Voilà un petit moment que la revue de presse du Souffle Numérique n’est pas sortie des fourneaux. Et pour cause, j’attendais quelques actualités croustillantes sur l’édition numérique ou l’auto-édition à vous mettre sous la dent. Voilà qui tombe bien, deux articles très complets sont tombés il y a peu. Découvrons-les ensemble !
Des dangers de l’auto-publication
Source : Actualitté
J’ai été ravi de découvrir cette semaine un petit pamphlet (ou plutôt une mise en garde) contre les dangers de l’auto-publication. J’ai d’ailleurs été plus ravi encore d’apprendre, après lecture et au moment de chercher la signature de l’auteur de cet article, qu’il avait été rédigé par l’ami TheSFReader, qui s’occupe notamment du forum e-lire.fr (le coin des dévoreurs d’ebooks). Dans cet article, TheSFReader revient sur les nombreux services pour auteurs indépendants qui foisonnent ou risquent de foisonner sur le web.
L’idée de l’article est avant tout, non pas de critiquer ces services qui ont tout à fait lieu d’être et peuvent apporter de bons coups de pouce à un écrivain auto-édité, mais surtout de mettre en garde chaque auteur amené à signer un contrat avec l’un de ces prestataires de services. Car ces mêmes contrats peuvent contenir des clauses surprenantes, que ce soit à propos du taux de rémunération d’un auteur ou encore de ses droits sur sa propre œuvre. Bref, restez sur vos gardes chers auteurs ! Je vous invite à lire l’article plus en détail pour mieux comprendre les dangers de l’auto-publication, et j’en profite pour vous inviter à lire mes 10 idées reçues sur l’édition qui touchent à un sujet similaire.
Plus de 6 maisons d’édition sur 10 ont pris le virage numérique
Source : KPMG
En début de semaine est paru le premier baromètre KPMG sur l’offre de livres numériques en France. Si je ne suis pas fan des données à outrance et des chiffres en-veux-tu-en-voilà, c’est tout de même l’occasion de nous gaver de pourcentages et autres indications sur la santé numérique de l’édition française. On y apprend entre autre que 62,5% des éditeurs français ont adopté l’offre numérique, que 97,1% ne considèrent pas que le numérique cannibalise le papier ou encore que 65,2% des éditeurs ayant déjà adopté le numérique pensent que l’ebook représentera plus de 15% du marché français en 2020. J’aime bien cette dernière donnée parce qu’elle recoupe non moins de deux pourcentages, plus une date. La classe, non ?
Bon, pour résumer le schmilblick, KPMG nous « apprend » que les éditeurs français sont nombreux à avoir déjà adopté le livre numérique, et que ce n’est plus qu’une question de temps avant que les réfractaires ne suivent la marche. On apprend également que la vente de livre numérique est globalement bénéficiaire par rapport aux dépenses engagées dans la numérisation (pas étonnant vu le prix de certains ebooks !).
Parlant de prix justement, on apprend que 74,3% des éditeurs vendent une version numérique moins chère que la version papier. Si le chiffre en lui-même est déjà une aberration (puisqu’il ne se rapproche pas de 100%), il n’indique pas non plus à combien est estimée la décote par rapport au livre papier. Croyez moi chers amis, quoi qu’en dise un éditeur, produire un livre numérique est dans près de 100% des cas bien moins coûteux que produire un livre papier, si bien que la différence de prix entre les deux formats devrait être évidente. Et quand on apprend en plus que 43,2% des éditeurs appliquent encore des DRM, cela donne doucement envie de pirater les livres numériques…
Bref, je vous laisse découvrir les résultats de l’étude et vous faire votre propre opinion à ce sujet !
Merci Pierrick pour cette grosse mention dans ta revue de presse ! Et oui, il y a effectivement des sujets proches de tes « idées reçues »
Merci pour cet article très intéressant. Ici au Canada, comme chez-vous, publier chez un éditeur traditionnel n’est pas facile du tout! Souvent ils ne lisent pas la moitié de ton bouquin parce qu’ils en reçoivent trop, se défendent-ils. Mais oui c’est vrai, il faut tout de même faire preuve de prudence avec l’auto-édition…je m’apprête bientôt à tenter ce saut, mais j’essaie de bien voir avant! Dis, est-ce vrai que le DRM, tout autant qu’il protège les droits numériques, peut nuire, ou limiter disons, l’accès à certaines plateformes pour les lecteurs? Je te souhaite un très bon week-end et gros bisous…merci encore! Delvi.
Merci pour ce commentaire. 🙂
Au tout début de ce blog, j’ai écrit quelques articles sur les DRM, notamment ici et ici. C’est un sujet que je n’aborde plus trop souvent car je pense que tout a été dit à ce sujet.
Pour résumer, le DRM rend l’accès au livre numérique plus difficile, car le lecteur doit télécharger un logiciel spécial et entamer une démarche compliquée pour lire un ebook. Il limite également la « durée de vie » d’un ebook puisqu’un livre numérique avec DRM ne peut être lu que sur un nombre de machines limité. Si vous souhaitez lire votre epub sur plusieurs ordinateurs, plusieurs liseuses, plusieurs smartphones… arrivera bien vite un moment où vous ne pourrez tout simplement plus !
Par ailleurs, le DRM ne protège pas du tout les droits numériques. Il ne faut pas être une lumière pour supprimer un DRM d’un epub, si bien que la « protection » apportée par un DRM contre le piratage n’est que de la poudre aux yeux…
Je vais peut être revenir sur le sujet la semaine prochaine, dans un article plus détaillé sur les résultats de cette étude KPMG.
Un grand merci Pierrick…je suis allé lire tes articles suggérés…cela m’éclaire beaucoup, car c’est si facile justement de se laisser prendre à croire que le DRM serait plus un outil de protection dont il faudrait se doter absoluement…et comme tu dis, on se laisse éblouir, comma avec une jolie serveuse au McDo! Je vais y songer sérieusement avant de choisir de l’ajouter ou non…merci encore, j’apprécie tes réponses….et ton Blog est une vraie mine de trésors mon ami! Bonne semaine, Delvi.
Merci pour ces rappels.
Bien sûr, comme toute activité rémunérée, l’autoédition connait ses pièges.
Le boom de l’édition numérique encourage certains à profiter de ce nouvel engouement pour proposer des services dont les coûts ne sont pas toujours justifiés.
Après, à chacun de bien se renseigner avant de s’engager.
Il est rassurant de constater que les éditeurs classiques se mettent enfin au numérique, dont la croissance en France est encore très loin de celle constatée aux Etats-Unis.
Difficile de changer les mentalités et de se tourner vers l’avenir. Mais le temps faisant, même en France, le numérique sera incontournable dans l’édition, en plus de la publication traditionnelle en papier.
Je suis quand même sidéré d’apprendre que certains éditeurs vendent la version numérique d’un livre au même prix que sa version imprimée !
Merci pour ce commentaire. Comme le dit Xapur, il est vrai que la plupart des éditeurs avancent à reculons dans ce domaine. Il faut dire que le marché numérique français est encore limité. Quant au prix, je trouve qu’il est tout aussi sidérant qu’un livre numérique soit vendu 5% moins cher qu’un livre papier quand il est bien moins coûteux à produire.
Je crois qu’hélas la plupart des éditeurs vont vers le numérique à reculons et ne comprennent pas qu’ils vont devoir y passer, et qu’accompagner le mouvement leur serait plus profitable à tous niveaux.
D’après ce que j’ai pu lire ailleurs, la raison pour laquelle les éditeurs classiques vendent leurs versions numériques chères, seraient qu’ils veulent favoriser et continuer de vendre du papier.