Une fois n’est pas coutume, je vais aujourd’hui vous livrer une de mes lectures d’un texte qui n’est pas contemporain ! Il faut dire que j’ai toujours trouvé plus sensé d’aborder ici des livres « 100% numériques », ne serait-ce que pour offrir un minimum de visibilité à leurs auteurs et/ou éditeurs, qui le méritent et en ont trop souvent besoin. Pour être franc avec vous, si je vous parle aujourd’hui de ce livre d’un grand auteur du XIXe siècle, c’est parce que l’édition numérique que je vous présente (qui est d’ailleurs la toute première édition numérique de René Leys en ePub) a été soigneusement conçue par l’amie Tipram Poivre, fidèle lectrice de ce blog, et dont j’avais déjà présenté certains ouvrages ici.
Pour planter un peu le décor, le roman René Leys vous plonge dans le journal intime d’un expatrié français, en plein cœur d’une Chine impériale à l’agonie, dans la ville de Pékin, siège de la Cité Impériale. Le narrateur est captivé par le défunt Empereur Kouang-Siu et rêve de percer à jour le mystère de sa mort. Bien qu’il ne maîtrise pas un mot de mandchou et n’ait aucun contact important, il envisage de pénétrer dans la Cité Impériale pour mener son enquête. C’est à travers le personnage de René Leys, son jeune professeur de mandchou, d’origine belge, que le narrateur va trouver une manière de concrétiser ses désirs les plus fous.
Le roman René Leys porte bien son nom, car c’est bien autour de ce personnage plein de mystères que se dresse l’intrigue. Si au départ, le jeune expatrié belge, fils d’un épicier, ne paraît être qu’un adolescent sans importance, il ne cesse de gagner en intensité et en charisme, et finit par captiver complètement le narrateur. Les deux personnages vivent une amitié équivoque, et le lecteur ne cessera de se demander qui est vraiment René Leys et jusqu’où s’étend réellement son pouvoir. En troisième « personnage » de ce roman, nous retrouvons la Chine impériale, ses coutumes, ses traditions, à travers ce qui reste malgré tout un roman de voyage.
Si le texte est une fiction, Victor Segalen laisse volontiers planer le doute quant au côté réel ou non de certains passages. Il faut dire que son narrateur est lui-même nommé Victor Segalen, et que l’auteur a effectivement passé un séjour à Pékin. Reste à savoir où s’arrête le réel et où s’arrête l’imaginaire, dans ce récit qui gardera toujours un côté brumeux et laissera au lecteur le soin de s’interroger sur telle ou telle vérité….
Tipram Poivre a mené un long travail sur la création de cette édition numérique de René Leys. Outre l’avant-propos et l’introduction du roman, elle a écrit de nombreux commentaires pour éclairer le lecteur français. Il faut dire que Victor Segalen a écrit ce texte avant tout pour un public initié à la culture et à l’Histoire chinois, si bien que les commentaires de Tipram deviennent vite indispensables à une compréhension complète du texte. Et la culture chinoise, Tipram la connaît bien pour avoir vécu un moment à Pékin, et ce avant la révolution culturelle. Le texte a également été illustré de photographies d’époque et d’illustrations qui permettent au lecteur de se faire une idée de certains lieux ou personnages cités.
Je recommande René Leys à tous les lecteurs ayant envie de voyager (à la fois dans l’espace, et dans le temps !), à ceux qui apprécient la Chine ou aimeraient la découvrir sous un nouvel angle, à travers un récit surprenant. Vous trouverez cette édition de René Leys au prix de 2,99€, chez YouScribe pour une version ePub et PDF, et chez Amazon pour une version Mobi. Je vous invite d’ailleurs à cliquer sur le lien de YouScribe pour lire gratuitement les 20 premières pages du texte et vous faire une idée de ce que peut donner cette édition. Bonne lecture !