La vie fantasque de l’auteur – Épisode 2

Costume cravate

Crédits photo : Quinn Dombrowski

Récemment, nous débutions notre fidèle portrait de la vie secrète des écrivains, en décrivant scrupuleusement leur journée type et les nombreux efforts qu’ils fournissent pour mener à bien leurs projets d’écriture. Aujourd’hui, continuons notre investigation et intéressons-nous à une nouvelle facette de cette mystérieuse créature qu’est l’écrivain. C’est le moment idéal de commencer le second épisode de la vie fantasque de l’auteur !

Épisode 2 : le (vrai) travail de l’écrivain

Quiconque est ou connait un auteur dans sa vie, sait que l’écriture ne suffit souvent pas à gagner sa croute. Et si nous avons précédemment montré que les écrivains travaillaient dur pour pondre leurs textes, une seule question vient à la bouche de leur entourage lorsqu’ils annoncent qu’ils écrivent : « Et sinon, c’est quoi ton VRAI travail ? ». Face à ces stéréotypes de l’auteur oisif qui ne pourrait vivre uniquement de son écriture, nous nous devions de dénoncer cette injustice tout en évoquant le vrai travail de l’écrivain.

Faut-il nécessairement un vrai travail ?

Deux types d’auteurs subsistent. Le vrai de vrai, qui se tient fidèlement à l’emploi du temps présenté dans le premier épisode et ne fera aucune concession. Et le vendu, qui cédera à la pression de la société et mènera un autre travail pour de basses considérations matérielles. Les premiers, les plus courageux de tous, auront souvent réussi, grâce à moult efforts, à s’épargner les tracas quotidiens. Ils se seront entourés d’un être cher qui travaille pour eux, auront fait tous les efforts pour arnaqu… mobiliser un généreux mécène ou auront encore profité d’un héritage ou d’une situation familiale favorable. Les autres, que nous appellerons les sous-auteurs (non pas pour induire un jugement de valeur, ce n’est pas l’idée, mais pour parvenir à les différencier facilement des vrais écrivains qui sont capables de comprendre l’intérêt de leur art et ne bradent pas leur talent pour de basses œuvres) devront trouver un vrai travail. C’est par souci d’englober l’ensemble des écrivains que nous nous abaissons à dédier cet épisode aux sous-auteurs.

Travail alimentaire ou travail d’intérêt ?

Parmi les sous-auteurs, nous pouvons encore segmenter deux types de profils. Le premier est celui qui a choisi un simple travail alimentaire, pour gagner leur pécule entre deux ventes de ses livres. Il serait difficile de lister ici les différents jobs qu’un auteur « alimentaire » peut mener : livreur de pizza, plongeur, serveur, Ronald de Mc Donald, tueur à gages… Les possibilités sont multiples et parfois étonnantes ! Néanmoins, le rapport commun de ces activités est qu’elles détournent l’auteur de sa vocation première. Accablé de travail, il finit bien souvent par sombrer dans la routine quotidienne du commun des mortels, et risque de perdre à tout jamais son statut supérieur d’écrivain pour rejoindre la triste masse des gens banals.

Le second profil d’auteur est plus intéressant, puisqu’il a décidé de choisir un vrai travail centré sur son rôle devant l’éternel : l’écriture. C’est ainsi que de très nombreux policiers ne sont en fait que des auteurs de polar qui viennent puiser leur inspiration dans les faits divers de leur job. Pour la petite histoire, Stephenie Meyer a travaillé plus de dix ans dans une association gothic et dans une animalerie, dans le cadre de l’écriture de la saga Twilight, avant de comprendre que les vampires et les loups garous n’existaient pas (une anecdote authentique à 99,99%). C’est bien sûr plus délicat pour les auteurs de fictions historiques. On retrouve encore parfois des écrivains chevaliers ou gladiateurs, mais ils finissent malheureusement bien souvent dans un asile. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la rumeur veut que chaque asile accueille un patient qui se prend pour Napoléon. Autant d’auteurs qui ont essayé de s’inventer un travail d’intérêt pour écrire sur cet homme de guerre !

Mais parmi les plus malins de nos sous-auteurs, on retrouve un nombre immense de journalistes ou d’hommes politiques. Ceux-là font bien souvent carrière dans l’espoir de publier leurs textes par la suite. C’est ainsi que la plupart des présidents à travers le monde ne sont que des auteurs qui comptent par la suite écrire leur autobiographie sous un nom d’emprunt et vivre ainsi de leur vraie passion. Assez récemment encore, un certain écrivain dont je tairai le nom a quitté sa position (pourtant relativement honorable) de pape car il comprenait que cette lubie professionnelle prenait le pas sur ses activités d’auteur.

La morale de cet épisode

Comme tout épisode de la vie fantasque de l’auteur (tout du moins à partir de l’épisode 2, et peut-être uniquement pour cet épisode d’ailleurs), cet article se doit de se terminer par une morale importante. Ici, l’information que vous vous devez de retenir, c’est que les auteurs sont partout. Méfiez-vous du quidam qui vous demande sa route, de cette barmaid qui vous tend votre bière, de ce conducteur de train qui est toujours en retard, de ce fou qui vous suit dans la rue en criant « Je suis Napoléon ! ». Tous autant qu’ils sont, ce sont des écrivains, et ils vous traquent, ils vous observent… Oui, méfiez-vous ! Car rien ne les arrêtera !

PS : Et à tous les petits malins qui penseront que, parce que cet épisode est publié le 1er avril, tout l’article n’est qu’une vaste blague, je tiens à rappeler que la vie fantasque de l’auteur est et restera une série d’investigations sérieuses, à ne pas prendre à la légère. Je pense que les nombreux exemples tirés de la vie réelle, ainsi que les chiffres concrets mis à votre disposition à chaque épisode (dans celui-ci, nous avons notamment cité un pourcentage pour évoquer le cas de Stephenie Meyer, et vous savez tout comme moi l’importance et l’incontestabilité des pourcentages) vous confirmeront la qualité et la fiabilité de ces informations.

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2 réflexions sur “La vie fantasque de l’auteur – Épisode 2

    • Merci pour ce compliment ! 😉 Il m’arrive parfois de perdre un temps fou à la recherche d’une image qui me plaise… Mais la plupart du temps, il me suffit d’une simple recherche sur Flickr ! 🙂

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