aient repris le communiqué de l’AFP, ils auraient tout aussi bien pu le zapper !
Oui, j’ai décidé de ne plus regarder les infos pour des raisons purement engagées, par principe et respect pour les droits de l’Homme et pour la liberté de l’information, et ceci exactement depuis que W9 diffuse les Simpsons à 20 heures (par le plus pur des hasard… 🙂 ).
Et oui, entre vieux on se comprend ! :-p
L’analyse que tu fais de cette opération est juste et les conclusions que tu en tires pertinentes. Merci.
Merci de ces compliments. Il me tarde de voir les prochaines collaborations des éditeurs numériques…
Le combat doit continuer, restons groupés et optimistes 😉
Ne vous inquiétez pas les médias suivront dès que les chiffres de ventes de tablettes et liseuses augmenterons de façon conséquente. Ce qui est en train d’arriver et les fêtes de fin d’année vont booster les chiffres.Parce que le support est le nerf de la guerre ! 😉 Bonne journée à tous.