Aujourd’hui, j’ai décidé de reprendre les conseils d’auteur en passant par les fondamentaux. Il s’agira aujourd’hui d’apprendre à écrire. C’est l’occasion pour moi de changer ma cible de lecteurs sur le blog, en m’attaquant au créneau des 4-5 ans. La seule limite de cette stratégie du Souffle Numérique est que ma nouvelle cible ne sait pas encore lire…
Plus sérieusement, vous avez certainement compris que l’article du jour ne parlera pas d’apprendre à écrire à proprement parler, mais d’apprendre à travailler sa plume et à améliorer son écriture. Et pour cela, j’espère que vous aurez un peu de temps devant vous (comptez en années !) car la simple lecture de cet article ne suffira pas, loin de là !
Ce que je déplore avec l’écriture, c’est que la pensée populaire ne la considère pas forcément comme un art, tout du moins pas dans le côté « artisanal » de la création. Face à une peinture ou à une sculpture, on félicitera volontiers la technique et le savoir-faire de l’artiste. Face à un bon roman, on parlera plus du style de l’auteur, comme s’il s’agissait d’un don divin et inné, et non pas le fruit d’un long travail.
Ce n’est pas la première fois que j’utilise cette merveilleuse expression ici : « C’est en forgeant qu’on devient forgeron ! ». Il faut dire que j’aime particulièrement cette expression car elle est symptomatique d’un certain besoin d’actualisation de la langue française. Mais pour revenir à notre sujet, cette expression est la seule réponse valable à la question de savoir comment mieux écrire…
Pour appuyer le propos, je ne vais pas citer ici un artiste maudit ou un grand poète, mais plutôt un enseignant chercheur, à savoir mon tuteur de mémoire. Certes, son conseil ne concernait pas l’écriture d’un roman, mais bien celle d’un mémoire de recherche, mais vous comprendrez que le propos est le même. Car son conseil pour améliorer son écriture, que ce soit au niveau de l’orthographe, du style ou de l’aisance, était… d’écrire, tout simplement.
Et pour le coup, il est important de noter la seule présence d’un verbe, sans aucune complément. Ecrire, peu importe le contenu (pourvu qu’il y ait l’ivresse… ou non), peu importe le contexte. Mémoire de recherche, étude de texte, article de blog, lettre d’amour, conte pour enfant, poèmes, nouvelle, fanfic, liste de courses… Les possibilités sont infinies, tant qu’elles exigent de vous de rédiger un contenu construit, littéraire ou non.
Car l’écriture n’est pas qu’une affaire de sensibilité artistique, tout comme le dessin ou la peinture d’ailleurs. Avant de peindre leurs premiers chefs d’oeuvre, même les plus grands peintres ont bien dû commencer par des esquisses minables et quelques gribouillis.
En somme, ne perdez pas de vue l’idée qu’il n’y a pas de sous-écriture, bien au contraire ! Si vous avez la chance d’être étudiant, rationalisez les heures perdues sur tel ou tel test ou devoir maison en vous rappelant qu’elles vous auront aidé à affiner votre plume. Idem si votre travail vous force à rédiger X rapports et autres compte-rendus qui vous paraissent peut être mornes mais ont l’avantage de vous faire écrire régulièrement.
Naturellement, entraînez-vous aussi à l’écriture de fiction, surtout si c’est votre but final, mais ne vous attendez pas pour autant à pondre des textes géniaux en un claquement de doigts. Comme toutes les autres disciplines, l’écriture demande énormément de temps et de pratique pour être réalisée correctement. Et encore, je ne saurais dire si certains écrivains sont capables de créer des chefs d’œuvres en un premier jet, même après des dizaines d’années de pratique. En tout cas, je n’ai jamais croisé pareil génie !
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Je suis totalement d’accord avec cette façon de concevoir l’apprentissage de l’écriture. Avant de créer, il faut savoir écrire et l’on apprend en écrivant à tout propos. J’ajouterais que pour ma part, cela fonctionne comme pour le sport. Si j’écris régulièrement, les mots viennent facilement et mes premiers jets sont plutôt bons. Mais si je passe trop de temps sans écrire, soit par fainéantise, soit parce que le travail me prend trop de temps (on ne dira jamais assez les méfaits du travail sur le temps disponible pour les loisirs), j’ai l’impression d’être rouillé, que je peine à trouver mes mots et que tout ce que je ponds est lourd, mal dit, indigeste. Il me faut alors des heures pour écrire dix lignes que je ne garderai sans doute pas à la prochaine relecture. Mais il me faut les écrire, pour reprendre le rythme, peu à peu, comme un sportif doit se forcer à reprendre l’entrainement même si c’est difficile.
Il faut donc écrire beaucoup et souvent. D’ailleurs Boileau n’a-t-il pas déjà tout dit ?
« Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. »
Alors pourquoi redire plus mal ce qu’il avait fort bien écrit ? Ah oui ! Parce qu’il faut écrire sans cesse pour bien apprendre et ne pas perdre la main…
Je n’aurais pu dire mieux ! 😉
D’ailleurs, c’est exactement pour cela qu’un auteur a tout à gagner à écrire un blog, qui lui impose une écriture régulière…
Ton tuteur de mémoire est ton Forester (du film A la rencontre de Forester de Gus Van Sant avec Sean Connery) : « Pour écrire, la première règle, c’est d’écrire. ».
Je ne connais pas ! C’est un film sur l’écriture ?
Dans le dernier paragraphe, toute prend un s
Merci pour la remarque, c’est corrigé ! 😉