Qui s’intéresse encore aux auteurs ?

Aujourd’hui chers lecteurs, je me sens l’humeur de vous faire un aveu qui risque de surprendre certains d’entre vous : je n’ai jamais été particulièrement à l’aise avec les auteurs. Je dois reconnaître que j’ai comme un gène à parler avec un auteur qui m’est inconnu. Pire encore, il m’arrive fréquemment de détester les auteurs, de les voir me sortir par les trous du nez. Plutôt ironique pour un type qui a décidé de destiner son blog aux écrivains, non ?

Je me rassure en me rappelant que pas mal de connaissances amenées à travailler directement avec les auteurs font le même constat. Bien entendu, ils ne détestent pas tous les auteurs, mais juste une partie d’entre eux, qui semble parfois représentative de l’ensemble, bien malheureusement.

Pour ma part, j’ai vraiment réalisé le malaise à un petit Salon du livre de province, face à quelques écrivaillants postés derrière leurs stands et leurs bouquins. C’étaient des petits auteurs, des presque indépendants, des pas connus. Ils avaient quelque chose de romantique, avec des fringues et des chapeaux bizarres, qui me prouvaient d’ores et déjà qu’ils avaient quelque chose de spécial, que c’était des auteurs, et pas n’importe qui.

J’aurais été bien incapable d’aller les voir, malgré le petit air sympathique de certains d’entre eux. A vrai dire ils se trouvaient face à un bouquin que je n’avais bien entendu pas lu, qui coutait comme souvent une vingtaine d’euros que j’étais certain de ne pas investir (la conjoncture, tout ça…). Que me restait-il à leur dire ? Parler du beau temps ? Cela mènera forcément à leur livre d’une manière ou d’une autre, livre que je n’ai pas lu et que je n’achèterai pas. J’étais face à un problème de taille : ces auteurs étaient venus pour vendre, et moi pas pour acheter.

Bref, j’en ai rapidement conclu que le problème venait de ces livres inconnus, posés là pour qu’on les achète. De ces livres qui ne m’intéressaient clairement pas, même s’il est possible qu’il m’aient intéressés dans d’autres circonstances. Si j’avais vu tel ou tel auteur mener une conférence, faire une présentation ou que sais-je encore, je l’aurais certainement abordé pour revenir sur sa prestation (pour autant que ses propos m’aient intéressé), et je me serais peut-être même laissé tenter par un auteur pour peu qu’il ait été un tant soit peu commercial. Seulement ce ne fut pas le cas, et je suis resté les mains dans les poches, bien bête, comme la plupart de ces auteurs qui furent peu interpellés par les rares visiteurs.

La réalité chers auteurs, c’est que vous n’êtes pas intéressants ! Ma franchise est peut-être blessante, mais je me devais de vous le dire, quitte à perdre vos fidèles visites sur ce blog. Vous écrivez un livre ? Et alors ?! Je peux vous présenter au bas mot cent personnes qui écrivent aussi un livre ! Et pourtant je ne connais pas grand monde ! Ecrire, ce n’est pas original, ce n’est pas inédit. Si encore vous rédigiez votre autobiographie d’enfant sauvage qui, ayant échappé aux nazis, a vécu sa jeunesse avec les loups, vous m’intéresseriez peut-être, et encore je pourrais avoir l’impression d’un canular…

Et pourtant chers auteurs, c’est ainsi que vous vous présentez souvent : comme l’auteur de X ou d’Y, ces livres que les simples titres ne m’inciteront jamais à acheter ! Dans la réalité, cela se traduit par votre petit stand au Salon du Livre du coin, à côté de tant de vos semblables, votre livre fièrement aligné face à vous. Sur Internet, cela devient votre blog ou vos réseaux sociaux saturés d’informations sur vous-mêmes, de publicités vers vos livres et vos écrits. Cela peut aussi devenir, pour les pires d’entre vous, des commentaires de supplication « Achetez mon livre ! » sur des sujets qui n’ont bien souvent tout bonnement rien à voir avec le livre en question.

A force de côtoyer Internet et les réseaux sociaux, je vois beaucoup d’entre vous passer, mes chers amis auteurs. Il se trouve que comme je parle de temps à autres d’écriture, je suis bien souvent considéré comme un lecteur, comme un cœur de cible pour les auteurs du net, qui me suivent alors sur Twitter. Et bien souvent, je vous laisse passer justement, je ne vous accorde aucune importance. Votre nom ne me dit rien, votre livre ne me dit rien, votre « Achetez mon livre ! » ne me dit rien, et vous disparaissez aussitôt de ma mémoire !

Pourtant, je n’ai pas le Follow back difficile, et je ne suis pas forcément un mauvais public. Seulement ça ne m’intéresse pas forcément de savoir que vous vendez vos livres, surtout si le message est répété tous les quarts d’heures, ça m’intéresse encore moins de savoir que vous avez écrit 1754 mots aujourd’hui, et 2986 mots hier, et ça m’intéresse encore moins d’avoir à lire votre biographie tous les trois messages. Très franchement, aujourd’hui, qui s’intéresse encore aux auteurs ?

En revanche, il y a bien d’autres choses qui m’intéressent. L’écriture par exemple, est un sujet qui m’intéresse, ou encore le droit d’auteur, ou l’édition numérique bien sûr. La création littéraire peut m’intéresser, comme la Science-Fiction, la Fantasy, et bien d’autres choses ! Saloperie d’humain que je suis, je reste aussi intéressé par ceux qui s’intéressent à moi (allez, on est tous un peu comme ça !), mais aussi par ceux qui s’intéressent aux autres, que je découvrirais aux détour des commentaires d’un article ou d’un post d’un auteur que j’apprécie.

Car oui finalement, ces choses que j’apprécie peuvent m’amener à estimer leur auteur ou leur diffuseur, puis -miracle de la nature humaine !- à m’intéresser à lui, voire à acheter ses livres, voire à lui en parler, voire à en parler sur ce blog ! Et ces mêmes auteurs qui me paraissaient froids et distants deviennent soudain les sources de discussions inépuisables, et prennent un intérêt jusqu’alors insoupçonnable !

Bref, pour répondre à la question : il m’arrive encore de m’intéresser aux auteurs… mais pas à n’importe lesquels !

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55 réflexions sur “Qui s’intéresse encore aux auteurs ?

  1. Bien dit ! Je suis effarée par le nombre d' »auteurs » et d' »écrivains » sur twitter qui parle de LEUR seul et unique livre et qui espèrent que ça marche. Caramba, encore raté.

  2. @ Diabazo : je ne dois pas sortir souvent de mon trou, je ne connais aucun auteur qui parle de ses livres à longueur de tweets. Mais de toutes façons, je ne connais que des enragés de gauchistes, donc évidemment ça limite.

    Mais t’as raison Sediter, on s’en fout des auteurs qui rament pour attirer le chaland ; on en est tous là et sincèrement, bof quoi… Non, le paradis, c’est quand on a lu un livre qui nous a marqué. Alors on en parle, et on en fait la promo !

    En tant qu’auteur, ma vie est terne, pleine d’angoisses et de frustrations, sauf quand j’écris car alors seulement je me fiche de savoir si on me lira – j’écris du mieux que je peux pour le lecteur invisible, qui me ressemble comme deux gouttes d’eau. Mais en tant qu’éditeur, ma vie est savoureuse, pleine d’emmerdements certes mais aussi de bonnes surprises. Ordinairement assaillie de manuscrits à sécher d’ennui, elle s’éclaire soudain, ma vie d’éditeur, car voici qu’un texte décolle et même s’il n’est pas à ton goût, tu en sens toute la qualité, toute la puissance étrange… Alors là mes amis-amies, c’est l’heure de se remuer le fion pour faire connaître le phénomène.

    J’en ai un à vous proposer (de ma boutique, eh pomme ! ), tout petit, pas trop cher et bien sympathique, un peu SF sur les bords (une machine à apprendre les langues, qu’on te plante dans le crâne – ça pique un peu au début), et carrément bordélique : faire apprendre du français à des Canadiens anglophones, ou de l’anglais (ouîrk !!!) à des Québécois revêches et sourcilleux. S’ensuit un carnage linguistique mémorable, pimenté de velléités impérialistes ou indépendantistes parfaitement déboussolées. Bref, on voyage.

    C’est l’Assimilande, de Paul Laurendeau, à découvrir par ici :
    http://librairie.immateriel.fr/fr/ebook/9782923916996/l-assimilande

    Voilà, je n’ai pas dit : « achetez mon liiivre !!! » Faut vraiment pas être fier pour rampouiller comme ça. Mais achetez l’Assimilande, vous avez 25% de chances d’être emballées ou emballés, 40% de chances de trouver ça bien agréable, 10% de chances de vouloir le recommander dans votre blog, et 25% de risques de vous ennuyer avec. Mais pour trois euros cinquante, ce risque-là ne coûte rien. Tandis qu’un mauvais Kebab (c’est rare mais ça existe), votre estomac vous en reparlera pendant dix heures, au milieu des gémissements de votre porte-monnaie, désolé d’avoir été vidé pour cette daube.

    • Ouh, comme c’est pas beau un commentaire de promo comme ça 🙂 Pas encore assez subtil, mon frère en édition !

      Sinon, c’est vrai que c’est bon d’avoir le coeur qui fait boom-boom quand on reçoit un beau manuscrit, nous consolant de l’immense majorité de textes assez mauvais que l’on est amené à lire (et c’est là où on comprend aussi d’une manière « pratique » que tout le monde écrit).

      • À partir du moment où les gens savent lire et aiment lire, il faut qu’ils écrivent, c’est terrible ! Le résultat est que des oeuvres immenses passent aujourd’hui inaperçues, noyées dans la masse des refusés et des autopublications.

        Imagine-nous du temps de Racine et Molière : nous aurions été des phénomènes littéraires propres à finir dans le Lagarde et Michard, tandis qu’aujourd’hui nous ne sommes pas rares du tout, alors qu’on écrit souvent mieux que Voltaire, puisqu’on l’a étudié et qu’on s’en est nourri (ou qui tu voudras parmis les noms ronflants, le choix est vaste).

      • Je n’ai pas l’impression d’écrire – encore – aussi bien que Voltaire 🙂 Il faut dire aussi que le style a évolué depuis l’époque de ces auteurs désormais classiques. Et puis la qualité d’une oeuvre ne réside pas seulement dans le style. Il y a des choses bien écrites, mais creuses et avec d’autres défauts tout autant rédhibitoire.

        Mais c’est sûr qu’il y a plus de déchets dans la littérature aujourd’hui qu’hier… La faute à l’information qui se diffuse de plus en plus facilement.

      • « Je fais de la promo en disant que je n’en fais pas » – va falloir rajouter quelques niveaux pour que l’on ne s’en aperçoive pas. Je préfère encore les kebab.

        Un bon manuscrit c’est celui qui me fait arrêter tout ce que j’étais en train de faire, qui me fait passer jours et nuits sur l’epub et le graphisme, auquel je pense sans arrêt et qui me stresse quand il est publié.

      • @ladameauchapl : Oui, et qui te stresse quand il ne se vend pas sans que tu comprennes pourquoi, alors que tu penses que c’est un texte qui déchire tout. Que tu culpabilises par rapport à l’auteur, parce que tu penses que celui-là, il mérite mieux. Que tu sens dans tes tripes comme si c’était ton propre bébé. A vrai dire, si tu as fait un vrai travail d’édition dessus, c’est un peu le cas.

      • @JB : exact. ce qui est stressant voire rageant, c’est tout le taf que tu fais pour « rien ». bon, je me dis que c’est pour la postérité, que ça viendra, qu’un jour, un jour… mais en attendant, tu enchaines et t’as pas l’impression de servir à grand-chose parfois. tu check ton backoffice immat’ un peu desperate parfois…

      • @ladameauchapl : Joli lancer de tarte, ou kebab, qui du coup étend le sujet de ce billet à la promo en général. Il y a donc « des lieux pour ça ? » D’accord, mais alors comment y attire-t-on les gens, si l’on ne doit « pas causer promo » ni franchement ni sournoisement (car jepense avoir été franc et clair) ? Fatalement arrive le moment où, pour parler de ce qui te plaît, tu vas devoir… parler, quelque part, de ce qu’il te plaît… ou faire, quelque part, la promo du blog où tu parles de ce qui te plaît…

        Alors bon, si c’est sale (promo des ouvrages que tu édites) ou ennuyeux (promo de tes propres ouvrages), il n’y a plus, pour rester pure ou pur, qu’à se payer de la pub sur Facebook ? En somme, les limites du supportable, « du point de vue du lecteur » comme Sediter dans ce billet, fracassent le domaine des actions possibles dans le camp d’en face. La personne qui a des choses à dire ou faire lire a les plus grandes difficultés à rester… acceptable ; son risque permanent est d’être accusée de spammer, d’être off-topic etc. La vie est rude.

      • suis pas contre la promo suis contre les gens qui disent « je ne fais pas de promo » et qui en font quand même. autant ne pas être lâche et assumer d’en faire directement plutôt que de tourner autour du pot et blablater pendant 1/4 d’h pour dire « achetez mon bouquin il est bien ». that’s all. mais bon c’était juste une remarque au passage, vous n’êtes pas le premier, et c’est comme la pub intrusive sur un écran, on n’y fait quasiment plus gaffe.
        ah oui, pubs sur facebook ne fonctionnent pas et rapportent que dalle, soit dit en passant.

      • La pub sur Facebook, c’est pas la peine. C’est pas rentable, ça sert uniquement à soigner l’image d’une marque mais c’est tout.

        Pour des bouquins, alors que tu peux uniquement viser les gens intéressés par la lecture et/ou la culture (pour ratisser plus large), 70 euros sur une semaine, Facebook va devoir pousser à un million d’impressions pour obtenir suffisamment de clics pour « dépenser » ces 70 euros.

        Et ce n’est pas une blague, j’ai eu d’autres retours qui vont dans ce sens, dans le domaine du livre mais également dans d’autres domaines. D’ailleurs, il n’y a pas longtemps, General Motors, ayant lâché 10 millions pour une campagne Facebook, a annoncé qu’ils ne le feront plus vu que c’est de l’argent gaspillé.

        M’enfin, c’est pareil pour Google. Sans oublier qu’il peut y avoir des clics accidentels (et hop, 2 euros qui partent quand même alors que l’utilisateur a fait une fausse manip…) et les curieux qui ne peuvent pas s’empêcher de savoir ce qui se cache derrière sans forcément avoir une intention d’achat (puis 2 euros le click alors que c’est ce que tu te fais en droits d’auteur…)

        Bref, c’est une perte de temps et d’argent. Donc je déconseille fortement, à part si Google te file 100 euros sans obligation derrière… ^^

      • ah oui et + : évidemment, promo ebook n’est pas facile, et j’en sais quelque chose, et la com’ autour est encore à inventer, donc dérives évidentes, juste point trop n’en faut.

      • Les commentaires d’un blog, même littéraire, ne sont pas des lieux pour faire sa promo, pas directement en tout cas. C’est pas pro en tout cas. Tu te serais borner à partager ton expérience d’éditeur, ça en aurait peut-être pousser certains à s’intéresser à ton catalogue. Mais là, tu as tout gâché avec ta « réclame », en quelque sorte. Les gens n’aiment pas les commentaires de promotion, comme les gens qui twittent obsessionnellement les mêmes messages, etc., et au final, comme le dit ladameauchapal, n’y font plus attention. En plus, tu as dévié du sujet initial, ce qui me semble impoli par rapport à l’auteur de ce blog…

        Ce qui fait vendre un livre, ce n’est pas informer les lecteurs potentiels qu’il est disponible, mais tout ce qui sera créer autour pour leur donner envie de découvrir l’univers de l’auteur.

        C’est pas simple de faire la promo d’un livre, surtout numérique, mais c’est pas une raison pour faire n’importe quoi.

      • @JBB : « C’est pas pro en tout cas » + déviation par rapport au sujet initial. Je ne crois pas, non. Je pense au contraire qu’on est en plein dans le coeur du sujet, à tel point que toi, tu donnes ici une réponse possible à la question soulevée par le billet de Sediter, et surpimentée par ma promo pas pro qui hérisse la Dame au Chapal : comment fait-on pour ne pas ennuyer les internautes ? Tu dis : la création d’un univers autour de l’écrivain. Mais comme tout le monde n’a pas la puissance de feu de l’auteur du Waldgänger, c’est par petites touches, avec sa toute petite voix, que l’auteur doit amener les gens à s’intéresser à lui. Donc si je te comprends bien, c’est par l’expression de son caractère, à travers les posts, les commentaires, les tweets, les billets.

        Vois-tu, comme j’ai toujours le nez dans le guidon, je n’avais jamais véritablement eu l’occasion de réfléchir à la problématique soulignée par Sediter, mais tu y réponds très bien, donc merci.

      • En fait, le seul moyen acceptable par le public c’est qu’il se dise « tiens, c’est bien ce qu’il dit là », et s’attache indirectement à ce que tu as à dire. S’il se trouve que tu as un lien vers ton blog ou ton site, les gens « devraient » aller dessus et tomber alors « volontairement » cette fois sur ton contenu.

        Du coup, ce « c’est bien ce qu’il dit là », il ne faut pas que ce soit directement au sujet de ton contenu.

        C’est plus facile à dire qu’à faire, d’ailleurs je crois abuser un peu parfois.

      • @TheSFReader : (je ne vais jamais réussir à bosser, moi).
        La première clé est donc le désintéressement de l’auteur, dans ses productions écrites en société, pour ne pas susciter le désintérêt automatique des visiteurs sur ses productions personnelles… Visiteurs qui sont par ailleurs saturés de pubs.

        Mais bon sang que la vie est rude ! Je repense, pardonnez-moi, à Laurendeau, dont le blogue est suivi par des milliers de personnes enthousiastes et plutôt bavardes, mais qui ne fait peut-être que dix ventes par semestre.

        ***

        Nous autres écrivaillons jouons avec un gros handicap : nous n’avons pas des copains et copines journalistes ou critiques littéraires, auxquels nous pourrions poffrir des rétributions en manière de renvois d’ascenseur pour leurs petits coups de pouces. Et offrir quoi ?

        Combien de fois n’avons-nous pas lu l’article parfaitement honorable et pas courtisan pour un sou d’un journaliste encensant le plus impartialement possible le dernier livre du président du directoire de son groupe de presse, ou de son copain chroniqueur sur RTL etc., lequel en fera autant quand son tour viendra, « et ainsi de suite » comme dit l’autre.

        J’ai l’impression, sans pouvoir affiner le propos pour l’instant, que la solitude n’est pas notre alliée, sur ce coup. Doit-on s’unir, pour porter, comme des militants, les projets de chacun ? Bref, je vais bosser.

      • @Allan : Les lecteurs sont en effet saturés de pubs, et ne lisent / les écoutent plus. Pour moi ce n’est pas tant le désintérêt que l’idée de leur apporter autre chose si on veut pouvoir leur parler et donc les séduire.

        Ne pas chercher à leur vendre à tout prix quelque chose qui ne leur correspond pas et se souvenir que tout ne plait pas à tout le monde, savoir choisir les gens qui pourraient être intéressés. Le spammage de masse (twitter / FB) ne peut pas marcher.

        Quant à l’imperméabilité du milieu… Internet est une excellente réponse. Mais il faut savoir se différencier, noyés dans la masse.

    • Je n’ai pas d’exemple à te donner comme ça, de tête mais oui, ça existe des auteurs qui ne sont sur le net que pour parler de leurs livres. Mais comme le dit Sediter, ce n’est pas ça qui va nous accrocher, au risque d’ailleurs de passer à coté de découvertes merveilleuses.

    • Zut je ne dois pas fréquenter assez d’enragés de gauchistes alors, je devrais essayer puisqu’ils ne parlent pas de que de leurs livre.
      En tout cas la promo m’a fait sourire, c’est un joli début 🙂 !

      • Je complète un peu du coup, ça m’intéresse bien tout ça 😀

        En tant que lectrice puisque c’est quand même un peu ce qui intéresse un éditeur, je ne crois jamais un auteur, très peu un éditeur et beaucoup les autres lecteurs. Qu’un auteur vienne me dire que son livre est bon est souvent une excellente raison pour ne pas le lire. Qu’un éditeur me dise qu’un livre est bon, rentre par une oreille et ressort par l’autre sans faire la moindre différence. (Sorry hein !)

        En revanche qu’un auteur discute, raconte sa vie, ses expériences, peut me donner envie de le découvrir. Qu’il me parle de ses lectures, que j’y trouve des points communs, et je fonce. Qu’un éditeur m’explique son catalogue, sa démarche, l’histoire derrière le livre, me conseille par rapport à ce que je lis et ce que j’aime alors là, oui, on peut discuter 🙂

      • Je souscris à 100% à ce que dit Diabazo. C’est tout à fait ce que j’ai voulu dire plus haut, mais dit avec des mots et d’un point de vue de lectrices. Merci 1000 fois.

      • Diabazo, tu parles d’or.

        Faut que je recommande ce billet, même si je m’y fais doucher en stéréo.

        Et Sediter qui avait peur de se faire grogner dessus par les auteurs marris ! (cf. son tweet de 09:38)

        Bon et sans déconner, l’Assimilande, ça déchire. Aïe ouille, ayayaïe, mais ouille quoi ! Je m’en vais, c’est bon, pas taper, pas taper !

      • @TheSFReader : du poisson (pas) très frais, il est frais mon poisson, qui veut du poisson ? 😉

        Euh non en fait j’aimerai bien avoir quelque chose à vendre mais il se trouve que non. Mais comme tout le monde peut écrire, je vais aller écrire un chef d’œuvre, bougez pas, je reviens !

  3. Une amie a mis le lien vers cet article sur fb, et comme je suis une feignasse, je vais copier-coller mes commentaires (en les adaptant tout de même un peu).

    Je trouve votre article plein de bon sens! Après tout, quand on va dans un salon, on sait que tous les auteurs sont là pour vendre leur livre. Ces auteurs qui ne sont là que « pour vendre » ne m’inspirent que du mépris: aucun intérêt à discuter avec eux puisque, comme l’article le dit si bien, on en reviendra toujours à leur livre… Ces gens font preuve d’un égocentrisme atterrant: aucun moyen de discuter avec eux de choses et d’autres, aucun moyen de parler de d’autres livres ou de varier les sujets de conversation… CE sont généralement les mêmes personnes qui se donnent un genre: « je suis auteur/poète/écrivain/parolier, môa, ça me place au-dessus du reste du monde »… C’est horripilant parce que tous ceux qui sont auteurs mais qui voient ça comme une particularité, pas comme une supériorité, sont jugés à l’aune de ces crétins commerciaux imbus d’eux-mêmes, incapable d’accepter la critique ou le simple fait qu’ils ne sont pas le nombril du monde.

    A côté, ça n’empêche pas d’apprécier la belle part de la communauté des auteurs et d’avoir des échanges intéressants, comme nous le faisons en ce moment même! 😉

  4. Amusant et plein de bon sens ! Cela me rappelle mes débuts d' »auteur du web », toute fière de voir que sur Twitter et FaceBook, des gens qui se disaient auteurs me suivaient spontanément… pour découvrir qu’ils n’avaient aucune envie de partager quoi que ce soit avec moi, expériences, points de vue ou autre… Ils voulaient juste de me fourguer leur bouquin. Je pense à une jeune auteur en particulier, dont les méthodes tenaient franchement du spam… Si bien qu’au final, quand j’ai vu son ouvrage à ma librairie, je n’ai eu aucune envie de l’acheter même si dans d’autres circonstances il aurait pu me plaire.
    D’un autre côté, j’ai appris ainsi qu’il y avait des « castes » : ceux qui publient des livres, des « vrais » (avec toute l’emphase des fétichistes du papier), ceux qui publient des livres numériques réellement édités (et qui sont donc aussi de « vrais » auteurs), puis les autres, les gribouilles, ceux qui balancent leur textes sur des blogs, des sites, des forums, qui sont un peu les petits chiens sous la table. Mais ces derniers, je pense, savent mieux que tout autre que l’intérêt qu’ils sauront susciter en tant que personne est la seule – et la meilleure – publicité qu’ils pourront jamais se faire…

  5. Pourquoi aller à un Salon du livre ?
    Pourquoi un Salon du livre ?

    L’auteur est maintenant à la télé, à la radio, dans les journaux de quartier, sur le net, dans les toilettes, sur la rue, dans les abribus…

    Comme la « star » du cinéma qui est morte avec l’apparition de la TV, l’invasion du quotidien par l’auteur a contribué à démystifier son aura.

    Quand les cerbères gardaient les portes de l’édition, il y avait encore une aura. Non, je ne dis pas que c’était le « bon temps »;-) Je constate une banalisation du livre et de l’auteur.

    Alors je pose ces questions @sediter : pourquoi tu vas à un Salon du livre ? Qu’attends-tu d’une telle expérience ? S’agit-il d’un mode de promotion périmé ? Comme la pub en général, la pub du livre est un anachronisme ?

    J’aime les auteurs. Leurs efforts de promotion ? Non, la plupart du temps. Leurs conversations ? Oui. Quand elle existe…

  6. Et bien merci à tous vos commentaires ! Et pas un seul pour m’insulter ouvertement ? Je suis surpris ! Ravi de voir que le sujet interpelle en tout cas.

    Merci pour l’échange, très intéressant comme toujours ! Je vais essayer de répondre à chacun d’entre vous plus ou moins précisément :

    @Allan E. Berger : Plutôt audacieux de faire ta promo sur un tel sujet ! La question se pose en effet : où peut-on vraiment faire sa promo sans déranger personne ? L’idée est surtout de ne pas exister qu’à travers sa promo, et je t’assures que les auteurs sont très nombreux à être dans ce cas là. Après, la question n’est pas forcément de savoir si ça en dérange certains ou pas, mais surtout de savoir si c’est commercialement intelligent. Jusqu’ici, je n’ai vu personne réussir en restant centré sur lui-même, surtout pas en vente. En tout cas si ta publicité n’a pas été très subtile sur le coup Allan, j’applaudis ton second degré dans certaines de tes réactions. Et pour te prouver que je ne suis pas un mauvais bougre et que je n’ai pas peur des mauvais kebab, j’ai même acheté ta dernière découverte éditoriale ! On verra bien ce que ça donne ! 😉

    Pour le reste, je te conseille de t’inspirer des différents conseils de @Ladameauchapal, @Diabazo, @JBB et @TheSFReader (j’en passe et des meilleurs ?) pour ta promotion. La question est surtout de ne pas arriver avec tes gros sabots d’éditeurs pour vendre ton pâté. Le commentaire de @Diabazo sur sa confiance dans les arguments commerciaux des auteurs/éditeurs me parait d’ailleurs plus que pertinent !

    @Alice Soyons fous et passons au tutoiement ! 😉 Je suis à moitié rassuré de voir que tu es encore plus méchante que moi ! A vrai dire, j’éprouve plus de peine que de mépris vis à vis des auteurs de Salons. Au fond, je suis persuadé qu’ils ne sont pas tous forcément à la recherche de la vente de leur livre. Je suis persuadé que certains d’entre eux aimeraient simplement parler, seulement le cadre ne les aide pas. Pour le reste, je suis 100% d’accord avec toi quand tu es contre les artistes maudits ! Et parler de « particularité » et non de « supériorité » pour désigner l’écriture me paraît une très jolie image pour désigner ma pensée : donc merci ! 🙂

    @Flammedesnefs Je crois qu’on a tous vécu cette période naïve d’approche des réseaux sociaux, quand on arrive pas à distinguer les vendeurs d’aspirateurs des vrais followers ! Et en effet, l’auteur sera nettement plus attractif en tant que personne qu’en tant que vendeur…

    @Luc Prévost (pour finir cet interminable commentaire de ma part !). Très bonnes questions ! Pourquoi ais-je été à un Salon du livre ? Par hasard ! Je fréquente peu ce genre d’évènements. Pourquoi pourrais-je en fréquenter un autre ? Peut-être si j’apprends que s’y dérouleront des conférences, des débats ou tout ce qui peut sortir du simple cadre de la vente de livre. Personnellement, je n’ai pas besoin d’acheter un livre à son auteur, comme j’achète un bout de viande à un boucher, si bien que le format des Salons me paraît ridicule. Mais si on me donne l’occasion d’entendre parler l’auteur, de le découvrir autrement que comme un mauvais vendeur, là, ça peut m’intéresser !

    Je pense par exemple au Salon de la BD d’Amiens (qui a d’ailleurs lieu ce week-end si je ne m’abuse !). L’année dernière, des auteurs (de BD bien sûr) y menaient des conférences sur divers sujets plus ou moins en accord avec leur carrière. Là, c’est l’occasion de découvrir réellement un auteur, et de s’intéresser à lui.

    En revanche Luc, je ne suis pas du tout d’accord avec toi pour dire que l’aura de l’auteur est démystifiée. C’est bien car elle n’est pas démystifiée que j’ai écrit ce modeste article. L’auteur est toujours considéré (ou se considère toujours ?) comme un être à part, touché par les muses et exceptionnellement génial ! Tous ces auteurs que je n’apprécie pas entrent directement dans la caricature de l’artiste maudit, et ratent d’ailleurs complètement leur promotion car ils ne se rendent même pas compte qu’ils n’intéressent personne…

    • @sediter

      Tous les auteurs qui ne nous emmerdent pas avec leurs pubs ne sont pas des génies… 😉

      Et d’une façon générale, la nouvelle proximité des auteurs, je persiste, les lance sur une orbite beaucoup plus terre à terre, comme les stars du cinéma qui ont perdu de leur rayonnement à coup d’expositions répétées.

      Par contre, tu énumères de bonnes raisons de se déplacer à un salon.

      Ici, les universités organisent fréquemment ce genre de rendez-vous. Et des sites comme http://www.enviedecrire.com proposent des clips qui permettent vraiment de découvrir la psyché des auteurs. A la limite, je dirais que ces vidéos, véritables capsules condensées par un autre auteur, sont plus aptes à nous livrer une substantifique moelle.

      Je constate qu’il y a aussi beaucoup de forums spécialisés où les auteurs ne sont pas en mode vente. Le souk se transforme (le livre de Locke est éloquent à cet égard) et les lecteurs aussi.

      Cet époque est magnifique!;-)

    • Et encore, j’ai cité les auteurs car c’était le propos ! Se faire suivre par des éditeurs suscite encore plus de malentendus et de faux espoirs, quand ces maisons d’édition, souvent modestes ou débutantes, ne pensent (légitimement) qu’à étoffer leur collection d’adresses, en partant du principe qu’auteur = lecteur. Ce qui n’est pas toujours faux, mais pas forcément vrai non plus – du moins pas dans ce contexte.

      D’un autre côté, on ne peut que s’interroger sur l’extrême naïveté de ces démarches publicitaires, comme on peut se poser des questions sur l’efficacité réelle du spam. Et du coup sur la désespérance extrême des auteurs. Je ne vais pas mentir non plus en prétendant que nous les « gribouilles » ne la ressentons pas, même si techniquement nous n’avons rien à vendre : nous pleurnichons comme tout le monde après les lecteurs, mais l’absence de toute démarche commerciale a peut-être quelque chose de moins pathétique – ou de plus pathétique, au choix.

      Même chez les « gribouilles », on se lit entre soi par principe communautaire (si l’on fait partie d’une communauté d’écriture), par affinité personnelle (a.k.a. copinage), par soucis (plus rare !) de réciprocité, par bouche à oreille, parfois par curiosité… Mais la publicité par réseaux sociaux, moteurs de recherche et autres procédés de diffusion « classique » reste le plus souvent lettre morte. Et quand bien même, la plupart des lecteurs issus de l' »extérieur » demeurent silencieux, non quantifiables. Et au final, ne sont repérables que s’ils déposent un commentaire. La soif de retours (de préférence positifs, du moins bienveillants) devient le soucis ultime de l’écrivain, au point de faire passer au second plan le désir d’être lu.

      Mais cette nécessité d’échange n’est pas forcément appréciée par le lecteur : elle nécessite d’aller au devant de quelqu’un avec l’on n’a pas toujours envie d’échanger, même si l’on peut par ailleurs apprécier ses écrits. Surtout si c’est « gratuit », qu’on n’a qu’à se servir comme on cueille une pomme sur un pommier au milieu d’un champ (- et est-ce que l’on parle à un pommier ? ;))

      • Les maisons d’éditions – et leurs responsables de collection 🙂 – ne suivent pas nécessairement un auteur dans un but purement commercial. Cela peut être pour d’autres raisons : parce que l’auteur a quelque chose à dire d’intéressant, ou dans le but de trouver de nouveaux auteurs talentueux.

        Ce n’est peut-être pas la généralité – j’avoue que je ne me suis jamais posé la question – mais il ne faut pas généraliser ce genre de théorie, à mon humble avis.

      • Pour répondre sur le sujet des éditeurs – la partie du commentaire que je considérais comme la plus cliché et insignifiante, à vrai dire – : je dois dire que jusqu’à présent, mon expérience (qui n’est que la mienne…) m’a hélas confortée dans cette idée. Des éditeurs « découvrant » des auteurs en prenant la peine de voir ce qu’ils publient sur le web, ou qui s’intéressent à la personne d’un auteur ou à ce qu’il a à dire, c’est rarissime… et généralement parce qu’il y a eu un effet de « buzz » autour de cet auteur spécifique. A moins, toujours, de contact personnel par un autre biais.

        (Ou peut-être ai-je en fait la malchance de ne rien avoir d’intéressant à dire… 🙂 )

        (Et de ne connaître que des auteurs – ? – qui n’ont rien d’intéressant à dire… :/ )

        Cela dit, encore une fois, je n’en veux pas aux éditeurs, je ne les considère pas comme des « méchants »: ils doivent se battre pour exister, et c’est normal qu’ils emploient tous les moyens valides. Ma réflexion portait plus sur la naïveté de l’auteur amateur qui se leurre sur la capacité à exister aux yeux du reste du monde.

      • Éditeur découvrant un auteur :

        Pas de souci, des éditeurs il y en a des milliards (numériques en tout cas) donc on voit passer tous les caractères. Par exemple aujourd’hui, après avoir lu pendant quelques mois la production en ligne d’un écrivain, je me suis lancé à lui demander l’autorisation de diffuser sa dernière nouvelle, que je trouve bien réussie, dans un magazine en ligne. Ce sera la première marche vers une future publication qui pourrait prendre place vers 2014 – dar tiempo al tiempo… Le temps, justement, que cette personne écrive de l’aussi bien en bonne quantité, afin d’y piocher de quoi faire un ouvrage suffisamment cohérent pour contenter un lecteur aussi sérieux que… Sediter ! (qui n’aime pas quand ça part dans tous les sens). Et puis, il faudra aussi convaincre l’animal, qui n’a pas abandonné le rêve d’aller se montrer du côté des éditeurs germanopratins.

  7. Eh bien ça, c’est une conclusion de Maître du Jeu ! La Paix descend sur les participants, comme une étole, et nous quittons la salle en silence, chacun muni de son petit conseil. @Ladameauchapal, tu m’as tellement engueulé qu’il va falloir que je te suive.

  8. Les auteurs, par paquet de mille, qui veulent absolument qu’on achète leur livre ont « toujours » existé. Enfin depuis le milieu du XIXe siècle avec l’évolution des technologies de l’imprimerie.

    Quand on fouille dans les vieux livres mon dieu ce qu’il y en a , un océan de livres, tout format, sur mauvais papier, et sur tous les sujets possibles, une immense collection de clichés et de tics d’écriture.

    Le propre de ces auteurs est qu’il ne lisent pas les autres, il n’y a que leur livre qui les intéresse. Les autres auteurs, ceux qui ont passé le comité de lecture qu’un quelconque éditeur, ils les vouent à l’enfer de la médiocrité et de la corruption en laissant accroire qu’ils les ont lu. Une page de ci de là, parcouru devant le présentoir d’une librairie.

  9. Ce débat est hyper-intéressant.

    Je souhaite partager ici une success story encourageante pour ceux qui s’intéressent aux e-books. Il s’agit d’un auteur que j’ai rencontré sur le forum d’un éditeur numérique.

    A la suite d’une émission de télévision sur les ebooks, un couple s’est laissé convaincre de tenter l’aventure. Le mari travaille dans une compagnie arienne et écrit à ses heures perdues. Sa femme assure les relectures des textes. Ils ont auto-publié leur premier livre sur Amazon, puis un second et en trois semaines, ils ont vendu 350 exemplaires. Ils figurent sur la liste du Top 100.
    Si le chiffre de 350, qui remonte à environ une semaine, peut sembler modeste, je trouve que pour un auteur inconnu, il est considérable. L’auteur a expliqué que le seul travail de promotion a consisté à informer leurs connaissances de l’existence de leur livre.
    Cette initiative est bien sûr indispensable, mais j’ai dit à l’auteur que la circulaire que j’ai adressée à mes amis au moment de la sortie de mon roman n’avait hélas pas provoqué la même dynamique. Je ne sais si c’est une question de génération (je suis probablement la doyenne ici), mais la plupart des gens de ma génération ont trouvé que le Kindle était compliqué à télécharger et préfèrent le format papier. Les seules personnes qui l’aient commandé ont été poussées par la curiosité ou par l’appréhension, car comme le roman est basé sur des faits réels, ils redoutaient de se retrouver dans l’un des personnages.

    Je ne donnerai aucun nom afin de ne pas faire de pub, mais je vous tiendrai au courant de la suite de l’aventure de l’heureux auteur mentionné plus haut. Il a un troisième livre en relecture, et je suis extrêmement curieuse de savoir s’il rencontrera le même enthousiasme que les deux premiers.

    En attendant, je tiens à féliciter chaleureusement S’éditer pour sa belle énergie et l’intelligence des sujets qu’il aborde, du haut de ses 22 ans. Je me réjouis aussi de la qualité des participants qui enrichissent le débat. Ce site est sobre, bien conçu et extrêmement instructif. Je le visiterai régulièrement.

    Merci de faire souffler une brise si revigorante.

    Tipram

    • Bonjour Tipram, et merci pour vos encouragements !

      Le cas de votre success story est intéressant, mais je ne pense pas qu’il faille se fier à des success story justement, surtout sur Internet où les buzz sont bien souvent aléatoires. Il peut arriver qu’un type poste la vidéo de son chat sur YouTube et fasse un million de vues. Pour autant, tous les gens qui postent les vidéos de leur chat ne rencontreront pas un tel succès.

      Au final, beaucoup de choses peuvent entrer en compte. Par exemple, si l’auteur en question a des journalistes, des éditeurs ou des auteurs parmi ses amis, il partira forcément avec une grande avance par rapport à un auteur sans contacts « intéressants ». C’est peut-être pour cela que vous avez eu moins de succès. Ou peut-être aussi parce que vos connaissances ne sont pas ouvertes à la lecture numérique. En effet, si vos proches sont tous hostiles à la lecture numérique, ce n’est même pas la peine de leur parler de votre livre, car vous vous adressez à un public qui n’est tout simplement pas intéressé.

      La vraie question est aussi l’intérêt d’impliquer ses proches. Personnellement, je suis contre l’idée de vendre ses livres à ses proches. D’une, car cela dévalorise votre travail (un auteur vend à des lecteurs, pas à des amis), et de deux car cela peut vous donner une image faussée de votre travail (les proches sont plus enclins aux compliments qu’aux reproches…).

      Le mieux est encore, même si cela est plus difficile, d’essayer de toucher des lecteurs inconnus, déjà habitués au numérique et à Amazon, et qui vous liront avec un point de vue critique nettement plus valorisant et utile. Quoi qu’il en soit, je vous encourage vivement à essayer de toucher une cible plus large, et à ne pas désespérer de vos premières ventes ! Un Empire se bâtit pierre par pierre ! 😉

      • Sediter,

        C’est à mon tour de vous remercier pour vos encouragements et pour vos conseils.

        Oui, « Un empire se bâtit pierre à pierre ». Les pierres sont parfois lourdes à soulever, et le tout est que l’arthrose ne rende pas la tâche impossible, à la longue. Le labeur est rude, et un site tel que le vôtre aide grandement à ne pas se sentir trop perdu.

        Je ne baisse pas les bras, pas pour l’instant du moins. Je suis en train de finaliser (neuvième relecture ggrr) un essai sur un personnage historique qui approche de la fin de sa vie. J’aviserai ensuite. J’avoue que j’ai commencé à renouer avec deux éditeurs traditionnels. Pourtant, je suis convaincue que l’avenir est le livre numérique, et que le format papier devrait être réservé aux beaux livres.

        Pour en revenir au titre de votre article, « Qui s’intéresse encore aux auteurs ? », je réponds sans hésitation : moi.
        J’aimerais justement savoir si vous écrivez en dehors des articles que vous publiez sur votre blog, et si vous avez publié un/des e-book/s, puisque vous semblez vous y consacrer un temps considérable. Je n’ai trouvé aucune information ici sur vos éventuelles publications. Mais peut-être que je n’ai pas assez bien cherché.

        Tipram

      • Jean-Basile m’a devancé ! 🙂

        Oui j’écris, lentement et difficilement mais j’écris, d’où mon intérêt pour le sujet. Mais je n’ai rien publié ni autoédité, donc je fais un peu figure de celui qui n’y connait rien et se permet de donner des conseils à tout le monde ! 😀
        Plus sérieusement, j’ai voulu créer cet espace pour essayer à mon échelle de donner quelques conseils à des auteurs qui sont parfois perdus dans un Internet pas forcément simple à comprendre. C’est surtout la multitude de site d’escrocs du net (le à compte d’auteur par exemple) qui m’a donné envie de lancer ce blog.

        Donc mes conseils viennent simplement de mon petit vécu de 22 piges, tant en écriture qu’en Internet ou en commerce, et des différentes choses que je lis par ci par là. Mais je suis toujours ravi quand on contredit mes articles car je n’ai pas la science infuse, loin de là, et que je trouve que le débat ouvre toujours à nettement plus d’horizons que les avis tranchés.

      • Je compatis, en ce qui concerne l’arthrose. Je n’en suis pas – encore – victime, mais comme c’est une « tare » familial, ce n’est pas exclu que j’en souffre un jour.

        Et je vais répondre à la place de Séditer : non il n’a encore rien publié, mais cela viendra. Et pour être l’un de ses premiers (betâ-)lecteurs, je confirme qu’il a des choses à dire, et qu’il les dit bien.

  10. Vous me mettez l’eau à la bouche, Jean-Basile.

    Laissez-moi vous rassurer concernant le danger d’arthrose. Le temps que cette vilaine maladie dégénérescente vous atteigne, la science aura trouvé les moyens de la circonvenir.

    Sediter,

    Je crois que la majorité de ceux qui écrivent sérieusement le font lentement et avec douleur. C’est en tout cas mon cas. Un minuscule grain d’inspiration et une mare de transpiration.

    J’ai quelques questions indiscrètes.
    Quel est le genre de votre livre : polar, roman, science-fiction ? D’ailleurs, quelle est la différence entre science-fiction et fantasy ?
    Quand pensez-vous que vous le sortirez ?
    Sera-ce une auto-édition, ou bien passerez-vous par un éditeur numérique ?

    Pardonnez mon avalanche de questions, mais quand on s’intéresse à un auteur, on s ‘intéresse forcément à tout ce qui l’entoure.

    Prévenez-moi s’il vous plaît quand votre bouquin sortira, car je serai parmi vos premières lectrices. Le peu que j’ai lu ici me donne envie de découvrir si et comment vous adaptez votre style et votre rythme à un texte long.

    Tipram

    PS : Malgré votre modestie, sachez que vos 22 piges apprennent une foule de choses à mes 60 balais.

    • Puissiez-vous avoir raison concernant l’arthrose ! Beaucoup de gens en seraient soulagé…

      C’est un fait que Séditer, malgré son jeune âge, est parfois d’une extrême sagesse ! A moins que sa jeunesse qui en soit justement la cause : je me demande parfois si on ne la perd pas en vieillissant, plutôt que le contraire…

      Mais arrêtons de lui passer de la pommade 🙂

      Pour le SF vs Fantasy, si vous lisez l’anglais, ce lien semble intéressant : http://answers.yahoo.com/question/index?qid=20070806153720AAM2Ixb

    • Trop tard JB, j’ai déjà pris la grosse tête ! :-p

      Pour répondre à vos questions j’écris différentes choses selon mon humeur. J’ai commencé un roman de Fantasy mais le projet me paraît interminable, si bien que j’ai préféré entamer des livres moins ambitieux. Je m’intéresse surtout à la SF en ce moment, si bien que mes futures et hypothétiques parutions seront certainement dans ce style.

      Pour faire court sur la différence entre les deux styles : la Fantasy se déroule souvent dans un univers imaginaire, et implique souvent la magie ou la présence de races non humaines en cohabitation (troll, elfes et compagnie), tandis que la Science fiction se déroule bien souvent sur Terre (ou dans notre univers) et décrit un futur probable. La Fantasy est souvent considérée comme un parent pauvre de la SF, car là où la SF pose de multiples réflexions sur l’avenir, la société, l’espèce humaine, la Fantasy est souvent considérée (parfois à tort) comme quelque chose de plus puéril et de moins profond.

      Et je me permets de vous retourner la question : qu’avez-vous écrit jusqu’ici ? Des romans historiques ?

      • Oui, je lis l’Anglais, JB. Merci pour le lien, dont les explications concordent avec celles de Sediter.

        @ Sediter
        « Et je me permets de vous retourner la question : qu’avez-vous écrit jusqu’ici ? Des romans historiques ? »

        Je suis ravie que vous me posiez cette question, car j’en déduis que je ne fais pas – pas encore – partie des auteurs que vous détestez (joking).

        J’ai voulu tenter l’aventure avec un éditeur numérique, et je lui ai soumis un conte pour enfants afin de promouvoir le concept de Culture de paix créé par les Nations Unies. A présent que je connais la différence entre Fantasy et science-fiction, je réalise que le conte entre dans la catégorie Science-fiction, car l’histoire se passe dans une île imaginaire, au début du 4e millénaire.
        J’ai ensuite confié à ce même éditeur un roman qui pourrait être étiqueté « historique ». Historique dans la mesure où les faits relatés sont véridiques, et toutes les dates mentionnées, méticuleusement vérifiées. Les trois héros du roman sont des personnages réels qui ont laissé une empreinte considérable sur le monde dans lequel ils évoluaient, chacun à leur manière. Je livre les leçons de vie glanées auprès d’eux, en espérant qu’elles apporteront un plus à mes petits-enfants et aux jeunes générations que l’évolution de notre société intéresse/angoisse.

        En ce moment, quand je commence à saturer à force de traquer les fautes de mon essai sur un homme politique, je m’oxygène les neurones en rédigeant… des recettes de cuisine khmère.

        J’ai tenté d’être le plus complet possible, sans logorrhée exagérée.
        Mais vous, vous avez omis de me donner la date à laquelle vous pensez publier votre livre.

        TP

      • Eh bien : contes pour enfants, Histoire, politique, recettes de cuisine… Tout un programme ! Certains de vos romans sont-ils déjà disponibles ou votre éditeur travaille dessus ? Vote roman étiqueté « historique » pourrait m’intéresser, s’il est déjà en vente le lien vers la boutique m’intéresse ! (et pour le coup ça ne passera pas pour une vilaine publicité 🙂 ). En réalité le côté historique n’est pas forcément attirant pour moi mais j’aime l’idée de personnages forts et influents, surtout si cela interroge sur la société.

        Oh, et pour mon « livre » (un grand mot !) je serai bien incapable de donner la moindre date, d’où mon omission ! J’écris un peu chaque jour mais c’est un processus désespérément long, et il faut dire que je ne suis pas particulièrement pressé ! 😉

  11. Pingback: Qui s’intéresse encore aux livres ? | Paumadou

  12. Très bon article pour un débat riche et clair. Personnellement, voir autant d’auteurs publiés et la masse de nouveaux bouquins que je ne lirais jamais (par manque de temps mais surtout par manque d’envie) me frustre plus qu’autre chose.
    En tous cas il est vrai que les auteurs se complaisent parfois un peu trop dans le « je suis un artiste à l’oeuvre incomprise », ce qui personnellement a le don de me rebuter.

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