Les personnages féminins dans un roman

J’ai conscience que le sujet du jour, les personnages féminins dans un roman, peut paraître curieux de prime abord. Mais je dois vous dire que c’est un sujet qui me touche assez, pour diverses raisons, et qui n’est selon moi pas inintéressant à traiter, bien au contraire. Si le titre de cet article peut paraître un peu ambitieux, nous traiterons avant tout ici de la nécessité, tout comme de la difficulté, pour un auteur masculin d’inclure des personnages féminins dans un texte littéraire…

Pourquoi ai-je du mal à écrire des femmes ?

Avant toute chose, je tenais à préciser, pour ceux qui passeraient ici pour la première fois, que je suis un homme (chacun ces défauts !). Cet éclaircissement me paraît utile, car j’ai conscience que cet article va aborder le sujet ô combien délicat de la « guerre » des sexes.

Pour être franc, cet article va s’adresser avant tout à la gent masculine, puisque j’y aborderai un « problème » qui, je l’espère, touche en premier lieu les hommes. Mais toute auteure ou lectrice est bien entendu plus que bienvenue à le lire également, à la fois pour comprendre ce qui peut se passer dans la tête d’un homme, mais aussi pour ouvrir le débat.

Comment j’ai su que je n’écrivais pas de personnages féminins

Ce petit aparté mis de côté, je dois à présent vous avouer que j’ai toujours eu du mal à écrire des personnages féminins.

Je n’entends pas ici que j’ai du mal à travailler un personnage féminin, mais que j’ai simplement de grandes difficultés à imaginer un personnage féminin. Lorsque je pense à un roman, il m’est en effet assez fréquent de le peupler d’hommes, point.

Et le pire dans tout ça ? J’aurais très bien pu ne jamais m’en apercevoir.

Ma chance sur ce point est d’avoir fait lire mes premiers textes à ma compagne de longue date, assez tôt dans notre relation, pour l’avoir entendue faire une remarque simple, mais révélatrice : « C’est pas mal… mais il n’y a que des mecs !».

Non seulement elle avait raison, mais c’était un problème tellement énorme qu’il aurait dû me sauter aux yeux bien plus tôt (car pour être précis, ce défaut n’était en rien lié au récit ou à l’univers de mes textes, qui ne se déroulaient pas dans des prisons pour hommes ou dans un futur lointain dans lequel les femmes auraient disparu. En d’autres termes : rien ne justifiait l’absence du beau sexe dans mes écrits).

Pourquoi je n’écrivais pas de personnages féminins

Face à cette révélation sur mes textes, je me suis bien entendu « forcé » à inclure davantage de personnages féminins, que ce soit pour plaire à ma copine ou par simple bon sens. C’est donc un sujet qui m’a assez rapidement touché lors d’écriture de fiction.

Mais il me paraît ici important de me protéger d’une éventuelle accusation qui semblerait facile à la lecture de cette première partie : je ne suis pas vraiment ce que l’on peut appeler un macho. Loin de moi l’idée d’éloigner volontairement les femmes de mes univers parce que leur place est aux fourneaux, ou pour toute autre ineptie du genre.

À vrai dire, si j’ignorais ainsi les personnages féminins, c’est aussi parce qu’ils ne me paraissaient pas naturels à traiter pour le garçon que j’étais. Cette justification un peu bancale laissera certains sceptiques, mais je pense qu’un auteur cherche toujours en premier lieu à traiter des sujets et thèmes qu’il connait.

J’ai donc dans l’idée, dites moi si je me trompe, qu’une auteure se tournera toujours davantage vers des personnages féminins, et qu’un auteur se tournera toujours davantage vers des personnages masculins.

Les hommes ont-ils tous des difficultés à écrire des femmes ?

L’absence de personnages féminins : une généralité

À présent que j’ai évoqué mon propre cas, il me paraît important de rappeler ici que ce défaut de mon écriture est loin d’être un cas particulier, sans quoi je n’aurais pas pris le temps d’écrire cet article.

Où sont les femmes ?

Si le cas de la présence féminine dans la fiction ne vous a jamais intéressé plus que cela, que vous soyez homme ou femme, il se peut tout simplement que vous n’ayez jamais remarqué un détail pourtant marquant : les femmes sont bien souvent désespérément absentes, ou tout du moins sous-représentées, dans les œuvres de fiction. Et ce défaut s’applique aussi bien aux livres qu’aux films et aux jeux vidéo.

Un exemple récent et pour le moins révélateur est la parité homme/femmes dans les (trop nombreux) films de superhéros de ces dernières années. Je n’ai pas vraiment le courage de compter ici, mais sur les quelque 30 films de superhéros sortis depuis Iron Man en 2008, on en dénombre… 1 seul dont la tête d’affiche est une femme : Wonder Woman.

Certes, la tendance change peu à peu, et la place de la femme dans la fiction est un sujet de plus en plus évoqué. On peut par exemple citer la manière dont Peter Jackson a mis en avant certains personnages féminins dans ses différentes adaptations des romans de Tolkien, les œuvres originales étant assez peu riches en femmes.

On peut également citer les derniers Star Wars, Rogue One et la troisième trilogie, qui choisissent des femmes comme personnages principaux (le plus amusant étant de voir des hommes s’insurger contre un tel choix, quand bien même la plupart des œuvres de fiction sont toujours gouvernées par des personnages masculins).

Mais il serait tout de même trompeur de dire que les personnages féminins sont plus présents ou plus importants que jamais.

Le test de Bechdel

Si vous doutez encore de la sous-représentation du genre féminin dans la fiction, il me paraît utile de vous parler ici du test de Bechdel, un petit jeu simple créé par Alison Bechdel, une auteure de bande dessinée américaine.

Le test de Bechdel permet simplement de tester la représentation de la femme dans une œuvre à travers trois éléments simples :

  • L’œuvre doit comporter deux personnages féminins identifiés (qui portent un nom).
  • Ces deux personnages doivent parler ensemble.
  • La discussion de ces deux personnages doit porter sur autre chose que sur un personnage masculin.

En soi, passer le test de Bechdel ne veut pas dire qu’une oeuvre est féministe ou qu’elle représente bien le genre féminin. Si ce test est révélateur, c’est surtout parce que de nombreuses œuvres ne respectent pas ces trois critères, aussi simples soient-ils.

La femme serait-elle passée sous silence dans la littérature ?

Pourquoi tant d’hommes dans la fiction ?

Comme j’essayais tristement de m’en défendre plus tôt, je pense sincèrement qu’il est possible pour un auteur masculin de passer totalement à côté du genre féminin dans ses textes, et ce inconsciemment.

Ceci dit, force est de constater qu’on ne peut pas généraliser une telle excuse, et qu’il existe clairement un problème de représentation féminine dans les œuvres que nous consommons au quotidien. C’est d’autant plus vrai pour des créations qui impliquent des équipes de centaines de personnes, comme un film ou un jeu vidéo.

Si une personne seule peut, à la rigueur, passer à côté d’un tel problème, on ne me fera pas croire que 100 personnes ne peuvent pas réaliser qu’une œuvre entière est uniquement peuplée d’hommes.

La cause la plus basique de cette sous-représentation féminine me paraît assez évidente : It’s a Man’s Man’s Man’s World... Quand seuls les hommes prennent des décisions créatives, on peut facilement en arriver à la représentation du héros masculin et de la princesse en détresse.

Il est d’ailleurs amusant de voir comment cette sous-représentation féminine est parfois justifiée, comme dans cet article consacré aux femmes dans les jeux vidéo dans lequel on apprend notamment qu’une femme est plus difficile à modéliser, puisqu’elle porte forcément des jupes.

En dehors du fait que les hommes peuvent avoir une tendance moindre à mettre en avant des personnages féminins, il faut également reconnaître que les femmes sont sous-représentées en fiction, car les auteures et scénaristes féminins le sont également. Si plus d’auteurs étaient des femmes, il paraîtrait logique que les femmes soient mieux représentées dans la fiction.

Je vous arrête tout de suite : je ne dis pas que les femmes ne sont pas de bons auteurs ou scénaristes, mais simplement qu’elles ont plus de mal à être reconnues que leurs collègues masculins.

Écrire des personnages féminins

Après cette longue digression qui m’aura au moins permis de détailler clairement en quoi ce thème a de l’intérêt, et si nous revenions à nos moutons ?

Car le but de ces lignes n’est pas seulement de mettre en avant la sous-représentation féminine dans le roman, mais aussi de veiller à ce que vous cessiez de reproduire ce défaut, chers amis auteurs. Et nous allons voir que c’est loin d’être aussi difficile qu’il y paraît !

Ne pas oublier la femme dans ses romans

La première étape pour écrire des personnages féminins est relativement simple : il suffit de se souvenir que la femme existe !

Comme je vous le disais plus haut, il m’a suffi qu’on mette en avant ce problème pour que je commence à lui accorder de l’attention.

Aujourd’hui, je dois vous avouer que je continue à imaginer majoritairement des personnages masculins. Mais j’ai l’avantage d’avoir un œil critique sur cette mauvaise habitude, et donc de pouvoir la gommer assez rapidement dans mon processus de création. Cela ne veut pas dire que je bannis tous les personnages masculins, mais que j’essaie d’ajouter des personnages féminins importants et utiles à l’histoire.

Notez au passage que la parité n’est jamais un objectif intelligent. Il ne s’agit pas de diviser votre casting de personnage en 50 % femmes/50% hommes, mais simplement de chercher à intégrer des personnages féminins et masculins aussi utiles et pertinents les uns que les autres.

La représentation n’est d’ailleurs pas une fin en soi. Si mon roman met en scène un roi entouré de cinquante femmes soumises qui s’occupent de lui faire à manger et de nettoyer le palais de fond en comble pendant qu’il prend toutes les décisions, les femmes seront représentées, mais pas forcément bien représentées.

Etape numéro 1 : ne pas oublier le genre féminin !

Éviter les personnages féminins clichés

L’un des enjeux, vous l’aurez deviné, est de ne pas écrire des femmes pour écrire des femmes. Quitte à intégrer des personnages féminins dans vos textes, autant que ces personnages aient un intérêt.

Je me souviens avoir lu il y a des années cette interview de Marie Pavlenko, au sujet des personnages féminins dans l’heroic fantasy, et dans laquelle l’auteure disait ceci :

« Les héroïnes étaient souvent des cruches dépendantes des héros masculins, ou au contraire des tueuses impitoyables, sans cœur ou quasi, donc très masculinisées. »

À l’époque, et sans doute moins sensible au sujet qu’aujourd’hui, j’avais trouvé ce constat assez injuste. Je m’étais même dit qu’il était finalement tout à fait normal pour un personnage d’être soit couard (la demoiselle en détresse), soit courageux (la tueuse impitoyable). À tel point qu’en relisant l’interview il y a quelques jours, j’étais surpris de constater à quel point les propos de Marie Pavlenko avaient du sens, et à quel point mon souvenir les avait totalement déformés.

Oui, il est possible de créer des personnages féminins qui ne sont ni des princesses en détresse ni des tueuses. La femme peut être diplomate, stratège, pacifique, manipulatrice, déterminée, solitaire, charmeuse, sage…

En bref, elle peut être tout aussi riche que se doit de l’être tout personnage.

Oui, le personnage féminin peut être autre chose qu’une ménagère !

Redistribuer les rôles

Au final, si vous peinez à inventer des personnages féminins, la meilleure option pour combler ce défaut est de redistribuer les genres dans votre casting.

Quand vous pensez à un récit, vous allez forcément imaginer des personnages. Si vous réalisez que tous ces personnages sont masculins ou que tous les personnages importants sont masculins, c’est que c’est le moment de redistribuer certains rôles.

La bonne question à se poser pour cette redistribution est toujours la même : « est-il essentiel que ce personnage soit masculin ? »

Vous pouvez également vous demander si changer son genre ne peut pas apporter plus de substance au récit, ou tout simplement diversifier votre galerie de personnages.

Si votre personnage principal est masculin, faites en sorte (entre autres) de créer certains personnages féminins qui ne lui soient pas liés directement (qui ne sont pas sa femme, sa mère ou sa sœur). Il me paraît également important que les personnages féminins ne soient pas là uniquement pour instaurer une romance.

Bien entendu, la romance est toujours bienvenue (même si pas obligatoire) dans un récit. Cependant, il ne faut pas que le personnage féminin existe dans ce seul et unique but, car cela le dénature et lui enlève un intérêt propre.

Le constat est simple : tous vos personnages masculins ne sont pas attirés les uns par les autres ? Dans ce cas, il n’y a pas de raison pour que vos personnages masculins et féminins soient systématiquement dans des relations amoureuses.

Il serait dommage de chasser les femmes de vos romans, n’est-il pas ?

Pourquoi intégrer davantage de personnages féminins ?

Je tenais à terminer cet article sur un élément qui n’a pas été abordé jusqu’ici : le pourquoi. En effet, si vous êtes un auteur masculin (ou non d’ailleurs) habitué à bouder les personnages féminins, vous seriez dans votre droit de vous demander : « tout ceci, c’est bien beau, mais dans quel but ? ».

Il est vrai que la plupart des œuvres actuelles sous-représentent le genre féminin, à tel point qu’on pourrait même croire qu’il s’agit là d’une recette du succès. Dès lors, pourquoi chercher à gommer ce défaut qui ne semble finalement pas choquer outre mesure ?

Quitte à surprendre ici, je tiens à préciser que cette démarche simple ne tient en rien, selon moi, du féminisme. Nous vivons dans un monde d’hommes et de femmes, et chercher à représenter les deux genres en fiction me semble finalement une démarche somme toute assez logique.

Si je devais faire une réponse franche et simple, je dirais tout simplement qu’un roman avec des personnages féminins est un roman plus réaliste. Après tout, l’auteur cherche depuis toujours à immerger le lecteur dans son univers, et à rendre son récit organique et cohérent. La présence de femmes me paraît donc aller de pair avec ce but, dès lors que l’univers du livre n’exige pas une surreprésentation masculine.

Comme c’est un argument qui ne touchera pas forcément tout le monde, je pourrais avancer que cette démarche a également un sens d’un point de vue marketing. Après tout, il y a autant de lecteurs que de lectrices (je dirais même spontanément qu’il y a probablement plus de lectrices que de lecteurs). Dès lors, pourquoi ne pas permettre à chacun de se retrouver dans des personnages forts et intéressants ?

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22 réflexions sur “Les personnages féminins dans un roman

  1. J’ai trouvé l’article redondant jusqu’à la référence au test de Bechdel qui a été une découverte pour moi et une source d’inspiration supplémentaire. J’ai cinq personnages féminins récurrents et d’importance plus ou moins relative mais les conversation entre elles sont rares (1 occurence et encore c’est une conversation de groupe). Je me suis rendu compte que mes personnages féminins s’adressent principalement à des individus de sexe masculin ce qui m’a un peu déçu. J’ai immédiatement eu l’idée de changer le sexe d’un des personnages secondaire réalisant que cela apporterait peut-être un peu plus de réalisme mais ça pourrait changer la connotation du personnage en question. Je garderai cette idée pour mes prochains romans. En tout cas merci pour le tuyau.

  2. Toujours très intéressante à lire votre rubrique.
    Pour ma part, en tant qu’auteure, je ne trouve aucune difficulté à intégrer des hommes dans mes romans et je trouve que cela est indispensable pour donner un certain équilibre à l’histoire.
    Bonne semaine à vous

  3. Article intéressant (comme toujours) et exemples concrets qui donnent à réfléchir (en particulier le test de Bechdel).

    J’avoue m’être déjà posé la question. En particulier car mes écrits (SF et fantasy) sont presque systématiquement centrés autours d’un couple héro / héroïne (qu’ils soient amants ou non).
    Personnellement, je n’ai pas de problème à intégrer des personnages féminins à part entière. A vrai dire, c’est plutôt le contraire…

    Je pense que nous rattachons tous (consciemment ou non) nos personnage à un archétype connu. Par exemple, le personnage d’Ogion me vient spontanément à l’esprit lorsque j’imagine un mage vieux et sage. La plupart des personnages étant historiquement des hommes, nous créons donc a priori des hommes, par mimétisme.

    En tout cas, je confirme qu’il est facile de remplacer un genre par un autre la plupart du temps.
    Par contre, ce remplacement induit souvent quelques changements subtils dans l’histoire, non pas car hommes et femmes pensent différemment, mais car les autres personnages vont la/le percevoir différemment. Réfléchir à un changement de sexe ouvre souvent de nouvelles perspectives.

  4. Je suis heureuse de voir un homme faire le constat auquel ma condition féminine m’a conduit dès le plus jeune âge : les femmes sont soit complètement absentes, soit hyper stéréotypée (jeune fille en détresse, faire valoir du héros…). C’est à un point où la petite fille que j’étais ne trouvais aucune héroïne à laquelle s’identifier, aucun modèle à admirer…La femme que je suis devenue n’arrive pas à trouver de l’intérêt dans le cinéma, la plupart des films véhiculant tous une pensée « male dominated » qui à tendance à me gonfler pour parler poliment. Impossible de jouer à un jeu vidéo sans qu’on me force à jouer un personnage masculin, ou un fille mais qui a une plastique improbable. Ce doit être la même chose j’imagine pour les homosexuels, les asiats et les noirs dans ce monde dans lequel la référence est l’homme hétérosexuel blanc…

    J’en viens à la même conclusion : nous sommes conditionnés à ne voir que des « héros » à l’écran ou dans les livres. Voilà pourquoi il est important d’inclure des personnages féminins : pour donner à la nouvelle génération de filles des personnages auxquels s’identifier et des modèles pour structurer leurs pensées et bâtir leurs ambitions.
    En revanche, une observation purement empirique m’amène à vous contredire sur un point : ayant donné à mes élèves le sujet suivant : créer un scénario pour un roman d’heroic fantasy en quelques lignes, j’ai remarqué que si les filles mettaient en scène indifféremment un héros ou une héroïne, l’inverse n’était pas vrai : les garçons choisissaient exclusivement un héros masculin. Comme disait Simone de Beauvoir l’homme se définit comme être humain, la femme se définit comme femelle…

    Je trouve un peu triste ceci étant dit que cela soit à ce point peu naturel pour vous d’écrire des femmes que vous en veniez à vous forcer à mettre en scène des femmes…Je pense que nous sommes tous conditionnés dans une vision très schématique des hommes et des femmes : les hommes sont courageux, forts et ont de la volonté, les femmes sont douces, bienveillantes et maternelles…Si l’homme dévie de cet idéal, il est taxé de « tarlouze » ou autres quolibets peu sympathiques…On devrait sortir de ce système binaire. Logiquement, il ne devrait pas être plus compliqué sur le brouillon de changer le sexe de notre personnage que la couleur de ses cheveux car c’est à peu près aussi déterminant pour la construction de sa personnalité…Penser le contraire, c’est croire que le fait d’avoir un chromosome « y » nous prédispose à une certain nombre de caractéristiques.

    Bref, merci pour ce constat. Si vous l’avez remarqué et que vous essayiez d’y remédier, vous êtes déjà féministe sans le savoir mais n’ayez crainte, a bonne nouvelle c’est que ce n’est pas une insulte 😉

  5. Je trouve qu’il manque de romans pour hommes par des hommes alors me cassez pas les burnes avec ça. C’est facile écrire des personnages de femmes il suffit de procéder de la motivation des personnages que ce soit pour des hommes ou des femmes.

    • casser les « couilles » est plus connu comme terme vous avez aussi les « précieuses », mais c’est plus… ou moins… enfin vous voyez !

  6. Je pense qu’il faut se détendre un tout petit peu par rapport à tout ça. La crispation de l’auteur qui s’efforce de trouver des rôles pour les femmes dans ses romans n’est selon moi qu’une version nouvelle du vieux cliché patriarcal qui voyait les femmes comme des êtres « mystérieux », qu’aucun homme ne saurait totalement percer à jour. En réalité, les femmes ne sont pas mystérieuses, pas plus que les hommes en tout cas, et il y a plus de points communs entre les personnages féminins et masculins que de différences. Une fois qu’on en prend conscience, à mon avis, toutes ces angoisses disparaissent et la parité se fait d’elle-même, parce qu’elle est naturelle.

  7. Bonjour, Je dirais que Gilles Legardinier (pourtant un homme) sait très bien se mettre dans la peau d’une femme (de ses héroïnes dans ses livres). Peut être vous manque t il plus de sensibilité (attention ce n’est pas un jugement). Vous êtes peut être trop Yang il faudra penser à équilibrer votre Yin et mettre plus en avant votre part de féminité pour vous sentir complet 😉

  8. Sujet passionnant et d’actualité. Comme je vis aux USA depuis vingt-cinq ans je vis l’évolution de la place de la femme au quotidien dans ce pays souvent si excessif mais aussi toujours tourné vers le changement. La place de la femme est un sujet très décortiqué dans le domaine des arts. Je lis davantage de romans pour ados, YA (young adult) qu’autre chose. Il y a un nombre égal d’auteures et d’auteurs dans ce genre et les deux choississent des personnages qui ne sont pas toujours représentatifs de leur sexe. Garçons et filles lisent des livres écrits par des auteures ou auteurs, même si les filles restent en majorité de plus grandes lectrices.
    En litérature adulte il est assez clair que les hommes lisent les livres écrits par les hommes et les femmes par contre lisent indifféremment. La litérature écrite par des femmes pour des femmes est encore classée en chick lit et n’a pas souvent sa place sur les mêmes tables en librairie.
    On remarque aussi les couvertures plus pastel pour les femmes et plus sombres pour les hommes. Détails qui en fait dirigent les ventes.
    Malgré cela, la place donnée aux femmes dans la litérature change et je crois que les clichés disparaissent de plus en plus, grâce aux teenagers d’aujourd’hui. Mes enfants me le prouvent tous les jours. La majorité des garçons voient les filles comme leurs égales.
    Et cela ne peut que continuer. La litérature inclue maintenant toutes sortes de familles avec des personnages ayant des préférences sexuelles ou d’identité de tous genres. Et je pense que cela ne va que s’accélérer, ce qui ne pourra donner que plus de place aux personnages de femmes dans les romans, car chacun sait que les femmes changent plus facilement que les hommes. Les femmes comprennent mieux le passage du temps que les hommes et savent que rien n’est figé.
    Les grands changements prennent du temps, mais je crois que nous sommes dans la bonne direction.
    Ce qui ne veut pas dire faire attention entre deux à ne pas juste placer des femmes dans un roman pour faire bien et ne pas leur donner un cerveau.
    Merci pour ce billet qui soulève un débat intéressant.

  9. C’est un constat que j’ai fait malheureusement très souvent. J’en ai d’ailleurs passé la remarque à plusieurs reprises à des auteurs pour qui j’effectuais une révision de manuscrit (je suis auteure, mais également réviseure linguistique) et, comme vous le dites, les auteurs masculins n’en avaient tout simplement aucune idée! Cette réflexion ne leur était jamais venue à l’esprit. Maintenant, je suis heureuse de voir que le sujet est soulevé. Bravo pour votre article!

  10. Pour moi cette sous-représentation réelle ou supposée n’est pas un défaut. La littérature ne devrait pas à mon sens s’encombrer de cette question. L’intention préalable de l’auteur, son envie sous-tendront sa création de personnages ; sauf à fabriquer un produit plus qu’un livre…

  11. Dans votre paragraphe « Où sont les femmes », vous constatez que d’une manière générale, que dans la littérature, il y a très peu d’héroïnes (trop peu de femmes) ; mais c’est peut-être tout simplement dû au fait qu’il y a beaucoup plus d’auteurs masculins que féminins – ceci expliquant cela.
    Excellent article, comme toujours. Merci et bonne continuation.

  12. En tant que femme ayant toujours été plus attirée par les histoires d’aventures/fantasy/etc j’ai tendance, quand j’imagine un personnage, à toujours le voir masculin. Parce que plus jeune (Je suis née en 80, ça remonte un peu) je n’ai jamais pu m’identifier qu’aux personnages masculins… Je ne suis donc pas sûre qu’il s’agisse d’une question de genre mais davantage d’imprégnation, du moins pour certain.e.s d’entre nous.

  13. Je découvre le constat et la difficulté pour certains (nes).
    Le sujet est d’actualité et un peu trop médiatisé.
    Je suis contre la parité et pour la différence.
    Un roman se doit d’être lu s’il est prenant. Avec ou sans femme, avec ou sans homme.
    Je mets des femmes dans mes textes et de l’amitié, de l’amour, de la jalousie et bien pire encore.
    Enfin pour ce sujet ne me casse pas les alibofies.
    Pour ceux qui ne traduisent pas, regardez le dictionnaire du parler marseillais.

  14. Personnellement, je dois avouer que quand j’écris mes personnages, je ne leur donnes jamais de genre avant commencer à les faire interagir entre eux…
    Mais ensuite, en ce qui concerne cette idée que l’homme aurait du mal à écrire des personnages féminins, je pense que c’est aussi car on se focalise peut-être un peu trop sur le genre du personnage. Au final, dans un roman d’aventure) il est rare que le sexe du personnage est très forte influence sur le récit.
    Après, dans mes écrits, (je suis une fille) j’ai beaucoup de mal à mettre en place des personnages féminins qui communiquent avec d’autres personnages féminins de manière régulière et en toute amitié. Il s’agit peut-être d’une question d’environnement familial, ect. Mais il est vrai que je préfère avoir dans un groupe de huit personnes, par exemple, trois femmes et cinq hommes (donc toujours une majorité masculine) plutôt que l’inverse. Cependant, comme j’écris surtout du fantastique, ces questions de genres se posent rarement étant donné que mes personnages n’ont soit pas de sexualité, soit n’en ont pas l’utilité autre que reproductive.

  15. Bonjour,

    Je réagis face à cet article, tout d’abord pour montrer que je suis totalement fascinée par cette écriture, en effet, un auteur de sexe masculin arrive à se remettre en question et à se poser la question suivante: Pourquoi je ne créer pas des personnages féminins ?
    Et vous arrivez à apporter une réponse à cette interrogation, avec du recul et sans denigration; c’est à cause de la vision de la société actuelle sur des personnages réels, car oui, aujourd’hui la femme est encore considérée avec des stéréotypes, mais les hommes aussi, et c’est à cause de cela qu’aujourd’hui, certains auteurs ( qu’ils soient homme ou femme) n’arrivent pas à créer d’autres personnages que son propre sexe.
    Il s’agit ici, d’une question plutôt sensible; les femmes sont même sous-représentées dans les livres, qui servent de cultures pour les enfants, les adolescents, les adultes; et cette vision de notre société se reflète dans les livres.

    Eva,
    Elève de 1es.

    • Bonjour Eva, merci pour ce commentaire. 🙂 J’ose espérer que je suis loin d’être le premier homme à se poser de telles questions. Il est en effet nécessaire de modifier les « outils » de culture pour changer peu à peu la vision de la société, mais je pense que les choses évoluent dans le bon sens ! 😉 Ravi que cet article vous ait plu.

  16. « Nous vivons dans un monde d’hommes et de femmes » mon petit coeur de non-binaire a mal
    Au-delà de la vision très binaire de cet article, il est intéressant parce qu’il ne présente pas l’inclusion d’une « minorité » comme militante, mais comme une simple volonté de représentation et le même raisonnement pourrait être fait pour les personnes LGBT, racisées, handicapées, de minorités religieuses… Ça devrait être évident pour tout le monde et pourtant certains demandent encore l’intérêt de mettre des personnages féminins comme si être un homme était la valeur par défaut de tout personnage.
    Pour ma part, étant féministe, la question du genre a toujours été importante, bien avant mon coming-out non-binaire. J’ai toujours écrit des héroïnes entourées d’hommes parce que ça ressemblait à mon quotidien, beaucoup d’amitiés homme-femme platoniques, mais aussi des relations entre femmes très fortes. Depuis mon coming-out, je mets des personnes trans partout, il faut que je me calme. Mais la question du genre a pris une nouvelle dimension et je me questionne notamment sur la manière dont on construit les stéréotypes genrés dans la littérature de l’imaginaire (pourquoi seraient-ils les mêmes que dans notre société, alors qu’ils sont une construction sociale et qu’on imagine un nouveau monde ?). Il y a tellement de choses intéressantes à faire quand on joue avec les clichés attribués à chaque genre et ça mérite qu’on en joue.
    (Ce commentaire deux ans plus tard u_u)

    • Bonjour SashaX, et merci de ce commentaire.

      Effectivement, l’article a une vision binaire, c’est le moins qu’on puisse dire ! ^^’ Mes excuses si cette phrase vous a heurté les yeux.
      Comme vous le dites, l’idée pourrait être valable pour toutes les personnes sous-représentées dans la culture populaire : personnes non genrées, personnes de couleur, personnes handicapées, LGBT, etc.

      Il paraît évident que le simple fait d’inclure certaines minorités dans une œuvre de fiction a un côté militant, tant elles sont sous-représentées dans la culture populaire. Néanmoins, il me paraît tout aussi intéressant de chercher à inclure des minorités dans des œuvres qui ne sont pas militantes par nature.

      Ainsi, un auteur peut décider d’écrire un livre de fiction sur la transexualité. Dans ce cas, il est évident que la transexualité du personnage principal (ou des autres) aura un rôle majeur sur l’intrigue, et que le récit pourra avoir un côté militant affirmé.

      Mais un auteur peut tout à fait écrire un livre dont l’intrigue n’a rien à voir avec la transexualité, mais qui comporterait un ou plusieurs personnages transexuels. Dans ce second ouvrage, la transidentité des personnages pourra avoir un impact sur l’intrigue ou sur la manière dont les personnages agissent et/ou sont perçus, mais ne devra pas à mon sens « concurrencer » l’intrigue majeure… sans quoi l’œuvre deviendra militante, ce qui pourrait lui faire perdre son but premier.

      Je pense que ce second type de livres, moins militant, permet néanmoins de toucher une cible de lecteurs plus large.

      Concernant les stéréotypes genrés dans la littérature de l’imaginaire, c’est un superbe sujet ! Je vous invite clairement à le creuser, voire à en faire une œuvre littéraire (ce qui j’imagine est peut-être le projet ?).

      Je pense que les œuvres de l’imaginaire restent un reflet de notre société. Si on y dépeint un régime politique, par exemple, on aura tendance à dépeindre un régime politique connu. Au moment de dépeindre les genres, et si la question du genre ne touche pas du tout l’auteur, il appliquera de manière bête et méchante les stéréotypes appliqués dans sa construction sociale.

      Bien à vous,

      Pierrick

  17. Salut ! ^^
    Je viens de tomber sur cet article et je l’ai trouvé très intéressant, d’autant plus parce que j’ai le même problème que toi, mais inversé. Je suis une femme et quand je créé des personnages, j’ai tendance à ne créer que des femmes en oubliant totalement les hommes. Et quand j’ai essayé d’en créer quelques uns pour que ce soit réaliste (parce qu’il ne faut pas se leurrer, mon histoire ne prenait pas vie dans le cadre d’une tribu d’Amazone), j’ai remarqué à quel point c’était difficile et pas du tout naturel pour moi d’en créer et surtout avec des personnalités bien différentes. Finalement, j’ai réussi à créer cinq personnages masculins dont je suis plutôt fière, mais seulement deux d’entre eux me paraissent naturels à écrire :/

    Mais quand tu dis que beaucoup d’auteur ont ce problème et que ça peut expliquer pourquoi il y a plus de personnages masculins de manière générale puisque c’est un milieu dans lequel il y a plus d’hommes, je ne suis pas totalement d’accord. Je vais prendre un exemple qui parlera sans doute à tout le monde.
    J.K. Rowling est une femme. Son personnage principal est un garçon. Le meilleur ami du personnage principal est un garçon, même s’il a aussi une fille en tant qu’amie. Son mentor est un homme. Son ennemi mortel est un homme. Il a un parrain, mais on a jamais entendu parler de marraine. Je vais continuer en citant plus rapidement : Drago Malfoy, Severus Rogue, Remus Lupin, Arthur Weasley, les six fils Weasley…
    En revanche, il n’y a qu’une poignée de filles ou de femmes qui sortent du lot : Hermione Granger (parce que c’est son amie), Ginny Weasley (après plusieurs tomes parce qu’il va se marier avec), Minerva McGonnagall, Molly Weasley (une sorte de mère de substitution), Lily Potter (sa mère qui est très important pour l’intrigue, mais qui n’apparaît pas vraiment dans les livres) et c’est à peu près tout. On pourrait citer Bellatrix Lestrange (parce que son côté fou et destructeur est impactant) ou Tonks (parce qu’elle est drôle et excentrique) ou encore Cho Chang (uniquement parce que le personnage principal sort avec).
    Tout ça pour dire que même si l’auteur est une femme, il y a plus d’hommes dans son récit et son personnage principal est un homme.

    Mais j’ai quand-même beaucoup apprécié cet article dans lequel je me suis bien reconnue, alors merci ^^

    • Bonjour Liadan,

      Merci beaucoup pour ce commentaire. C’est amusant, j’ai eu cette même réalisation au sujet de Harry Potter il y a peu en discutant du sujet avec ma femme ! Si on exclut Hermione, il s’agit effectivement d’un monde d’hommes, et d’un monde qui me semble assez paternaliste.

      Je ne me suis pas suffisamment renseigné sur l’auteur pour deviner s’il s’agit d’une volonté de l’auteur et/ou de l’éditeur, et/ou s’il s’agit d’un choix « artistique » ou « marketing ».

      Si je devais jouer à la devinette, je dirais soit que l’auteur s’est forcée à intégrer majoritairement des personnages masculins, soit qu’elle y a été forcée par son éditeur. Il ne faut pas oublier que le premier tome de Harry Potter date tout de même de la fin des années 90 (il y a plus de 20 ans !) et que le féminisme a beaucoup évolué depuis cette époque. Comme beaucoup de femmes écrivains de son époque et d’avant, JK Rowling a par ailleurs choisi des initiales comme pseudonymes, en partie pour masquer le fait qu’il s’agit d’une femme.

      Je pense que la principale « lacune » de JK Rowling en ce sens est tout simplement d’avoir écrit son livre trop tôt ! Si elle a écrit un livre de fantasy en s’inspirant des auteurs majeurs de son époque, elle a dû s’inspirer d’œuvres majoritairement masculines. Je pense que les autrices plus jeunes ne souffrent pas forcément de cette tare, car elles ont pu lire (et trouver plus facilement) des livres avec des personnages féminins plus forts et mieux représentés.

      Mais en tout cas c’est tout aussi intéressant de prendre le souci en sens inverse, car un livre rempli de femmes souffrira des mêmes défauts qu’un livre rempli d’hommes ! 😀

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