Après l’excellente surprise de la Tentation de la Pseudo-Réciproque de Kylie Rivera, on peut dire que j’ai de la chance au niveau de mes lectures en ce moment, car je vais à nouveau vous parler d’un roman qui m’a véritablement enthousiasmé, cette fois-ci dans un autre registre. Car derrière le titre un peu nébuleux (peut-être son seul défaut ?) de On les croise parfois se cache un passionnant roman d’espionnage, écrit par un certain Cédric Citharel, qui n’en était apparemment pas à son coup d’essai !
On les croise parfois, un titre qui, s’il désigne les hommes de l’ombre, pourrait faire penser à une romance. Le début du récit confirmerait presque cette impression, puisque nous nous retrouvons face à Geoffrey, un businessman à l’activité trouble, qui rencontre la sublime mannequin Liza lors d’une soirée mondaine. Mais la romance s’arrête sans même avoir commencé, puisque Geoffrey est en réalité un puissant lobbyiste, qui voit en cette femme un outil parfait pour son activité de vente d’informations.
Commence alors un récit de manipulation aussi surprenant que plaisant. Sans même qu’elle le sache, Geoffrey parvient en effet à utiliser Liza pour soutirer des informations croustillantes à des hommes politiques, qu’il revend à prix d’or à une banque multinationale, fervente pratiquante du délit d’initié. L’affaire sera plus juteuse encore que prévue, puisque la belle mannequin devenue écrivain parvient à s’attirer les faveurs du Président de la République en personne, avec qui elle ne tarde pas à se marier. Toute ressemblance avec un Président anciennement en activité ne serait que fortuite…
Parallèlement à cette intrigue, On les croise parfois nous présente les destins croisés de Vassili, un tueur à gages ukrainien amené à parcourir l’Europe pour exécuter ses contrats, et de Pierre-Yves, espion français installé à Vienne et devenu maître dans l’art de duper non pas son entourage, mais surtout ses supérieurs.
La force de ce roman rempli d’intrigues est avant tout son grand réalisme. Certes, si le synopsis peut vous paraître un peu capillotracté, je vous assure que tout est avancé très naturellement, à tel point qu’on serait presque tentés de croire en une histoire vraie. Ici, ne vous attendez pas une histoire d’espions à la James Bond, à grand renfort d’explosions et de meurtres en série (quoique certaines scènes de Vassili soient de jolies leçons d’assassinat), mais plutôt à une vision très acide et terre à terre de l’espionnage français.
Autant dire que le tableau est loin d’être rutilant, puisque nos espions sont décrits avant tout comme des profiteurs insatiables, prêts à tout faire pour multiplier les notes de frais et profiter des privilèges dus à leur rang, quitte à mentir à leur hiérarchie et à inventer de fausses sources d’information. Ce croisement entre le film d’espionnage et la critique des fonctionnaires est aussi délectable que surprenant.
Difficile de démêler le vrai du faux dans cette vision acide et réaliste des hommes de l’ombre. Ancien militaire proche des milieux de l’espionnage, Cédric Citharel aurait, d’après sa biographie, directement côtoyé des hommes aussi mesquins que ses personnages. Quoi qu’il en soit, on ressent une véritable maîtrise du sujet dans On les croise parfois, doublée d’une capacité à tenir en haleine, qui nous pousse à terminer le roman en plus vite pour voir comment peut bien se démêler ce sombre sac de nœuds.
Si l’expérience vous tente, On les croise parfois est disponible en format Kindle sur Amazon au prix de 2,99€ (11€99 pour la version papier) ou en format ePub sur Kobo. Bonne lecture !
a noter que quittes a l’acheter en ebook autant le prendre chez kobo : epub sans drm donc aucun probleme pour le convertir en mobi pour un kindle alors que le fichier pris chez amazon ne sera lisible que sur kindle….moyen moins 😉
Je vois qu’Amazon continue de s’accorder les foudres des lecteurs ! Merci pour cette précision, d’autant plus que je ne lis moi-même pas sur Kindle ! 🙂