Décidément, écrire un roman n’est pas chose facile. Il faut non seulement concevoir un récit riche et palpitant, mais aussi éviter les incohérences scénaristiques. Et pour cause, le moindre manque de cohérence dans votre scénario risque rapidement de déranger le lecteur, voire de lui faire arrêter la lecture purement et simplement. Dès lors, mieux vaut se renseigner attentivement sur les incohérences dans un roman, et découvrir comment les chasser de votre scénario !

Crédits photo : Véronique Debord-Lazaro
Qu’est-ce qu’une incohérence scénaristique ?
Avant toute chose, il paraît bon de rappeler ce qu’est une incohérence dans un récit ou dans un scénario. Il est en effet difficile de chasser l’ennemi si on ne l’a pas clairement identifié !
Définition de l’incohérence dans un scénario
Comme son nom l’indique, l’incohérence scénaristique est un manque de cohérence dans un scénario (que ce soit dans un roman, un film, une série télévisée, etc.).
Pour rappel, l’incohérence est tout simplement un manque de logique interne dans votre récit. L’incohérence n’est pas toujours due au fait que le récit soit illogique en lui-même, mais peut être causée par un manque d’explications ou d’informations de la part de l’auteur.
Elle peut notamment concerner :
- Un personnage du récit : ses réactions, ses répliques, ses interactions avec les autres semblent illogiques.
- Une partie de l’intrigue : le déroulement du scénario ne paraît pas cohérent, semble trop artificiel.
- L’univers du récit : les règles ou lois décrites dans l’univers de fiction parcouru par les personnages ne semblent pas cohérentes, ou se contredisent.
On parle donc d’incohérence scénaristique face à un scénario qui manque de cohésion, qui se contredit ou dont le déroulement n’est pas cohérent.
Exemple : le personnage principal d’un récit est présenté comme un grand pacifiste, qui préférerait mourir plutôt que de faire mal à une mouche. Au milieu du récit, il décide de tuer un autre personnage sans raison ni remords. Ce meurtre est une incohérence scénaristique, puisqu’il contredit ce que le récit présentait au départ.
N’ayant pas vocation à vous lister ici des incohérences présentes dans des œuvres connues, je vous invite à faire des recherches par vous-même si vous souhaitez des exemples plus concrets. Je vous laisse par exemple découvrir cette vidéo, qui a le mérite de présenter des incohérences notables dans des films connus de tous :
Cohérence et réalisme dans le récit
Profitons-en ici pour rappeler que cohérence et réalisme ne sont pas synonymes. Il ne faudrait en effet pas confondre ces deux éléments :
- Le réalisme est la capacité à s’ancrer à la réalité et au réel.
- La cohérence est la capacité à rester logique et cohérent.
Si tout scénario se doit d’être cohérent, il n’a pas forcément à être réaliste. Vous pouvez tout à fait incorporer de la magie et des monstres dans un récit (éléments irréalistes), sans nuire à sa cohérence, pour peu que leur présence soit justifiée et expliquée.
De nombreux romans ou pièces de théâtre fondés sur l’absurde sont ainsi totalement irréalistes, voire grotesques, mais ont le mérite de respecter une cohérence interne. Citons par exemple les univers créatifs de Raymond Queneau, Eugène Ionesco ou encore Boris Vian.

Le roman absurde est l’un des seuls à pouvoir multiplier les scènes irréalistes… Mais l’exercice est loin d’être facile ! (Crédits photo : Kenny Louie )
Dans un sens, le scénario se doit uniquement d’être cohérent par rapport à la réalité qu’il s’est fixée, et pas par rapport à la réalité que nous connaissons.
Tout dépend naturellement du genre littéraire dans lequel vous écrivez. Autant vous dire que le lecteur apprécierait peu l’apparition d’un vampire ou de zombies dans une autobiographie ou dans un texte présenté comme une histoire vraie.
Pourquoi faut-il éviter l’incohérence dans un roman ?
À présent que nous en savons un peu plus sur l’ennemi, il convient de rappeler en quoi il est notre ennemi. Car, rappelons-le, l’incohérence devrait être la Némésis de tout auteur ou scénariste, même si c’est une menace qui est trop souvent négligée.
Incohérence et pacte de lecture
Pour montrer le côté néfaste des incohérences de scénario, il paraît intéressant de revenir brièvement sur le pacte de lecture.
En ouvrant un livre, le lecteur accepte implicitement de signer un pacte avec l’auteur. Il sait que le récit qu’il va découvrir n’est pas nécessairement réel ou réaliste, mais accepte néanmoins de s’y plonger corps et âme et de croire tous les « mensonges » inventés par l’auteur, quitte à en oublier sa propre réalité.
Néanmoins, le pacte de lecture est fragile, et peut se briser à la moindre erreur de l’auteur. Et l’une des sources les plus communes d’erreur est justement l’incohérence du scénario.
Si le lecteur trouve l’univers ou une partie d’un roman incohérents, il risque de remettre en cause la parole de l’auteur, pourtant acceptée avec le pacte. Les conséquences peuvent alors être catastrophiques:
- Dans le meilleur des cas, le lecteur peut être dérangé par une incohérence minime… mais finir par l’oublier et replonger dans le récit.
- Dans le pire des cas, l’incohérence casse tout bonnement le récit et son intérêt, et le lecteur va préférer refermer le livre.
Vous aurez donc compris que le principal problème d’une incohérence scénaristique est de détacher le lecteur de l’œuvre qu’il parcourt. Plutôt que de continuer à voguer dans l’imaginaire et à se laisser porter par votre récit, il se met à se douter de ce dernier, voire à en décrocher.
Dans certains cas, une incohérence majeure dans un scénario peut lui ôter tout intérêt, et faire passer votre récit d’une histoire captivante à une vraie déception.

Vous ne voudriez tout de même pas perdre l’attention ou l’intérêt du lecteur ? (Crédits photo : brlnpics123)
Toutes les incohérences d’un récit sont-elles néfastes ?
Naturellement, il y a incohérence et incohérence. Selon les cas (et la personne exposée au récit), le manque de logique peut être flagrant et ruiner l’intérêt d’un scénario, ou n’être qu’un point de détail, finalement assez facile à tolérer.
On peut considérer que la tolérance du lecteur va avant tout dépendre de la taille de l’incohérence et de son impact sur le scénario :
Exemple : le personnage principal de votre récit est enfermé dans une prison de haute sécurité. S’il fume régulièrement, sans autre explication, on pourra se demander où il réussit à obtenir des cigarettes, ce qui peut faire office d’incohérence mineure. S’il sort un fusil à pompe de dessous son oreiller et s’évade, sans autre explication, le manque de logique va complètement ruiner l’intégrité du scénario.
Malgré tout, un auteur ne doit pas se cacher derrière de petites incohérences. Il est tentant de croire que certaines incohérences passeront inaperçues ou auront peu d’impact… Mais une somme de petites incohérences peut finalement être aussi néfaste qu’une incohérence majeure.
À noter : dans certains cas, l’incohérence peut même être utilisée de manière artistique, que ce soit pour dérouter le lecteur ou pour l’aiguiller sur de fausses pistes. Mais autant dire qu’il est assez risqué et délicat de manier les incohérences dans ce but…
Les causes de l’incohérence dans un scénario
Arrivés ici, nous cernons les enjeux du scénariste ou romancier face à l’incohérence, et l’importance d’éviter cette dernière. Mais pour garantir la logique d’un scénario, encore faut-il comprendre d’où peut venir l’incohérence scénaristique.
Il faut savoir que ce défaut majeur dans un récit peut avoir différentes causes, que nous allons étudier ici :
1) Le manque de réflexion
En première cause vient tout simplement le manque d’attention au détail, ou le manque de réflexion de l’auteur.
Dans ce type de cas, l’incohérence peut tout simplement ne pas être évidente à l’auteur, que ce soit parce qu’il n’a pas réfléchi à certains défauts de l’intrigue, ou qu’il n’a pas réalisé la faiblesse d’un point de son scénario.
C’est un défaut qui peut notamment toucher un auteur qui travaille seul, et qui n’a donc pas de point de vue extérieur sur son récit, ou encore un auteur qui ne s’est pas suffisamment renseigné sur son sujet.
Exemple : imaginons qu’un scénario se base sur l’histoire d’un personnage qui reçoit un coffre-fort empli de richesses, mais verrouillé. Il reçoit également une carte au trésor qui lui permet de localiser la clé du coffre. Mais pour cela, il doit parcourir le globe et vivre de nombreuses aventures. Un auteur pourrait tout à fait décrire cette formidable chasse au trésor, récit captivant s’il en est. Mais quiconque s’intéresse à la serrurerie aurait tendance à se demander de manière plus pragmatique : pourquoi ne pas avoir simplement crocheté le coffre ?

Il est plus facile qu’on ne le pense de passer à côté d’une incohérence flagrante ! (Crédits photo : A Health blog)
2) Le manque de rigueur
Une autre source d’incohérence, qui touche en particulier les récits dont l’univers est riche, est le manque de rigueur dans la création de l’univers.
Faute d’avoir instauré des règles bien précises, ou au contraire de les avoir mémorisées, vous finissez par vous contredire au fil du roman. Le lecteur attentif aura alors tôt fait de se demander pourquoi les règles qu’on lui avait présentées plus tôt ne sont soudainement plus valables.
Si vous vous attaquez à un roman de fantasy, ou si votre scénario comporte une multitude de personnages, il sera vivement conseillé de prendre des notes pour éviter cet écueil.
Exemples : vous présentez au début de votre intrigue une race de créatures qui ne sont vulnérables qu’à la magie. Au milieu du roman, votre héros terrasse l’une de ces créatures d’un simple coup d’épée. Vous indiquez qu’un personnage a peur des chiens en début de roman. Quelques chapitres plus tard, on le voit s’amuser gaiement avec le chien d’un autre personnage.
3) La paresse scénaristique
Vient ensuite une troisième et dernière cause de manque de logique dans un scénario, et qui est selon moi la moins pardonnable : la paresse.
Dans de nombreux cas, les incohérences dans un roman sont tout simplement issues de facilités scénaristiques, et donc tout bonnement la flemme du scénariste. C’est le cas quand le scénariste lui-même a identifié un manque de logique, mais qu’il juge qu’il serait trop compliqué ou trop long de changer le récit, ou encore que le lecteur n’est pas assez intelligent pour percevoir l’incohérence.
Malheureusement, ces incohérences sont souvent les plus évidentes, car elles soulignent grossièrement les ficelles scénaristiques. On comprend que l’incohérence est là pour faire avancer l’intrigue, mais cela ne fait que souligner le côté artificiel du récit, et décroche complètement le lecteur.
Exemples : pour illustrer ce point, nous allons utiliser non pas une, mais deux incohérences successives, si souvent utilisées qu’elles en sont devenues des clichés (double combo !). À savoir le monologue du méchant, et la situation de crise :
- Le monologue du méchant : le personnage principal est acculé par son ennemi de toujours. Mais plutôt que de l’abattre aussi sec, le grand vilain décide de lui expliquer son plan machiavélique, fomenté depuis le début du récit. Les incohérences étant : pourquoi le méchant ne tue-t-il pas directement le héros ? Pourquoi prend-il la peine de lui expliquer son plan alors qu’il a l’intention de le tuer ?
- La situation de crise : souvent associée au monologue du méchant. Le personnage principal se trouve acculé, sans aucune solution apparente. Il est entouré par le méchant et/ou ses sbires, tous ses alliés sont mis KO. Bref, tout est perdu. Et pourtant, le héros parvient à sortir une arme/un sortilège/une prise de Kung-fu qui lui permet de s’échapper de cette situation et de vaincre tous ses ennemis. Les incohérences étant : pourquoi le héros ne s’est-il pas fait tuer ? Pourquoi a-t-il pris le risque de se faire acculer s’il avait une botte secrète ? Pourquoi ne pas avoir utilisé cette botte secrète plus tôt dans le récit ?
Si ces deux incohérences sont fainéantes et grossières, c’est tout simplement parce qu’elles démontrent un manque de maîtrise du scénario. L’auteur va faire monologuer le grand vilain car il n’aura pas réussi à présenter ses motivations machiavéliques d’une manière plus subtile. Il va acculer le héros parce qu’il n’aura pas trouvé une manière plus intelligente d’instaurer de la tension. Il va utiliser une botte secrète car il n’aura pas réussi à sortir son héros de la situation de crise d’une manière plus cohérente.
Bilan : le lecteur combine avec lassitude une impression de déjà-vu et soupire face à un manque d’originalité et de logique…

Et si la paresse était le pire ennemi de l’auteur ? (Crédits photo : Jon Fife)
Comment éviter les incohérences dans un scénario ?
Vous êtes toujours là ? Voilà qui tombe bien, car nous en arrivons à la partie finale de notre article, qui répond d’ailleurs à cette promesse faite dans le titre : comment chasser les incohérences dans un scénario ?
Rassurez-vous, à présent que nous savons d’où viennent ces méchants manques de logique, il ne devrait pas être trop délicat de les contrer. Voici tout simplement trois techniques qui vont vous aider à dire adieu aux incohérences dans vos romans :
1) Soigner la relecture
En premier lieu, nous allons éliminer les incohérences que l’auteur pourrait ne pas avoir identifiées. Pour cela, la clé du succès se trouve dans la relecture. Il est difficile de savoir si votre texte contient des incohérences s’il n’a jamais été relu.
Pour être certain de ne pas passer vous-même à côté d’incohérences, je vous conseille :
- De relire votre roman : une fois le premier jet finalisé, il paraît évident qu’une relecture complète (ou plus) s’impose(nt). Cela vous permet de vérifier que votre narration est cohérente du début à la fin.
- De faire relire votre roman : mais les avis d’autres lecteurs sont essentiels. Passer son roman à un comité de bêta-lecture est le seul moyen de repérer des incohérences qui ne vous choquent pas. Difficile en effet de juger de la cohérence de l’univers qu’on a créé sans profiter d’un regard extérieur…
Et si vous vous demandez pourquoi un lecteur identifie plus clairement les incohérences qu’un auteur, la réponse est toute simple : il est beaucoup plus long d’écrire un roman que de le lire. En conséquence, alors que l’auteur peut mettre plusieurs semaines pour passer du premier chapitre au cinquième, le lecteur va les parcourir en quelques heures, voire moins.
Dès lors, alors qu’un auteur peut très bien oublier qu’il avait attribué une jolie moustache à l’un de ses personnages écrit quelques semaines plus tôt, le lecteur sera mieux à même de se demander comment cette moustache s’est transformée en barbe drue en l’espace de quelques heures dans le récit !

Impossible de finaliser un roman sans passer par la case « Relecture » ! (Crédits photo : Quinn Dombrowski)
2) Travailler ses univers
Une fois les erreurs d’inattention ou de manque de réflexion supprimées, reste à éliminer les incohérences issues d’un manque d’explications ou de profondeur.
Bien réfléchir à votre univers de fiction en amont de la rédaction est une bonne manière d’être sûr de la cohérence du scénario. Ce souci de réflexion et de logique doit concerner tous les éléments essentiels de votre roman :
- Les personnages : quelles sont leurs motivations ? Leurs rapports les uns aux autres ? Leur passé ? Leurs opinions ? Qui peuple votre univers ?
- L’intrigue : le déroulement du récit (situation initiale, élément déclencheur, péripéties, etc.) paraît-il naturel ou est-il forcé ? Y a-t-il des manières plus cohérentes de faire avancer l’intrigue ?
- Les lieux : comment sont disposés les « décors » de votre fiction ? À quoi ressemblent-ils ? Combien de temps faut-il pour aller d’un lieu à l’autre ?
- La société : quel est l’environnement historique et politique du récit ? Quelles sont les puissances en place ? Comment vivent les populations ? Quelles sont leurs espérances ? Leurs craintes ?
Vous l’aurez deviné, plus votre récit s’éloigne de la réalité et de notre époque, et plus il sera complexe de travailler son univers. C’est cependant indispensable si vous souhaitez un scénario cohérent.
L’idée n’est pas ici de surcharger votre roman de détails ou de précisions sur chacun de ses éléments qui le composent, mais simplement de travailler sur un univers organique et cohérent. Si vous n’avez pas clairement en tête les règles de votre univers de fiction, vous allez nécessairement laisser poindre des incohérences au fil de votre travail.
3) Faire preuve d’inventivité
En dernier lieu, rappelons que nul n’est plus puissant qu’un auteur face à sa création. Contrairement à un film, à une série télévisée ou à un jeu vidéo, l’écrivain n’est soumis à aucune contrainte technique dans l’écriture d’un roman, et peut très facilement revenir sur un point de scénario sans que cela ait un impact dingue sur le budget de son œuvre ou sa faisabilité.
Dès lors, il n’y a pas d’excuse valable pour ne pas rectifier une incohérence dans son propre roman, dès lors que celle-ci menace l’adhésion du lecteur. C’est d’autant plus vrai qu’il n’existe aucune incohérence qui ne puisse être effacée.

Même les lecteurs les plus sceptiques peuvent être convaincus par des arguments logiques… (Crédits photo : Martha Soukup)
Pour supprimer un manque de logique, différentes méthodes s’offrent à vous :
- Justifier l’intrigue : parfois, il suffit d’une phrase ou d’une remarque pour éliminer une incohérence. Mieux détailler les motivations d’un personnage peut souvent aider à rendre ses réactions plus logiques. Vous pouvez également utiliser des astuces scénaristiques. Pourquoi votre héros parvient-il à vaincre le grand vilain qui était bien plus puissant que lui auparavant ? Peut-être parce que ce dernier est blessé, ou parce qu’il avait un point faible, ou que le héros a été aidé par un personnage plus fort…
- Supprimer/remplacer une scène : certaines incohérences trop grosses nécessitent un remaniement du récit. Cela peut exiger plusieurs heures de travail, mais c’est malheureusement indispensable si votre scénario s’appuie sur une incohérence trop évidente, qui risque de briser son intérêt. Courage, nous sommes tous passés par là !
- Éviter les clichés : comme vu plus haut, les clichés peuvent être à l’origine de grosses incohérences. Sachez les utiliser avec prudence, voire en jouer quand cela est nécessaire. Vous avez décidé d’utiliser un monologue de méchant et une situation de crise en fin de récit ? Tuez le personnage principal ! C’est encore le meilleur moyen de rendre enfin cette scène cohérente !
Grâce à ces quelques conseils, j’espère que vous aurez réussi à repérer et à éliminer les dernières incohérences présentes dans votre scénario. Une fois cet ultime travail de relecture et de correction réalisé, il ne vous restera plus, qu’à le présenter à vos premiers lecteurs… en toute logique ! 😉
les incohérences sont également dues, dans mon cas c’est malheureusement un fait établi, à la longueur du roman. Imaginons une grosse série de roman, comme on en connait partout, au 6 eme tome, on peut sans grand risque parler de 5-8 années depuis le début.
Et c’est là qu’on risque de se prendre les pieds dans le tapis. Perso, je suis à la moitié de la mise en livres numériques et cela m’a sauvé plusieurs fois ( à la fois pour mettre à jours certaines anciennes informations du script ou des personnages, mais également éviter les boulettes dans les nouvelles parutions..)
la vie est dure pour les romanciers. (bon après vaut mieux commettre une erreur comme écrivain que comme chirurgien, on est d’accord )
Oui, on est pas à l’abri de laisser passer une incohérence. Il faut vraiment structurer le roman dès le départ pour avoir l’assurance que cela n’arrivera pas.
Mais si on écrit au fil de la plume, comme je le fais, alors il faut être cent fois plus vigilant. Je suis tout le temps obligée de vérifier le temps. C’est pourquoi il faut aussi se poser ces questions sur la temporalité :
1 Ai-je bien placé tel souvenir à la bonne période dans la tête de tel personnage ?
2 N’ai-je fait aucune erreur concernant l’âge de mes personnages ?
3 Le moment, l’année, le jour, l’heure où tel événement s’est déroulé ?
Ce ne sont pas des détails ; tout le roman peut s’écrouler !
Merci pour votre article.
Comme pour toute chose, il faut être finalement assez méthodique sur le temps, les lieux. Prendre des notes, par exemple par personnage: quel âge il à tel moment, en quelle année, etc. C’est exactement comme quand on regarde un film: parfois, des incohérences nous sautent aux yeux. Du style tiens c’est bizarre elle avait une jupe jaune dans la scène précédente et d’un coup elle porte un pantalon?
Prendre du temps sur les détails qui font aussi le sel du roman. Travail de longue haleine mais ô combien nécessaire en effet!