Mon prochain gros truc (bis)

Souvenez-vous, pour annoncer la future sortie de mon tout premier livre numérique, le recueil de nouvelles Réalités Virtuelles, j’avais profité d’un questionnaire qui circulait alors sur la blogosphère sous le nom de Mon prochain gros truc, et qui incitait les auteurs à répondre à une série de questions sur leur prochain projet. Comme l’heure est à la révélation de mon premier roman, qui devrait être disponible d’ici quelques semaines, je remets le couvert avec une nouvelle version de Mon prochain gros truc en répondant de nouveau à ces mêmes questions, mais cette fois-ci pour Massacre Artistique.

Massacre-Artistique

1. Quel est le titre de votre prochain texte ?

Je viens de l’dire : Massacre Artistique. C’est un traité philosophique sur l’art et la création artistique de l’antiquité à nos jours… Non, je plaisante !

2. D’où vous vient l’idée principale ?

Très sincèrement (je dirais même « heureusement » vu la sordidité du récit), elle ne vient pas de moi. J’ai débuté ce texte à l’occasion d’un concours des Studios Walrus, intitulé Le Festin Cru, dont vous pouvez encore lire la présentation ici. Le pitch est simple : un artiste fou s’amuse à droguer la nourriture qu’il sert aux convives de son dernier vernissage, et ceux-ci commencent alors à s’entretuer, seul véritable but de cette soirée. Comme l’idée de départ me plaisait, j’ai continué l’écriture jusqu’à obtenir un roman d’environ 130 pages.

Le récit initial du concours était très axé sur le cannibalisme, notamment avec la mention de la drogue du septième ciel, une drogue de synthèse qui existe réellement et avait amené un américain dépendant à dévorer le visage d’un autre homme. J’ai préféré remplacer cette substance par une drogue fictive, qui se contente de rendre les invités à la fois fous et agressifs, sans forcément les pousser à s’entredévorer (quoi que…).

J’ai aussi choisi de situer l’action dans notre belle capitale, et de peupler le récit de représentants à peine caricaturaux de l’élite parisienne. Pour clore le tout, j’ai pris comme narrateur un critique d’art imbu de sa personne et pas forcément des plus costauds, histoire d’ajouter un peu de piment.

3. À quel genre appartient-il ?

S’il s’agissait d’un jeu-vidéo, je dirai que Massacre Artistique est un survival-horror, puisque le concept reste le même : des personnages faibles qui doivent traverser un enfer pour survivre. Mais comme il s’agit d’un livre, je classerai plutôt ça dans le genre de l’horreur. Il faut juste noter que ce n’est pas un récit qui se veut angoissant ou psychologique, c’est avant tout une horreur visuelle avec un côté très gore sur certaines scènes.

Massacre Artistique n’est pas un livre qui se prend au sérieux, et certains passages peuvent même arracher des sourires. Mais comme ça reste une histoire de massacre, le livre est quand même à réserver à un certain type de public.

4. Si votre texte était adapté au cinéma, quels acteurs verriez-vous dans les rôles principaux ?

Décidément, je n’aime toujours pas cette question. Je pense que l’artiste fou (qui porte le doux nom de Karl Hübeurt) pourrait avoir des airs de Depardieu. Je peux aussi dire que l’une des personnages a été fortement inspirée par Paris Hilton.

5. Quel est le synopsis du texte en une phrase ?

TON CADAVRE FERA UNE BELLE ŒUVRE D’ART ! (si possible, terminer la phrase par un rire démoniaque)

6. Combien de temps avez-vous mis pour produire votre premier jet ?

Un mois ou deux. Le premier jet n’a pas été vraiment compliqué à écrire. Comme toujours, c’est surtout la réécriture qui a pris du temps. J’avais laissé passer plusieurs incohérences au premier jet, et je n’arrivais pas à donner au roman le ton que je voulais. Au départ, je cherchais à ce que Massacre Artistique soit très second degré, limite drôle. Néanmoins, j’ai vite compris que le roman ne pouvait pas être à la fois drôle et gore, que ça ne fonctionnait pas. J’ai donc corrigé le tir, notamment grâce aux remarques de mes bêta-lecteurs.

7. À quel autre livre pouvez-vous le comparer ?

Je ne sais pas vraiment. Sûrement un livre de zombie, plus pour la forme que pour le fond. Je pense que le côté « massacre » ne peut être trouvé que dans un livre de zombie. Néanmoins, les thématiques abordées ne sont pas vraiment celles des récits de mort-vivants, puisqu’il ne s’agit pas d’un récit post-apocalyptique. Si vous connaissez un livre qui parle (un peu) d’art tout en montrant de sordides et régulières mises à mort, c’est certainement à lui qu’il ressemble.

8. Qui ou quoi a inspiré l’écriture de votre livre ?

Pour ce qui est du cadre et des personnages, je me suis beaucoup inspiré de Paris, en particulier du 2ème arrondissement, dans lequel j’ai eu l’occasion de passer très régulièrement. Les personnages de Massacre Artistique sont un condensé du pire de ce que les quartiers chics de la capitale peuvent offrir. Pour ce qui est du côté « artistique », j’ai fait quelques recherches, en particulier sur l’art contemporain. Je dois avouer que, dans le livre, je parle d’art contemporain avec un soupçon de mauvaise foi, et que j’ai une certaine tendance à le tourner en dérision.

Les scènes gore sont quant à elle principalement inspirées de tout ce qui peut se faire dans le genre, en particulier les films d’horreur les plus grotesques. Il y a aussi un côté « invasion zombie » dans le sens où la plupart des armes utilisées sont des armes de fortune, plus ou moins dangereuses d’ailleurs.

9. Que pourriez-vous dire pour piquer l’intérêt de votre lecteur ?

Moi je ne sais pas, mais je peux vous dire que s’il devait piquer votre intérêt, l’artiste Karl Hübeurt le ferait à grands coups de hache.

4 réflexions sur “Mon prochain gros truc (bis)

  1. Le lien que vous établissez entre l’art et l’horreur a fait l’objet d’un éditorial du mensuel « Connaissance des Arts », en 1992, dans un hors-série publié à l’occasion de leur 50e anniversaire.
    Philip Jodidio, à l’époque patron de ce magazine, avait choisi le Musée du Génocide de Phnom-Penh pour illustrer le rapport qui peut exister entre la bestialité et l’esthétique.

    La phrase lapidaire de votre synopsis (point 5) est donc tout à fait pertinente.

    Votre « Massacre artistique » est-il publié chez Walrus ?

    Tipram

    • Merci pour votre commentaire, Tipram. Comme vous vous en doutez certainement, je n’étais pas au courant de l’existence de cet éditorial. Je pense effectivement qu’il y a souvent un lien entre l’art et la mortalité, même si certains artistes traduisent ce lien avec meilleur goût que d’autres. On pourrait dire que l’art est l’un des meilleurs penchants de l’être humain, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne traduit pas les pires de ses penchants.

      Je ne pense pas essayer de faire publier ce texte chez Walrus, qui a déjà publié le texte vainqueur du même concours : http://store.walrus-books.com/beef/

      • Pas étonnant que vous n’ayez pas entendu parler de cet édito, Pierrick.
        Vous étiez à peine né…
        T.

  2. Pingback: La revue de l’après-fin du monde (s30) | Jartagnan.com

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