Typographie : écrire des dialogues

Voilà un petit moment que je n’ai pas rédigé d’articles sur l’écriture ! Comme je suis justement en train de relire quelques textes qui trainent, je me suis dit que c’était l’occasion de reprendre là où je vous avais laissés ! Souvenez-vous : il y a quelques semaines, j’écrivais une série de trois articles sur la création des personnages de roman. J’y parlais justement, et assez rapidement, du travail à mener sur les dialogues de vos personnages. Cette semaine, je vous propose d’approfondir le sujet comme il se doit, en essayant de vous donner quelques pistes pour travailler les dialogues de vos personnages ! Aujourd’hui, nous commencerons par les base : le ciment qui rendra solide les fondations de vos dialogues… Super métaphore, hein ?! Non ? Euh… Continuons !

Les règles de mise en page et de typographie dans l’écriture des dialogues

Avant de s’attaquer aux choses amusantes, à savoir le fond du dialogue, il est nécessaire d’évoquer les règles de bases concernant la forme. Allons, inutile de protester : nous commencerons par cette partie relativement peu sexy mais ô combien nécessaire qu’est la typographie ! Car comme tout le reste du texte, il est important que vos dialogues soient correctement mis en page. Cela jouera non seulement sur leur clarté, mais aussi sur l’image que vous dégagerez au lecteur. En effet, un texte dans lequel les dialogues ne sont pas mis en forme correctement aura toutes les chances de passer pour amateur auprès d’un œil averti.

Bonne nouvelle : vous aurez le choix entre deux types de ponctuation EXCLUSIVES (je sais bien qu’elles n’ont rien d’exclusives, mais j’essaie de vous vendre correctement cet article pour ne pas que vous abandonniez la lecture en route !) :

a) Utiliser les guillemets

Selon moi la mise en forme la plus contraignante, mais aussi celle qui plaira le plus aux typographes radicaux ! L’utilisation de nos jolis guillemets françaises (à ne pas confondre avec les guillemets « pattes de lapin » comme disait une ancienne prof de français) permet d’encadrer vos dialogues comme il se doit !

Le guillemet va ouvrir chaque dialogue, mais sera remplacé par un tiret durant les répliques suivantes. Un nouveau guillemet viendra fermer le dialogue, comme ceci :

« Yo ! Comment vas-tu ? [Début du dialogue : j’ouvre les guillemets]

Je vais super bien, yo ! [Première réplique : j’utilise le tiret]

Cool, yo ! » [Deuxième et dernière réplique, introduite par un tiret. Fin du dialogue : je ferme les guillemets]

(Bon, certes, ce dialogue n’est pas brillant : mais concentrez-vous sur la forme !)

Là où l’usage des guillemets est plus fatigant, c’est lorsque vos dialogues ne sont pas de simples répliques posées les unes à la suite des autres, mais qu’elles sont habilement entrecoupées d’incises narratives. Si l’incise est courte, et donc accolée à la réplique (par exemple le classique : « ,dit-il. » ), alors vous n’aurez pas à fermer les guillemets. En revanche, dès lors que vous utilisez une phrase narrative complète, il faudra fermer, puis rouvrir les guillemets. Dans notre brillant exemple, cela donnerait donc :

 « Yo ! Comment vas-tu ? lança Gérard avec entrain. [L’incise est courte, je ne ferme pas les guillemets]

— Je vais super bien, répondit Michel en bombant le torse, yo ! » [Nouvelle incise courte]

Heureux de cette nouvelle, Gérard décide de chanter sa joie. [Incise longue (phrase entière), j’ai donc fermé les guillemets à la fin de la réplique précédente.]

« Cool, yo ! », finit-il néanmoins par déclarer, heureux de mettre fin à ce dialogue honteux. [J’ouvre à nouveau les guillemets pour reprendre et terminer le dialogue. Je ferme les guillemets avant l’incise courte car le dialogue est cette fois-ci terminé.] 

b) Utiliser les tirets

Notre deuxième option est un poil plus conciliante, puisqu’elle consiste en l’utilisation exclusive de tirets. Finies les questions existentielles du type « Où dois-je fermer ces saloper*es de guillemets « , ou encore « J’ai déjà fermé les guillemets là ou pas ? « . Ce choix est de plus en plus choisi dans l’édition actuelle, certainement mis au goût du jour par une sinistre machination américaine.

L’idée est de commencer un dialogue par le tiret. Sans guillemet d’ouverture, vous n’aurez pas non plus à intégrer de guillemet de fermeture. Vous êtes tranquille !

c) Petites règles à retenir

Que vous choisissiez la première ou la seconde méthode (le choix est totalement vôtre), il reste quelques règles générales à retenir pour ne pas vous louper sur la typographie :

  • Utiliser le tiret cadratin : Je suis un très mauvais exemple car je l’utilise rarement, mais sachez que le tiret à utiliser pour les dialogues n’est pas un bête « tiret du 6 « , mais un tiret cadratin, à savoir ceci : —. Pour le taper, il « suffit » généralement de combiner les touches Ctrl+Alt+Tiret du pavé du numérique.
  • Les espaces : Un guillemet est toujours encadré par des espaces. Il faut également toujours laisser un espace après le tiret.
  • Les incises : Les incises sont les précisions narratives que vous pouvez glisser après un dialogue, le fameux « dit-il » par exemple. Sachez qu’une incise ne commence jamais par une majuscule. Si votre réplique se termine par un point, l’incise sera introduite par une virgule (la phrase « — Je vais bien.  » donnera ainsi « — Je vais bien, dit-il.  » ). Si votre réplique se termine par un point d’interrogation ou d’exclamation, l’incise sera placée directement après, sans majuscule (la phrase « — Comment vas-tu ?  » deviendra alors « — Comment vas-tu ? demanda-t-il.  » ). Méfiez vous des correcteurs orthographiques qui insistent bien souvent pour placer des majuscules en début des incises !

d) Écrire des répliques longues

Je profite d’une question posée dans les commentaires pour évoquer le cas des répliques longues dans un dialogue. Si d’aventure l’un de vos personnages devient trop prolixe et entame un dialogue long ou un discours interminable, il se peut que vous ayez à passer un paragraphe dans une réplique de dialogue. En effet, une réplique trop longue d’un personnage peut vite enlaidir une mise en page.

Il vous faudra alors introduire le second paragraphe d’une même réplique (et les suivants) par un signe qui précise qu’il s’agit toujours du dialogue. La tradition typographique employait alors un guillemet fermant (»), ce qui ironiquement paraît assez choquant aujourd’hui. Vous pouvez donc également utiliser un guillemet ouvrant («) au début du nouveau paragraphe.

Enfin, libre à vous de créer votre propre mise en page pour une réplique longue, l’essentiel est que votre second paragraphe de réplique soit facilement distingué d’un paragraphe de narration. Par ailleurs, vous devez vous tenir à une seule mise en page pour les répliques longues tout au long d’un ouvrage.

Je vais vous donner ici un exemple de dialogue avec une réplique longue, en utilisant le guillemet ouvrant :

— Oh non, Gérard, lança Michel en grimaçant, je sens que tu vas encore nous faire une de ces longues tirades dont tu as le secret ! [j’utilise ici une mise en page « moderne » sans guillemets d’ouverture]

— Moi, faire de longues tirades ? s’offusqua Gérard, vexé. Tu plaisantes ? Jamais, ô grand jamais on ne m’a accusé avec une telle fourberie. Incision et rapidité de propos sont les qualités qu’on m’attribue régulièrement. Les longues tirades sont pour les pleutres, pour les politiciens, pour les menteurs ! Comment toi, ami de longue date, peux-tu ne serait-ce qu’oser insinuer que mes répliques sont longues ? [Premier paragraphe d’une longue réplique]

« A la vérité, mon cher ami Michel, je pense que tu es jaloux. Jaloux de ma prestance, jaloux de mon charisme. Ô, toi, qui aime parler pour ne rien dire, tu as du mal à concevoir que je sois à ce point capable de rendre mes phrases concises et claires ! Mais je ne t’en veux pas Michel, car je reste magnanime en toute circonstance. A ce propos : de quoi parlait-on, déjà ? [Second paragraphe et fin de la longue réplique. Je n’ai pas utilisé ici de guillemet fermant à la fin de la réplique car ma mise en page est moderne (avec tirets uniquement). Le guillemet ouvrant n’a donc servi qu’à montrer que nous étions toujours dans le dialogue. Si nécessaire, vous pouvez ajouter autant de paragraphes que voulu. Chaque nouveau paragraphe sera introduit par un guillemet ouvrant]

— Gérard, tu es un incorrigible fripon ! s’amusa Michel, qui ne pouvait décidément pas en vouloir à son ami. [La longue réplique de Gérard est terminée, j’utilise donc un tiret pour indiquer que c’est son interlocuteur Michel qui a repris la parole] 

Nous y sommes ! Je pense à peu près avoir fait le tour en ce qui concerne la rédaction à proprement parler des dialogues. A partir d’ici (et j’attends vos questions de pied ferme si ce n’est pas le cas !) vous devriez être en mesure d’écrire un dialogue correctement typographié les doigts dans le nez, même si ce n’est pas très poli.

Trop d’informations, non ? Je vous propose de patienter un peu avant de nous intéresser plus en profondeur au dialogue. Dans le prochain article,  nous essaierons de voir quand, comment et à quelle fréquence introduire des articles dans le récit, alors restez à l’écoute !

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112 réflexions sur “Typographie : écrire des dialogues

  1. Précisions : Alt+0151 pour le cadratin si, comme moi, t’as pas de clavier numérique.
    Sinon, pour le dialogue suivant, mais avec les guillemets (je supporte pas d’écrire un dialogue à l’américain), je fais comment pour l’incise courte qui n’est pas courte, mais qu’un guillemet+retour à la ligne casse le rythme visuel de l’ensemble ? (et ouais, tu fais quoi du rythme visuel ?)

    « Bonjour (oui je pattes de lapin, je connais pas le code pour les guillemets français, OpenOffice me les transforme automatiquement :P), dit-elle timidement.
    — Yo sa va ? répondit Pierrick tout heureux de découvrir une nouvelle tête, nouveauté qui n’était pas fréquente sur son forum Caramail.
    — Euh ouais…, ajouta-t-elle hésitante devant l’accueil chaleureux de l’administrateur. Il était rare qu’elle se trouve confrontée à l’intelligence pure. C’est bien un forum de réflexion littéraire profonde ?
    — Ouep ! ASV ?
    — … « , s’empressa-t-elle de penser en fermant la page web.

  2. J’ai résolu le problème du tiret cadratin en utilsant la fonction insertion – caractères spéciaux.

    Je n’ai pas de clavier numérique, et sur mon ordi, quand j’essaie de faire alt+0151, voici ce que j’obtiens :
    @[

    Pour la mise en page des dialogues, je préfère les faire tous commencer par un tiret, même le premier.

    Merci, Pierrick, pour ce nouvel article qui, je n’en doute pas, rendra service à ceux qui souhaitent soigner la présentation de leur manuscrit.

    Je saute du coq à l’âne, et au risque de me faire traiter une nouvelle fois de femme cruelle, je me permets de vous dire que les bandes noires latérales sont encore puis tristounettes que les grises. Sans rancune ?

    Tipram

    PS : Que signifie « pattes de lapin » ?

    • Sans rancune aucune ! Je verrais comment améliorer le design ! 😉

      Concernant les « pattes de lapin », c’est un petit surnom pour les guillemets à l’américaine, qui ressemblent à des petites pattes de lapin ( »). Il faut un peu d’imagination, je vous l’accorde ! 🙂

      • J’éatis complètement à côté de la plaque. je croyais que c’était une convention entre Paumadou et vous pour une sorte de porte-bonheur !
        Merci d’avoir éclairé ma lanterne.

        Tipram

    • Bonjour, et merci pour ces précisions aussi claires qu’utiles. Dans le cadre d’un récit, j’ai écrit un dialogue « double »: des protagonistes commentent à voix basse une conversation qu’ils surprennent près d’eux. Il y a ainsi deux dialogues simultanés. Afin d’en rendre compte, et si j’utilise les guillemets, dois-je fermer et rouvrir des guillemets chaque fois que je passe d’un dialogue à l’autre? Merci d’avance!

      • Merci pour ton commentaire, même s’il pose une colle. :-p

        Si tu utilises les guillemets (ce qui dans ce cas s’annonce riche en ponctuations !) tu risques fatalement d’avoir à ouvrir et fermer les guillemets à chaque conversation, car il te faudra ajouter beaucoup d’incises narratives.

        Très honnêtement, j’ignore ce que ferait un typographe dans ce cas-ci, car je ne suis pas sûr que tu puisses directement faire suivre une fermeture de guillemets d’une ouverture de guillemet, comme suit :

        « Comment vas-tu monsieur 1 ?
        – Très bien monsieur 2 ! »
        « Leur conversation est époustouflante ! » chuchota monsieur 3 à monsieur 4.

        Néanmoins, ne pas différencier clairement les conversations risque d’embrouiller le lecteur (qui pourra penser, dans l’exemple, que monsieur 3 répond à monsieur 1) et de rendre ton passage indigeste. Donc pour ne prendre aucun risque, tu peux utiliser des incises narratives pour différencier clairement les dialogues, comme suit :

        « Comment vas-tu monsieur 1 ?
        – Très bien monsieur 2 ! »
        Monsieur 3 était contraint de tendre l’oreille pour discerner clairement les paroles de ses deux compagnons. Il ne put s’empêcher de tirer monsieur 4 par la manche lorsqu’il entendit leurs paroles.
        « Leur conversation est époustouflante ! » chuchota-t-il à son camarade.

        Le risque est de rendre ton passage assez lourd (si tu procèdes ainsi, je te conseille de faire que chaque passage de chaque conversation soit suffisamment long, de manière à éviter une page à moitié remplie d’incises narratives).

        Une autre solution (mais les typographes risquent une fois encore de me jeter des pierres) serait de trouver une astuce de mise en page pour que le lecteur puisse clairement discerner les deux conversations (exemple : mettre l’une des conversations en italique), mais cela ne répondrait à aucune règle et pourrait risquer de faire amateur…

        N.B. : Et si tu n’utilises pas du tout les guillemets, n’oublie pas pour autant les incises narratives, car le souci reste le même !

  3. Pingback: Semaine 43- La revue de Web « Agaboublog

  4. Je préconise, pour la beauté des alignements du côté gauche, d’utiliser une insécable juste après le cadratin. C’est évidemment utile lorsque votre paragraphe est justifié sur ses deux marges : l’insécable ayant la particularité de n’être pas élastique, vous évitez l’effet visuel bien pourri d’avoir en marge gauche une colonne de tirets de dialogues écartée du texte par une ondulation de blancs.
    En code html cela donne :
    « —  »
    NB que l’insécable se tire d’après CTRL (ou pomme)-MAJ-SPC, et que cette chose est de genre féminin. Voili voilou.

  5. Yo !

    Plusieurs petites choses 😛

    1) En typo, on parle d’une espace, pas d’un espace.
    Renvoie au caractère de plomb de l’époque.
    Un espace, c’est du blanc.

    2) En ce qui concerne la « méthode tiret », préciser que si l’intervention d’un interlocuteur s’étend sur plusieurs paragraphes, on place un guillemet fermant au début de chacun de ces paragraphes.

    – première intervention interlocuteur X
    » deuxième intervention interlocuteur X
    » troisième intervention interlocuteur X
    – intervention interlocuteur Y

    3) Espaces des guillemets français doivent être insécables (après guillemet ouvrant, avant guillemet fermant), sinon tu peux te retrouver avec le guillemet sur une ligne et le reste sur une autre.

    4) Petite précision supplémentaire pour tirets.
    Les vrais de vrais, ceux qui ont de la Garamond sous les bras, utilisent un type de tiret (et un seul) quand le texte comporte dialogues et éléments incidents (comme parenthèses mais pas tout à fait).
    Donc soit exclusivement tiret cadratin (long), soit exclusivement tiret demi-cadratin (moyen).
    D’ailleurs, pour dialogues, plusieurs éditeurs utilisent tirets moyens au lieu de tirets longs (et je dois dire que pour du livre numérique, ça fait sens vu que tirets longs sur écran d’un smartphone, ce n’est ni vraiment esthétique, ni réellement confortable… surtout quand police utilisée pour la lecture dispose d’un tiret cadratin particulièrement long et/ou que le texte est justifié sans coupure de mot).

    Je sais que tu as résumé au maximum mais, à mon humble avis, 2 et 3 sont vraiment trop importants pour être traités à part 😉
    Quant au 1, c’est justement pour ne pas te faire taper sur les doigts par typographes radicaux, ceux que tu évoques dans cet article 😛

  6. Merci à tous pour vos commentaires !

    @Alabergerie et @JiminyPan vos conseils sont plus que précieux ! Je dois reconnaître que je suis resté plutôt général, en espérant ne pas heurter les typographes les plus radicaux ! :-p

    • Bonsoir, je vous remercie pour vos conseils.
      J’aimerai pourtant savoir si il faut équilibrer les dialogues et en quoi cela consiste réellement?
      merci. au plaisir de vous lire.

      • Bonjour Tark.

        Qu’entendez-vous exactement par équilibrer les dialogues ? À moins que l’expression désigne autre chose, équilibrer les dialogues consiste simplement à trouver une bonne répartition entre le récit et les dialogues. Il est important qu’il existe une sorte de parité entre les passages narratifs et les dialogues, sans quoi le lecteur risque vite d’être ennuyé.

        N’hésitez pas à lire cet article pour plus d’infos à ce sujet ! 😉

  7. Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
    Je viens enfin d’apprendre comment tracer les tirets de dialogues. Ctrl+alt+pavé du numérique (j’avoue que ce pavé m’a laissé perplexe quelques instants).
    Merci infiniment !

  8. Les raccourcis sous Mac sinon, si ça peut servir :

    — (alt + -)
    – (alt + maj + -)
    “ (alt + « )
    ” (alt + maj + « )
    « (alt + è)
    » (alt + maj + è)
    ‘ (alt + ‘)
    ’ (alt + maj + ‘)

    Oui, c’est plus simple que les codes clavier, et pareil pour les majuscules accentuées où il suffit d’activer les caps lock : É, È, À, etc.

    La petite astuce de l’insécable après le tiret de dialogue, par contre, je ne l’utilise plus. Après test de la chose sur toutes les liseuses et tablettes qu’on a, me suis rendu compte que ça ne fonctionnait pas vraiment mais que le « mythe » subsistait. Avais d’ailleurs eu l’occasion d’en parler avec typographes qui avaient constaté que l’astuce ne tenait pas non plus sur le web. Du coup, ce n’est pas dramatique s’il n’y en a pas.

    • @Jiminy

      Je profite de votre passage pour vous poser une question, même si elle ne concerne pas les dialogues. J’espère que Pierrick ne m’en voudra pas.

      Il s’agit des numéros qui renvoient à une note de bas de page.
      A mon avis, le chiffre doit suivre immédiatement le mot qu’il explique. Ensuite seulement vient le signe de ponctuation, quand il y en a.

      Exemple :
      « … Des extraits du Docteur Jivago lui étant parvenus subrepticement, l’étudiante avisée a vite fait de reconnaître un chef d’œuvre « .2

      Le « 2 » devrait être placé immédiatement après « d’oeuvre ». Qu’en pensez-vous ?

      Merci d’avance.

      Tipram

    • Concernant les insécables après les tirets, c’est « juste » qu’il existe des espaces insécables justifiantes (que certains emploient avant les deux-points, et qui sont cool pour les trucs genre « Un total de 184 patates ») et d’autres qui ne le sont pas, et que certains logiciels ont tendance à n’en faire qu’à leur tête à ce niveau. Perso, j’en mets au cas-où, idem après les puces de listes dans les mails en texte brut. Pour les trucs plus littéraires, je suis passé à LaTeX et je fais \hphantom{~} pour avoir un vide de la taille d’une espace sans autoriser d’étirement ou l’écrasement. Une fois planqué dans une macro appelée automatiquement à chaque tiret, on ne peut pas dire que ça rajoute bien du travail…
      \usepackage{newunicodechar}
      \newunicodechar{—}{\ttt}
      \newcommand{\ttt}{\par \textemdash \hphantom{~}\ignorespaces}
      (J’espère que ça va passer sans encombre lors du postage du commentaire…)
      À condition de pouvoir saisir les tirets, bien sûr… Truc de fou comme Microsoft méprise le français. Leur gestion des claviers est un des trucs que j’ai le plus de mal à comprendre sur Terre. J’pense que c’est (en partie) parce qu’ils ne sont pas fan de l’Unicode et passent leur temps à se prosterner devant du vieux Latin 1 ne contenant même pas ce qu’il faut pour écrire en français.
      http://www.alicem.net/shr/clavier_fr.png.html

  9. Bonjour,

    Merci de tous ces conseils en un seul article. Question complémentaire : quels sont les usages d’alignement ? le dialogue reste au fer à gauche comme le corps principal de texte / ou on doit faire un retrait ? Merci de votre réponse…

    • Bonjour. C’est une excellente question ! Je me suis effectivement renseigné sur les règles typographiques françaises. Après vérification, il se peut effectivement qu’il existe des différences en fonction des territoires. En tout cas, c’est ce que semble indiquer l’ami Wikipedia (même si ses informations sont toujours à prendre avec précaution).

  10. J’écrit depuis presque 2 ans mais je n’ai jamais fait attention a mon écriture. Alors je suis en train de commencer une histoire et j’ai rencontrer un problème. Pour les dialogue j’ai compris le système des tirets et guillemets. Mais j’ai rencontré une autre difficulté, c’est quant les personnages sont 3 et plus. Je n’arrive pas à faire en sorte qu’on voit qui est qui dans être ennuyeuse. Si je met tout le temps « dit George » « ajouta Nadège » « repris Jade » et ainsi de suite sa ne marche pas. Comment je peut faire? J’aimerai que vous me répondiez s’il vous plait. Merci

    • Bonjour Tessa,

      Effectivement, un échange entre plus de deux personnages peut vite devenir long et pompeux. Concrètement, les « trucs » à appliquer pour éviter la lourdeur sont les mêmes à trois personnages ou plus qu’avec deux personnages :
      – Les accroches : comme vous l’avez sûrement compris, on peut pour commencer utiliser des accroches différentes « dit un tel, acquiesça un tel, rétorqua un tel »
      – Les synonymes : on évitera d’utiliser toujours les mêmes verbes d’introduction (dire, répondre, etc.) ainsi que les noms des personnages (on remplacera « Nadège » par le titre, la profession, le surnom ou toute autre expression qui peut désigner clairement ce personnage).
      – Les évidences : certaines répliques ne nécessitent pas d’être introduite si leur auteur est évident. Par exemple, dans un dialogue entre un roi et deux chevaliers, le lecteur comprendra instantanément que le personnage qui dit « Mon royaume » est le roi et non pas l’un des chevaliers. De même, s’il y a un personnage féminin et deux masculins, les accords peuvent aider. Celle qui dira « Je suis curieuse » sera forcément la seule femme.
      – Les adresses à un personnage : on peut également utiliser des adresses lors des dialogues, pour indiquer qui sera le suivant à parler. Si l’un des personnages s’adresse directement à un autre (exemple : « Dites moi, ma chère Nadège »), il est évident que ce dernier sera le prochain à parler.
      – La narration : on utilisera enfin la narration un maximum pour aérer le dialogue et indiquer qui parle à qui. Pour cela, on entrecoupera le dialogue de petites descriptions et d’accroches qui peuvent servir d’indices : « ajouta Nadège en se tournant vers Jade », « demanda Jade à l’attention de Nadège », « s’inquiéta Jade en jetant un oeil interrogateur vers Nadège », etc.

      Naturellement, pour éviter tout effet de lourdeur et de répétition, on utilisera l’ensemble de ces « techniques » à petite dose.

  11. Bonjour,
    Très bon article et intéressant. J’ai cependant une question :
    Qu’en est-il des pensée ? Y a-t-il une typographie particulière ?

    Par exemple :
    – Blabla, pensa Victor.

    Que ce passe-t-il lorsqu’une pensée intervient au milieu d’un dialogue ?

    Par exemple :
    – Quel beau blabla ! s’étonna Marie.
    – Si on aime ce genre de blabla, pensa Charles en levant les yeux au ciel.

    Utilise-t-on les règles des dialogues, ou y a-t-il d’autres codes ?

    Je suis en train d’écrire une histoire où plusieurs personnages sont spectateurs d’évènements et j’aimerais partager leur opinions. Même si j’utilise une narration assez omnisciente, certaines pensées gagnent à être partagées plus littéralement.

    • Bonjour,

      En ce qui concerne les pensées des personnages, je ne suis pas certain qu’il existe une typographie définie. Néanmoins, il est indispensable de réfléchir à une manière de les différencier clairement des dialogues, sans quoi vous risquez de perdre toute compréhension. Dans votre exemple, il suffit que le lecteur passe à côté de « pensa » pour se méprendre sur le sens du dialogue.

      Généralement, on utilise l’italique pour retranscrire les pensées d’un personnage, même si ce n’est pas une convention obligatoire. Les tirets ne sont pas forcément obligatoires car on peut intégrer les pensées dans la narration.

      Du style :
      – Quel beau blabla ! s’étonna Marie.
      Si on aime ce genre de blabla, pensa Charles en levant les yeux au ciel.
      – Comme tu as raison ! finit-il néanmoins par céder, non pas sans hypocrisie.

      Et comme toujours en matière de dialogues, mieux vaut utiliser cela avec parcimonie pour éviter les lourdeurs. Si une réplique sur deux est une pensée, le lecteur risque vite de ne plus s’y retrouver. D’autant plus qu’il est généralement facile d’intégrer les pensées d’un personnage en narration, à condition qu’elles ne soient pas trop complexes.

      Dans notre exemple :
      – Quel beau blabla ! s’étonna Marie.
      – Comme tu as raison ! répondit Charles par politesse, lui qui trouvait ce blabla répugnant.

  12. A reblogué ceci sur Éliciaet a ajouté:
    Voici des règles très utiles concernant la typographie des dialogues. On y apprend ce qu’est une incise, un tiret cadratin et les deux façons de présenter un dialogue. Ma préférence personnelle va à la deuxième.

  13. Bonjour,
    Je suis tombé par hasard sur cet article qui m’intéresse au plus haut point. Je suis anglais et je ne comprenais rien aux règles de dialogue ce qui me pèse en écrivant mes nouvelles. Je souhaiterasi avoir une précision pour un dialogue qui déborde sur une nouvelle paragraphe. ex:
    — Je vais t’expliquer, lui répondit Alain.
    La première fois, etc etc (paragraphe 1)
    La deuxième fois etc etc (paragraphe 2)
    Question. Tant que c’est la même personne qui parle faut-il remettre le tiret en début de paragraphe ou non?
    Merci

    • Bonjour John,

      J’ai toujours beaucoup d’admiration pour les étrangers qui se décident à apprendre le Français. Et quand cet apprentissage va jusqu’à celui de la typographie, je ne peux que m’incliner ! 🙂

      Pour être honnête, j’ai toujours eu un peu de mal avec les répliques longues, j’évite donc d’en mettre dans mes textes. Une chose est sûre, il ne faut PAS les introduire par un nouveau tiret. Qui dit nouveau tiret dit changement de personnage. Vos lecteurs ne comprendront donc rien à votre dialogue si vous mettez un tiret alors que c’est le même personnage qui parle.

      En typographie classique, un changement de paragraphe pour le même personnage est introduit par une guillemet fermante (»), mais il faut avouer que c’est assez vieillot et que ça peut donc sembler curieux. Vous pouvez également utiliser une guillemet ouvrante («). Concrètement, vous pouvez également utiliser une mise en page plus personnelle. L’essentiel est que vous utilisiez toujours la même mise en page pour ce type de dialogue, et que le lecteur comprenne bien qu’il ne s’agit pas d’un paragraphe narratif mais bien d’une continuité du dialogue.

      Je vais de ce pas mettre l’article à jour avec ces informations, ainsi qu’un exemple ! 😉

      • Merci pour cette réponse (sympathique!). Il me semble qu’il y a une petite erreur de guillemets dans l’explication (ouvrante/fermante). Voulez-vous dire que le nouveau paragraphe commence par une guillemet ouvrante et que l’on ferme la guillemet quand il a fini de parler?

      • Oups, j’ai mis à jour mon commentaire, et l’article. Non, je voulais dire que vous pouviez utiliser une guillemet fermante OU une guillement ouvrante pour introduire le nouveau paragraphe.

        Cela donne au choix :
        — Ceci est le premier paragraphe de la réplique, etc.
        » Ceci est le second paragraphe de la réplique, etc.

        Ou :
        — Ceci est le premier paragraphe de la réplique, etc.
        « Ceci est le second paragraphe de la réplique, etc.

        Voir le nouveau paragraphe que je viens d’ajouter à l’article pour un exemple un peu plus détaillé ! 😉

  14. J’écris un roman humoristique, et je voudrais savoir si je dois mettre un alinéa lors de mes dialogues? Exemple :
    Elle fut complètement navré, et répondit d’emblée :
     — je suis confuse,désolé de se retard.
    OU
     — je suis confuse, désolé de se retard.

  15. Bonjour,

    Merci beaucoup pour votre article. Je suis « tombé » dessus en recherchant les règles pour marquer un nouveau paragraphe sans changer de locuteur dans un dialogue long, tout comme John !
    En fait, le guillemet ouvrant me choque plus que le guillemet fermant. Car on ne peut pas trouver de guillemet fermant en début de paragraphe, ce n’est pas sa position naturelle pour fermer une citation. En revanche, un guillemet ouvrant en début de paragraphe fait penser à un début de citation, ce qui peut largement induire en erreur le lecteur.
    Le guillemet fermant me gène aussi car comme vous le dites, ce n’est pas très beau… bref, je suis très indécis. Y-a-t’il d’autres options ?
    Cordialement

    • Merci pour votre commentaire,

      S’il y a une autre option, je ne la connais pas ! :-s

      Je ne suis pas certain que le guillemet ouvrant induise réellement votre lecteur en erreur, surtout si c’est un code que vous utilisez tout au long du roman (ce qui va sans dire). Peut-être pouvez-vous faire en sorte de souligner que le paragraphe est la suite du même dialogue (par exemple grâce à l’incise « continua-t-il ») lors des premières fois où vous utilisez ce code typographique.

      • Je travaille sur des traductions de livres et non sur une production personnelle, je ne peux pas me permettre d’introduire de nouvelles incises.
        Dans ce contexte le guillemet ouvrant est perturbant car le locuteur peut utiliser des citations.
        Tant pis, je vais m’en tenir aux guillemets fermant.
        Merci beaucoup pour votre aide.

  16. Bonjour,

    Personnellement je préfère la typographie sans guillemets, je la trouve plus claire et moins encombrée (sauf le petit rappel possible avec guillemet ouvrante que j’aime bien), bref.
    Mais ! J’ai un problème. Là je me retrouve dans une longue réplique d’un personnage (traité plus haut) mais au milieu de laquelle je veux insérer un paragraphe narratif.
    Avec la typographie sans guillemets j’ai donc du mal à faire ça clair.
    C’est là que j’ai besoin de vos conseils, auriez vous des idées pour que le lecteur identifie bien réplique et narration ?
    Désolé si cette question à déjà été posée.

    (PS : très bon article !)

    Cordialement

    • Bonjour Morgan, je partage cette préférence pour l’absence de guillemets !

      Les longues répliques sont toujours délicates à mettre en page, ce pourquoi je préfère bien souvent les éviter. Mais si vous n’avez pas le choix, je vous conseille d’utiliser une guillemet ouvrante si besoin pour chaque nouveau paragraphe de réplique longue.

      L’ajout d’un paragraphe de narration va tout simplement mettre fin à la réplique. Après la narration, vous pourrez donc introduire une nouvelle réplique (même s’il s’agit de la suite de la précédente) avec un guillemet. Pour être certain de souligner le fait qu’il s’agit du même personnage en train de parler, n’hésitez pas à ajouter une incise.

      Exemple :

      – Le personnage commence à parler. Le personnage commence à parler.Le personnage commence à parler. Le personnage commence à parler. Le personnage commence à parler. Le personnage commence à parler.

      « Le personnage continue de parler. Le personnage continue de parler. Le personnage continue de parler. Le personnage continue de parler. Le personnage continue de parler. Le personnage continue de parler.

      La narration reprend. La narration reprend. La narration reprend. La narration reprend. La narration reprend. La narration reprend. La narration reprend. La narration reprend. La narration reprend.

      – Le personnage reprend son dialogue, reprit le personnage principal, Le personnage reprend son dialogue, Le personnage reprend son dialogue,Le personnage reprend son dialogue,Le personnage reprend son dialogue.

      Naturellement, il s’agit d’une typographie un peu lourde. Je vous conseille donc d’éviter de multiplier ce type de passage dans un tel ouvrage.

      • Merci de votre réponse !

        Est ce que ce genre de typographie hybride ne passerait pas pour une maladresse ?
        J’ai eu une idée après avoir posté ce message, qui est tout simplement de poursuivre la repique après la narration par un nouveau tiret, ce qui se resume à votre exemple en supprimant les guillemets.
        Le seul problème étant qu’on risque de penser qu’il s’agit d’un autre personnage (bien que cela soit évident, mais mieux vaut ne jamais parier sur la clairvoyance du lecteur n’est ce pas) dans ce cas bien le rappeler à l’ordre par une petite incise comme vous dites.
        Pensez-vous que cela collerait aux modes éditoriales ?

        Bonne soirée à vous

      • Oups, nous avons dû mal nous comprendre car c’est exactement ce que je vous conseillais ! 🙂

        L’utilisation d’une guillemet ouvrante « vous permet de prolonger un même dialogue sur un second paragraphe, comme je l’expliquais dans la partie « Écrire des répliques longues ». C’est une technique à utiliser pour éviter d’écrire un énorme bloc de dialogue, et s’il n’y a aucune narration entre les deux paragraphes.

        S’il y a un paragraphe de narration entre deux paragraphes de dialogue, il faut effectivement utiliser un second tiret, en précisant à l’aide d’une incise que le même personnage parle (sauf s’il est évident que c’est le même personnage qui parle). Vous pouvez également introduire cette idée dans le paragraphe narratif en lui-même en le terminant par deux points. Exemple :

        – Le personnage commence à parler. Le personnage commence à parler.Le personnage commence à parler. Le personnage commence à parler. Le personnage commence à parler. Le personnage commence à parler.

        La narration reprend. La narration reprend. La narration reprend. La narration reprend. La narration reprend. La narration reprend. La narration reprend. La narration reprend. La narration reprend. Après cette brave incartade, le personnage se tourna à nouveau vers son interlocuteur et reprit son récit :

        – Le personnage reprend son dialogue, reprit le personnage principal, Le personnage reprend son dialogue, Le personnage reprend son dialogue,Le personnage reprend son dialogue,Le personnage reprend son dialogue.

      • PS : je retiens tout de même l’idée d’insérer des guillemets, c’est une possibilité lorsque la réplique se fait longue et qu’une confusion devient possible avec la narration, histoire de rappeler le lecteur à l’ordre encore une fois.
        (je ne vois que ça d’ailleurs, car dans ce cas insérer un tiret sans passage narratif pour faire coupure n’aurait aucun sens)

  17. Merci pour cet excellent article à la fois détaillé et amusant ! La typo des dialogues me pose toujours un énorme problème. Cela vient du fait que je suis française, mais ayant vécu de nombreuses années en Angleterre, j’ai longtemps écrit en anglais avec la mise en page anglo-saxonne, que je trouve 10 fois, 1000 fois plus claire et pratique. En effet, je me retrouve souvent dans la situation typographiquement illogique et tarabiscotée suivante :
    – Je parle, dit le personnage n°1 en se grattant le nez, vous voyez bien que c’est moi qui parle, non ?
    Il continua en se grattant désormais le front :
    – Enfin c’est tout de même clair, même s’il y a quatre autres personnages avec moi dans cette scène !
    Le personnage n°2 fronça les sourcils :
    – En fait, ce n’est pas si clair…
    Il afficha une moue dubitative :
    – Là, par exemple, c’est encore moi, n°2, qui parle, alors qu’on pourrait penser que c’est un de nos camarades de scène, puisque pour indiquer que quelqu’un parle nous avons recours au tiret.
    Le personnage n°3 secoua la tête :
    – C’est parce que notre auteure, soucieuse d’alléger ses dialogues en limitant les incises, utilise beaucoup les descriptions pour introduire nos répliques. Ce qui, ajouta-t-elle après réflexion, sans nommer explicitement les protagonistes, n’est guère commode dans cette mise en page à la française.
    Elle vit la confusion sur leur visage.
    – En effet, là, par exemple, vous pensez que j’ai dit : « ce qui, sans nommer explicitement les protagonistes, n’est guère commode dans cette mise en page à la française », n’est-ce pas ? Eh bien détrompez-vous ! J’ai dit, après réflexion et sans nommer les protagonistes : « ce qui n’est guère commode dans cette mise en page à la française ».

    Alors qu’il serait tellement plus logique, précis, et simple d’écrire (avec une indentation à chaque paragraphe que je n’arrive pas à reproduire ici) :
    « Je parle, » dit le personnage n°1 en se grattant le nez, « vous voyez bien que c’est moi qui parle, non ? » Il continua en se grattant désormais le front. « Enfin c’est tout de même clair, même s’il y a quatre autres personnages avec moi dans cette scène ! »
    Le personnage n°2 opina du chef. « Là, oui. Tu as ton passage à la ligne, j’ai le mien. Visuellement, c’est plutôt clair. » Il afficha un sourire confiant. « Et là, bien évidemment, c’est encore moi, n°2, qui parle. Aucun doute possible puisque je place mes phrases à l’intérieur de mes guillemets propres, dans mon paragraphe à moi. C’est tout bête. »
    Le personnage n°3 secoua la tête. « Oui, enfin je vous signale tout de même que ce n’est pas comme ça qu’on fait les choses par ici ! Ce n’est pas parce que notre auteure veut se faciliter la tâche qu’on va changer nos habitudes et s’aligner sur des conventions qui ne sont pas culturellement les nôtres, » s’indigna-t-elle, en ignorant la préférence des lecteurs. Elle vit la déception sur leur visage. « Même si, je vous l’accorde, personne n’a cru que je venais de dire : “Ce n’est pas parce que notre auteure veut se faciliter la tâche qu’on va changer nos habitudes et s’aligner sur des conventions qui ne sont pas les nôtres, en ignorant la préférence des lecteurs”. »
    « Mais ce serait tellement plus simple ! » implora le personnage n°1. Il joignit les deux mains en une supplication ironique. « Pitié ! Et tous ces sauts de lignes inutiles ? Personne ne pense aux pauvres sauts de ligne sacrifiés sur l’autel de la narration ? »
    « Sans parler des incises, véritable vermine qui envahit nos dialogues et nous prive d’expressions du visage ! » Le personnage n°4 hocha les sourcils d’un air entendu.
    « C’est vrai, » concéda n°3, « mais vous ne trouvez pas que tout cela manque d’aération ? Toutes ces répliques dans le même paragraphe, je veux dire. » Elle soupira. « Devoir attendre qu’on vous réponde pour passer à la ligne, tout ça… Vous n’avez pas peur que ça fasse un bloc trop long ? »
    Elle réfléchit un instant.
    « Oh, et puis non, après tout. On peut faire une pause, se taire quelques secondes, et passer à la ligne pour reprendre notre monologue. »
    « On peut tout faire ! » exulta n°2. « Même ça. » Il fit un pied de nez à l’assistance. « C’est ça qui est chouette ! » Il se mordilla la lèvre d’enthousiasme. « Finie, la ségrégation entre le discours direct et la narration descriptive, nos dialogues sont un mélange des deux ! »

    Alors ma question est la suivante : est-il possible d’écrire en français avec une mise en page anglo-saxonne, ou est-ce que ce n’est pas du tout accepté ?

    • Eh bien, ça c’est un commentaire long, ou je ne m’y connais pas ! :-p

      Je comprends tout à fait l’attrait de la typographie anglophone pour l’écriture de dialogues. Je dois avouer que la typographie française peut pousser un auteur à changer son texte, pour s’assurer un minimum de clarté.

      Pour répondre à la question : utiliser la typographie anglophone dans un texte français est délicat ! Les puristes diront tout simplement que c’est absurde. Tout comme on met une espace avant le point d’exclamation, il faut respecter la typographie française.

      Selon moi (qui ne suis pas puriste 🙂 ), l’important est avant tout d’avoir une cohérence dans sa typographie. Si on utilise une typographie anglophone tout au long du récit, cela ne va probablement pas choquer le lecteur.

      Je dirais donc que tout dépend de la destination de vos textes. Si vous écrivez pour vous ou en vue d’une auto-édition, faites comme bon vous semble ! En revanche, si vous écrivez pour être éditée, je pense que rester sur une typographie française sera moins risqué, car vous ne vous attirerez ainsi pas les foudres d’un lecteur/sélecteur puriste !

    • Je partage l’avis de Aissy.
      Toutefois, en gardant les incises courtes dans les guillemets et en utilisant le tiret cadratin ou demi-cadratin pour les changements de paroles non séparés par la narration, il est possible de s’approcher du formatage anglo-saxon tout en respectant les conventions françaises.

      « Je parle, dit le personnage n°1 en se grattant le nez, vous voyez bien que c’est moi qui parle, non ? » Il continua en se grattant désormais le front. « Enfin c’est tout de même clair, même s’il y a quatre autres personnages avec moi dans cette scène ! »
      Le personnage n°2 opina du chef. « Là, oui. Tu as ton passage à la ligne, j’ai le mien. Visuellement, c’est plutôt clair. » Il afficha un sourire confiant. « Et là, bien évidemment, c’est encore moi, n°2, qui parle. Aucun doute possible puisque je place mes phrases à l’intérieur de mes guillemets propres, dans mon paragraphe à moi. C’est tout bête. »
      Le personnage n°3 secoua la tête. « Oui, enfin je vous signale tout de même que ce n’est pas comme ça qu’on fait les choses par ici ! Ce n’est pas parce que notre auteure veut se faciliter la tâche qu’on va changer nos habitudes et s’aligner sur des conventions qui ne sont pas culturellement les nôtres », s’indigna-t-elle en ignorant la préférence des lecteurs. Elle vit la déception sur leur visage. « Même si, je vous l’accorde, personne n’a cru que je venais de dire : “Ce n’est pas parce que notre auteure veut se faciliter la tâche qu’on va changer nos habitudes et s’aligner sur des conventions qui ne sont pas les nôtres, en ignorant la préférence des lecteurs”.
      — Mais ce serait tellement plus simple ! » implora le personnage n°1. Il joignit les deux mains en une supplication ironique. « Pitié ! Et tous ces sauts de lignes inutiles ? Personne ne pense aux pauvres sauts de ligne sacrifiés sur l’autel de la narration ?
      — Sans parler des incises, véritable vermine qui envahit nos dialogues et nous prive d’expressions du visage ! » Le personnage n°4 hocha les sourcils d’un air entendu.
      « C’est vrai, concéda n°3, mais vous ne trouvez pas que tout cela manque d’aération ? Toutes ces répliques dans le même paragraphe, je veux dire. » Elle soupira. « Devoir attendre qu’on vous réponde pour passer à la ligne, tout ça… Vous n’avez pas peur que ça fasse un bloc trop long ? »
      Elle réfléchit un instant.
      « Oh, et puis non, après tout. On peut faire une pause, se taire quelques secondes, et passer à la ligne pour reprendre notre monologue.
      — On peut tout faire ! exulta n°2. Même ça. » Il fit un pied de nez à l’assistance. « C’est ça qui est chouette ! » Il se mordilla la lèvre d’enthousiasme. « Finie, la ségrégation entre le discours direct et la narration descriptive, nos dialogues sont un mélange des deux ! »

  18. Bonjour

    J’ai une question peut-être que vous pourrez m’aider.

    Lors d’un dialogue entre 2 personnes, est ce qu’il faut impérativement une incise après l’intervention de chaque personnage ?
    Puisqu’ils sont 2…

    Merci d’avance pour votre réponse

  19. J’ai une question pour toi! si j’écris mon dialogue et dans celui-ci par exemple mon personnage effectue une action pendant ou qui suit immédiatement le dialogue. Comment vais-je procéder avec la ponctuation? Exemple: « — Raaaah!! Je suis fatigué de t’entendre toujours parler de cet imbécile! Dis-je en me tirant sur le lit alors que celle-ci croisa les bras.) Alors comment vais-je terminer la fin de ma phrase ci celle-ci est la dernière de mon dialogue. Vais-je placer l’incise tout de suite après le dis-je ou après le . qui suit le lit ou bien après le . qui suit les bras? (Je sais, cela peut paraître stupide mais ça m’aiderais beaucoup d’avoir une réponse.

    • Salut Sabrina,

      Pour info, « dis-je » est déjà une partie de ton incise. L’incise est tout ce qui est narratif. Dans ton cas, l’incise est « Dis-je en me tirant sur le lit alors que celle-ci croisa les bras ».

      Dans ton cas, et si tu utilises des guillemets, il faudra mettre en page comme suit :

      — Raaaah!! Je suis fatigué de t’entendre toujours parler de cet imbécile ! » dis-je en me tirant sur le lit, alors que celle-ci croisa les bras.

      Après quoi tu passes à la ligne et reprend le récit.

      Néanmoins, je t’invite à rendre tes incises le plus discrètes possible pour ne pas trop alourdir le texte. Dans ton cas, tu pourrais tout aussi bien écrire :

      — Raaaah!! Je suis fatigué de t’entendre toujours parler de cet imbécile!» répondis-je en me tirant sur le lit.

      En signe de protestation, elle croisa les bras.

      J’espère avoir pu t’aider ! 😉

    • Pas de soucis ! 🙂

      Sur Word, vous pouvez appuyer sur Ctrl+Alt+Tiret du pavé numérique (-).

      L’autre solution est de rester appuyer sur Alt, et de taper le code 0151 sur le pavé numérique. Quand vous relâchez Alt, le tiret devrait aparaître.

      J’espère avoir pu vous aider ! 😉

      Pierrick

      • Si vous le permettez, j’ajouterais que ceux qui, comme moi, n’ont pas de clavier numérique pratique peuvent aussi cliquer sur « insertion » puis sur « Symboles » en haut à droite de l’écran. Il suffit de choisir le tirer que l’on veut, cadratin ou semi-cadratin (em dash ou en dash).

        Tipram

  20. Bonjour !

    J’aurais juste une petit question, car j’ai certain soucis dans les dialogues.
    Par exemple en ce moment j’écris un texte d’un point de vue interne et au présent, et pour les dialogue je sais pas si je que j’écris est correct et si, non, de quel manière je peux le retranscrire ?

    « – Bon dieu Lyren, tu es toujours trop en avance mon garçon, grogne le petit homme.
       – À l’orphelinat on se lève tôt, alors j’ai pas trop le choix, m’excuse-je.
    – Quel bande de barbares, soupire-t-il. Bon, nous avons du pain sur la planche. Au boulot ! »

    Est-ce que « m’excuse-je » et  » soupire-t-il » sont des formulations correctes ?

    Merci d’avance pour votre réponse 🙂

    • Bonjour Yezel,

      Pour ce qui est du « m’excuse-je », je pense que la forme est correcte… Mais tout simplement horrible à lire ! Pour des raisons esthétiques, les auteurs préfèrent généralement ne pas faire l’inversion traditionnelle du sujet et du verbe et écrire tout simplement « je m’excuse ».

      « soupire-t-il » est plus lisible, donc tout à fait accepté.

      J’ai trouvé un échange intéressant sur le sujet sur ce site internet. Je vous invite à le lire pour plus d’infos ! 😉

      • Bonjour !

        Merci beaucoup pour votre réponse et le lien ! ça va vraiment me servir à l’avenir *^*
        Et c’est vrai que c’est horrible à lire écrire comme ça ><

  21. Dans les livres que je lisais petite, les dialogues étaient toujours entre guillemets du coup c’est naturellement ce que j’utilise. Les livres que je lis aujourd’hui, c’est plutôt les tirets, je trouve ça moins joli, je sais pas trop pourquoi.

    • Pour lire en ce moment d’anciens romans français, je dois avouer que les guillemets ont leur charme ! 🙂 Ils sont par ailleurs plus pratiques pour certains dialogues compliqués (notamment une tirade qui s’étalent sur plusieurs paragraphes).

  22. Bonjour,

    Y-at-il une convention pour les dialogues par sms ?

    Par exemple, ça fait bizarre, ça :

    Elle était en retard, je lui envoyai un message :
    « Qu’est-ce que tu fous ?
    — Ben ce n’est pas aujourd’hui notre rencard », répondit-elle deux heures plus tard.

    Merci,
    Enzo

    • Bonjour Zenzobromeli,

      Autant dire que la typographie française est un peu plus ancienne que l’apparition du SMS. En conséquence, je ne pense pas qu’il existe de règles spécifiques pour les textos.

      Effectivement, votre exemple passe assez mal, tout simplement car il reproduit celui du dialogue. D’autant plus qu’il donne l’impression de l’immédiateté dans la réponse, alors que ce n’est pas le cas. Je pense qu’il serait plus pertinent d’utiliser uniquement des guillemets, voire pourquoi pas l’italique, pour faire apparaître les SMS. La narration peut également remplacer le SMS si son contenu exact n’est pas indispensable à connaître pour le lecteur.

      Exemple :

      Elle était en retard, je lui envoyai un message pour savoir ce qu’elle foutait, sans réponse. Il me fallut attendre deux heures pour recevoir un SMS : « Ben ce n’est pas aujourd’hui notre rencard ».

    • Il n’existe pas de normes en la matière ! 🙂 Mon conseil est de rester sur une police d’écriture simple et lisible. C’est le contenu de votre roman qui permet de lui attribuer son style, et non pas la police d’écriture ! 😉

  23. j’aurai une question, comment fais-tu pour que dans tes dialogues, les lignes ne se « superposent » pas, enfin, que tu continu a écrire sous le tiret et non sous la ligne en face du tiret
    – blablablbla
    blablabla
    comme ceci
    et non comme cela
    – blablabla
    blablabla
    merciiii

    • Désolé, mais je ne suis pas sûr de bien comprendre la question. Je pense qu’il faut chercher du côté de la mise en page automatique de votre traitement de texte concernant l’alignement des dialogues.

  24. Bonjour et avant toute chose, merci pour votre site qui m’aide beaucoup. J’ai commencé il y a quelques semaines (je ne veux pas dire des mois, ça me rassure 😉 ) à écrire une histoire qui me trottait dans la tête. Mais là, j’ai un soucis avec une incise. Jusque là votre site m’aidait beaucoup mais la je bloque.

    Voici l’extrait de mon dialogue (le personnage répond à la question d’un autre personnage) :
    – Non, il n’y a personne qui… il percuta soudainement. Si ! Il y a quelques jours est arrivé un groupe nianianiania…

    Pour l’incise « il percuta soudainement », la typographie est-elle correcte ? « … » suivi de « il » sans majuscule puis « soudainement » suivi d’un « . » pour relancer sur une nouvelle phrase/interjection avec le « Si ! »

    Merci de votre aide quotidienne et sur celle-ci.

    Cordialement,
    Un Padawan Auteur

    • Deuxième question qui m’est venue entre temps :

      Dans l’exemple suivant :
      – Tout le monde est dangereux. Moi, il marqua une pause avant de reprendre, toi, un aveugle et même un manchot.
      La proposition « il marqua une pause avant de reprendre » est-elle une incise (dans la mesure où il n’y a pas d’inversion sujet-verbe) ? J’imagine que oui… La typographie est-elle la bonne ?

      Peut-on l’écrire de la manière suivante :
      – Tout le monde est dangereux. Moi… il marqua une pause avant de reprendre, toi, un aveugle et même un manchot.

      Merci encore pour votre aide.
      Cordialement,
      Le même Padawan

      • Bonjour, et désolé du temps de réponse !

        L’incise « il percuta soudainement » me paraît correcte (il ne faut effectivement pas mettre de majuscule). Concernant l’incise « il marqua une pause », elle est davantage, disons… « borderline » !

        Le problème n’est pas tant de respecter la typographie, mais surtout de rester « lisible » pour le lecteur. La version avec les points de suspension me paraît ainsi plus lisible, car le lecteur risque moins de considérer « il marqua une pause » comme une phrase du personnage.

  25. Bonjour,
    Je voudrais savoir comment nous écrivons le premier paragraphe d’un livre, lorsqu’un personnage parle dès le début avec une lettrine ?

    • Très franchement, je ne sais pas comment répondre à cette question. L’idée de commencer avec une lettrine et avec une réplique me parait incompatible pour tout dire, donc je ne suis pas sûr que ce soit possible. S’il est impératif de débuter avec une réplique, je pense que l’idéal est d’abandonner l’idée de la lettrine, ou d’essayer d’intégrer le tiret dans la lettrine, au risque que cela soit peu esthétique.

      • Oui esthétiquement ce n’est vraiment pas joli ! Merci pour votre réponse je vais me contenter de commencer autrement. Merci

  26. Bonjour, est-ce que c’est correct d’utiliser deux incises dans la même tirade ?
    ex n°1 : Oh, c’était un bon match, acquiesça Potter, qui se dégela, comme toujours quand il était question de Quidditch. Tu y joues ? demanda-t-il à mon neveu.
    ex n° 2 : Heu, non. Pas cette année-là. Pour le match contre Poufsouffle, j’étais à l’infirmerie. Une histoire vraiment compliquée, éluda-t-il pour prévenir toute question. Et l’année suivante, le tournoi a été annulé. Là encore, c’est une longue histoire. Mais on a gagné, la troisième année. Si tu avais vu la tête de Malefoy quand je lui ai piqué le Vif sous le nez malgré toutes ses tentatives de tricherie ! conclut-il, le regard embrumé par ce qui devait être un de ses plus beaux souvenirs.

    • Bonjour, je pense qu’on peut tout à fait utiliser deux incises, à condition que cela se fasse naturellement et ne soit pas systématique (pour des raisons de clarté). Les deux exemples me paraissent très lisibles, donc je ne vois pas pourquoi s’en priver.

  27. Bonjour,
    Et merci pour tout ce partage fort utile.
    Juste une remarque, à propos du mot guillemet. Il s’agit d’un nom de genre masculin. Vous devriez donc dire : guillemet ouvranT et guillemet fermanT.

    Bonne journée.
    Cid, professeur de Lettres

  28. Bonsoir, juste un petit (gros) merci pour vos précieux conseils ! Je viens de soumettre ma première nouvelle à un concours, et je manquais cruellement de savoir-faire quant à l’insertion ou non de guillemets, l’ouverture/fermeture des dialogues. Je suis par chance tombée sur vous !

  29. Bonjour,
    comment insérer un sms dans un dialogue? J’ouvre les guillemets et j’écris en italique? Comme un dialogue ordinaire?
    ex: J’écris, elle reçoit un sms:
    Merci infiniment de votre réponse!
    Cordialement,
    roseline

    • Bonjour,

      En la matière il n’existe pas de règle universelle (comme c’est souvent le cas). Le meilleur conseil est de bien différencier le SMS des dialogues, donc j’éviterais absolument d’utiliser la même mise en page.

      Pour le mettre en valeur, vous pouvez effectivement le mettre en italique, voire utiliser une autre police d’écriture si vous êtes aventurière.

      Mon meilleur conseil serait de vérifier que la mention exacte de ce SMS est indispensable au récit. Une alternative plus simple sera en effet d’utiliser uniquement la narration : « Il reçut un message de Pierre qui l’invitait à boire un café ».

      Et si l’usage du SMS est indispensable et récurrente dans votre récit, mieux vaut adopter une mise en page clairement expliquée au lecteur dans les premières pages, et qui lui fera comprendre que cette mise en page signifie qu’il est en train de lire un SMS.

      Un récit entièrement tourné autour des SMS pourrait ainsi aller jusqu’à se permettre de faire figurer des « bulles » de SMS, telles qu’elles sont utilisées sur les smartphones, si cela a un intérêt pour la narration globale.

  30. Bonjour !
    Alors je me lance, même si je ne sais pas si la question que je vais poser a déjà été abordée plus haut (honnêtement tous ces termes techniques me perdent, moi amatrice…) !

    De ce que j’ai cru comprendre toute ma vie, le texte d’un manuscrit doit être justifié et composé de paragraphes, tous démarqués par un alinéa, n’est-ce pas ? OK, OK… Maintenant, j’ai un petit souci niveau présentation des dialogues. Votre article étant le plus complet et fourni (je vous remercie chaleureusement par ailleurs pour votre travail !), je me permets de vous poser la question car il est évident que vous avez (vraiment, vraiment) le bagage pour m’éclairer !

    Je préfère faire commencer les dialogues par des cadratins. Donc ce que je fais, c’est un alinéa et ledit tiret puis la réplique du personnage. Je reviens à la ligne et recrée un autre alinéa, puis un tiret et la réponse de X… Au delà de ne même pas savoir si c’est la bonne méthode, je me retrouve donc avec les fameux trous de vingt mètres entre les derniers mots de la réplique pour coller au format « justifié » (pour aller jusqu’au bout de la page), je ne sais pas si vous voyez desquels je veux parler ?
    C’est ma hantise, je trouve ça affreux ! Est-ce que c’est possible de les garder dans mon dialogue quand bien même c’est tout à fait horrible (OK, j’abuse peut-être un peu…) ? Je n’avais pas ce problème quand je fonctionnais par tirets « pucés » (sur Word) mais les demi-cadratins et le texte du dialogue mis en évidence à cause de la puce ne seraient pas très pro, de ce que j’ai cru comprendre (même si je trouve que c’est TELLEMENT plus lisible… !).

    Alors qu’en pensez-vous ?

    Merci avant tout d’avoir lu mon pavé, merci une nouvelle fois pour votre travail et peut-être merci d’avance si vous voulez bien répondre à mon interrogation !

    – Jonn

    P.S : mes excuses pour le manque de technicité niveau vocabulaire typographique… J’espère n’offenser personne haha !

    • Bonjour Jonn pas Snow ! 😉 Aucun souci pour la non technicité des textes, je dois avouer moi-même que je ferais pâle figure à côté d’un grand féru de typographie (ce que je ne suis pas).

      Bon, c’est assez délicat de comprendre le souci sans exemple visuel. Mais pour vous répondre simplement : si c’est visuellement horrible, c’est que quelque chose ne va pas. Concrètement, comparez toujours votre texte à un livre imprimé (n’importe quel ouvrage d’une maison d’édition reconnue). Si la mise en page n’est pas similaire, c’est qu’il y a un problème chez vous.

      Différentes choses : dans l’idéal, il ne faut PAS utiliser d’alinéa. En réalité, moins votre texte contient de caractères « invisibles » comme les alinéas, et mieux c’est. Mieux vaut bien paramétrer les « paragraphes » de votre document texte, avec des retraits de première ligne plutôt que d’utiliser des alinéas. Si vous paramétrez les paragraphes, l’espace devant les paroles des personnages se fera automatiquement.

      Par ailleurs, vous pouvez éventuellement jouer avec les options du paragraphe, notamment en cochant « éviter les veuves et les orphelines ». En théorie, votre traitement de texte devrait être en mesure de couper les mots automatiquement, pour ne pas que d’énormes trous viennent gâcher votre typographie.

      J’espère avoir pu être utile ! 😉

      Bien à vous,

      Pierrick

  31. Et voici un article relativement complet, tant dans son contenu que dans les commentaires ! Je n’étais donc pas trop (mais un peu quand même) à la ramasse jusque-là.

    Maintenant plus d’excuse pour les erreurs de mise en page des dialogues !

    Enfin il me reste l’excuse du correcteur orthographique (il a bon dos).

    Merci pour tout ce travail Pierrick, je t’encourage a continuer … oui j’avoue, surtout car ça m’est bien utile.

    • Bonjour, merci pour tes différents commentaires ! 😉 Ce blog est en effet un peu en jachère mais j’apprécie vraiment de tels encouragements. Si certains sujets t’intéressent tout particulièrement n’hésite pas à me le faire savoir, ça pourrait m’inspirer pour de nouveaux articles. 😉

  32. Bonjour, j’ai une question concernant les longues répliques.
    Mon personnage entre dans une phase de long dialogue à un moment, mais des actions se déroulent également en même temps.

    Ainsi, mon texte ressemble à cela :

    — Paragraphe 1

    Texte expliquant ce qui se passe en même temps

     » Paragraphe 2

     » Paragraphe 3

    Texte expliquant ce qui se passe

     » Paragraphe 4

    etc.

    Je ne sais pas si il vaut mieux recommencer les paragraphe 2 et 4 (dans l’exemple) avec un — ou rester avec mes guillemets.

    Pouvez vous me conseiller ? Merci d’avance 🙂

    • Bonjour Dreanoir,

      Pour tout dire, j’ai un peu de mal à visualiser le texte avec ces exemples (« Paragraphe » est la réplique, c’est bien cela ?). Tout dépend de la taille des répliques et de la taille des paragraphes de narration.

      Si l’incise narrative fait plusieurs lignes, mieux vaut ouvrir à nouveau le dialogue à chaque nouvelle réplique. S’il ne s’agit que de courts détails, mieux vaut rester avec les guillemets.

      Bien à vous,

      Pierrick

  33. Bonjour,

    J’ai une petite question concernant un type de réplique particulier. Quelle ponctuation utiliser lorsqu’un personnage est coupé dans sa phrase?

    Voici le cas concret:

    — Rendez-vous demain matin dix heures à la gare de Bois le Roi, dit-il avant de se retourner et de se diriger d’un pas ferme vers la sortie.
    — Ted, demain c’est same-, le claquement de la porte me coupa dans ma phrase.

    Est-ce juste?

    Merci d’avance.

    • Bonjour Fulcrum,

      Encore une fois, il n’y a pas forcément de règles gravées dans la roche. Je pense que le plus simple est de revenir à la narration dès lors que votre personnage ne reprend pas la parole suite à la phrase coupée.

      Ici, ce serait donc davantage :

      — Rendez-vous demain matin dix heures à la gare de Bois le Roi, dit-il avant de se retourner et de se diriger d’un pas ferme vers la sortie.
      — Ted, demain c’est same…
      Le claquement de la porte me coupa dans ma phrase.[+ suite de la narration]

      Bien à vous,

      Pierrick

  34. Bonjour! Je viens de tomber sur votre article et je pense qu’il va changer ma vie littéraire! En effet, dans mon roman j’écris beaucoup de discours, de dialogues et j’ai beaucoup de personnages. Concernant un discours que fait l’un des personnages je peinais toujours à aérer sa tirade et savoir qu’on peut mettre des guillemets ce qui fait comprendre que c’est toujours le personnages qui fait son discours va considérablement m’aider. Pour être sûre d’avoir bien compris, voici l’exemple d’avant qui me posait problème par rapport à la pauvreté de ces incises.

    Quelques personnes applaudirent. Plusieurs promeneurs curieux se rapprochèrent afin de profiter des réjouissances.

    – Je suis heureux de me trouver parmi vous même si la tristesse de vous annoncer
    mon départ m’empêche de me réjouir complètement.

    Charlie observa la foule exaltée.

    – Il est vrai que je suis anti-conformiste, ma femme pourra vous le confirmer.
    D’ailleurs j’en profite pour la remercier pour le soutien inébranlable qu’elle m’a
    accordé toutes ces années. Sans elle je n’aurai jamais pu y arriver.

    Il souffla un baiser vers Kelly.

    – Et c’est cette qualité, l’anti-conformisme, qui m’a permise d’ériger la ville comme
    l’une des villes préférées des américains. Je prends ma retraite le cœur léger, car
    j’ai accompli de grandes choses à vos côtés. Je me suis toujours senti soutenu et
    accompagné par vous, mes fidèles concitoyens. Je me souviens avec exaltation
    avoir contribué à l’ouverture d’une jungle urbaine au cœur de notre ville qui a été
    l’un de mes projets phare et….

    Tina Banks chuchota à l’oreille de Mark Douglas :

    – Il ne pourrait pas la boucler ? Il nous saoule avec son zoo depuis deux ans
    maintenant et quand on voit le résultat franchement. Trois malheureux ours
    polaires, une girafe en fin de vie, un rinocéros anorexique et un vivarium
    – Vous avez oublié Rex renchérit le nutritionniste en rigolant.

    Et voici l’exemple avec les guillemets que je trouve plus heureux.

    Quelques personnes applaudirent. Plusieurs promeneurs curieux se rapprochèrent afin de profiter des réjouissances.

    – Je suis heureux de me trouver parmi vous même si la tristesse de vous
    annoncer mon départ m’empêche de me réjouir complètement annonça
    Charlie en observant la foule exaltée.

    « Il est vrai que je suis anti-conformiste, ma femme pourra vous le confirmer.
    D’ailleurs j’en profite pour la remercier pour le soutien inébranlable qu’elle
    m’a accordé toutes ces années. Sans elle je n’aurai jamais pu y arriver. Il
    souffla un baiser vers Kelly.

    « Et c’est cette qualité, l’anti-conformisme, qui m’a permise d’ériger la ville
    comme l’une des villes préférées des américains. Je prends ma retraite le
    cœur léger, car j’ai accompli de grandes choses à vos côtés. Je me suis
    toujours senti soutenu et accompagné par vous, mes fidèles concitoyens. Je
    me souviens avec exaltation avoir contribué à l’ouverture d’une jungle urbaine
    au cœur de notre ville qui a étél’un de mes projets phare et….

    – Il ne pourrait pas la boucler ? Il nous saoule avec son zoo depuis deux ans
    maintenant et quand on voit le résultat franchement. Trois malheureux ours
    polaires, une girafe en fin de vie, un rinocéros anorexique et un vivarium,
    chuchota Tina Banks à l’oreille de Mark Douglas.
    – Vous avez oublié Rex renchérit le nutritionniste en rigolant.

    C’est juste j’ai bien compris?

    ENCORE un immense merci!

    Belle fin de dimanche.

    Anne-Laure

  35. Si l’interlocuteur cite une réplique dans un dialogue avec tiret, on met un guillemet :
    — blah, blah, et alors il me dit « c’est comme ça ». Et moi j’ai répondu etc…
    Mais dans le cas d’un long dialogue reparti en paragraphes avec guillemet ouvrant au début, comment insère-t-on cette réplique (ici je me sers du guillemet anglais « ) ?
    — blah, blah,..
    « blah, et alors il me dit « c’est comme ça ». Et moi j’ai répondu etc…

    • Bonjour Don Diegue,

      Je dirais que le plus simple serait d’utiliser effectivement deux types de guillemets. À la française pour les phrases principales, et à l’anglaise pour les citations dans les répliques. Une autre option serait d’utiliser l’italique pour les guillemets.

      Une autr

  36. Bonjour bonjour!
    Merci pour votre article très complet, mais j’ai une question sur un point qui ne me semble pas etre abordé! (En meme temps je suis pas sur qu’on puissent considerer cela comme un « dialogue ») .

    Actuellement, je traduis pour moi même un livre depuis l’anglais, et certain passage me font hésiter quand a la mise en page de certaines… réplique.

    Quand dans un texte, au milieu de la narration, se trouvent un phrase courte ou une question d’un des protagoniste a l’adresse de quelque chose ou quelqu’un, mais n’étant pas réellement un « dialogue » ni réellement une citation, dois-je le mettre dans la continuité de la narration avec deux point et des guillemet ou dois-je (puis-je?) lenvoyer a la ligne avec alinée et cadratin?
    Voici un des passage qui me pose probleme:

    […]Je n’étais pas très calé en histoire, mais j’étais presque sûr que Lee était un général qui avait perdu une guerre. Ça ne m’a pas semblé être un bon présage.
    Thalia s’est agenouillée à côté de la chèvre : « Amalthée ?»
    La chèvre s’est retournée. Elle avait des yeux d’ambre tristes et un collier de bronze autour du cou. Une lumière blanche et floue ondulait autour de son corps, mais ce qui a vraiment attiré mon attention, ce sont ses pis. […]

    dois-je l’indiqué comme ci-dessus, ou bien:

    […]Je n’étais pas très calé en histoire, mais j’étais presque sûr que Lee était un général qui avait perdu une guerre. Ça ne m’a pas semblé être un bon présage.
    Thalia s’est agenouillée à côté de la chèvre :
    – Amalthée ?
    La chèvre s’est retournée. Elle avait des yeux d’ambre tristes et un collier de bronze autour du cou. Une lumière blanche et floue ondulait autour de son corps, mais ce qui a vraiment attiré mon attention, ce sont ses pis. […]

    J’ai beaucoup de répliques dans mon texte, au milieu de l’action narré ou de la description, mais n’étant pas un dialogue (n’etant pas suivi de reponses) ou une citation (etant un propos dis par quelqu’un/quelque chose sur le moment) du coup , et je ne sais jamais comment les mettre en page! 😦

    Merci de votre lecture et de votre éventuelle reponse!

    Cordialement, Dylan.

    • Bonjour Dylan,

      Désolé pour le temps de réaction ! Dans votre cas, il me semble plus élégant d’utiliser la première mise en page, particulièrement pour une citation courte. Mais l’utilisation du tiret, même sans réponse, pourrait également fonctionner. 🙂

  37. Bonjour,
    j’ai une question à vous soumettre : j’hésite sur la manière de procéder pour intégrer de tous petits monologues. Tiret ou guillemets ? Ou pour un simple commentaire. Par exemple, je ne sais quel est le meilleur choix entre les deux :

    Goldorak s’affaira à écrire un message sur sa page FB :
    « Bienvenue aux Golgoth ! »
    ou
    – Bienvenue aux Golgoth !

    Sachant que pour le reste du texte, mes dialogues utilisent la méthode « moderne », tirets sans guillemets.
    Merci d’avance

  38. Bonjour !
    Je viens de tomber sur votre article que je trouve très intéressant, merci de l’avoir écrit (et de toujours répondre aux commentaires, je suis impressionnée).
    Je me posais une question : comment faire si, lors d’un dialogue, l’un des personnages est coupé par une ou deux phrases de narration ? Comme ça, par exemple :

    -Bonjour ! lança-t-il à bidule à qui il sourit, les yeux pétillants.
    Bidule lui sourit en retour.
    -Regarde ce que j’ai trouvé ! ajouta-t-il en désignant un sac de tomates.

    Je ne sais pas si c’est clair, mais n’étant pas une grande fan des phrases trop longues, je n’aime pas m’étaler à la fin de mes dialogues et mettre des parenthèses partout devient vite moche. Je me demandais s’il y avait une règle particulière pour ce genre de cas.

    Merci d’avance !

    • Bonjour Lucie,

      Merci pour ce commentaire ! 🙂

      Difficile de répondre de manière universelle. Dans l’exemple choisi, le problème principal est que la première réplique est très courte « Bonjour ». La question est de s’avoir si elle est nécessaire.

      On pourrait par exemple l’inclure dans la narration :

      Il lança un « bonjour » à Bidule en lui souriant, les yeux pétillants. Bidule lui sourit en retour.
      -Regarde ce que j’ai trouvé ! ajouta-t-il en désignant un sac de tomates.

      L’autre solution est de tout placer dans l’incise, ce qui fait effectivement une phrase longue

      -Bonjour, lança-t-il à bidule à qui il sourit, les yeux pétillants, et qui lui sourit en retour. Regarde ce que j’ai trouvé !
      Il désigna son sac de tomates.

      La question est parfois uniquement de savoir s’il n’est pas préférable de simplifier la narration. J’espère que cette réponse a pu être (un peu !) utile.

  39. Vous parlez de l’importance de la typographie, alors corrigez : « Il faut également toujours laisser un espace après le tiret. » Une espace. Féminin en typographie.

  40. « Yo ! Comment vas-tu ?

    — Je vais super bien, yo !

    — Cool, yo ! »

    Non, pardon ! Moi, j’adore ! quel dialogue^!

    Merci beaucoup pour ces éclaircissements, je place votre site dans ma barre de favoris. Merci !

  41. Bonjour,
    Dans un dialogue écrit dans Word, j’obtiens une espace insécable invariable en utilisant la combinaison de touches CTRL+MAJ+ESPACE.
    Lors de la conversion du fichier en EPUB et quel que soit le logiciel employé, l’espace n’est pas respecté. Sur une liseuse, c’est encore plus flagrant lorsque vous augmentez la taille du texte. Il en résulte un déséquilibre inacceptable au niveau de la présentation.
    C’est ainsi qu’en utilisant KINDLE CREATE pour produire un e-book à destination d’AMAZON KDP, le rendu sur le logiciel de visualisation est pour le moins contrariant.
    J’ai donc été amené à utiliser directement SIGIL pour produire mon epub en codant chacun des espaces après cadratin &#8239, le seul moyen que j’ai trouvé pour respecter les espaces sur une liseuse. Connaissez-vous une autre manière pour régler ce souci  » esthétique  » ?
    Merci pour votre article.
    Cordialement.

    • Bonjour,

      Malheureusement je n’ai pas d’astuce pour vous. Effectivement, SIGIL est réputé comme la solution la mieux adaptée quand on cherche à faire soi-même son ePub.

      Désolé de ne guère pouvoir vous aider davantage.

      Bien à vous,

      Pierrick

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