Aujourd’hui, intéressons-nous une fois de plus aux livres numériques de Neowood éditions, et plus précisément au premier livre de leur nouvelle collection, Pol’Art. Comme son nom l’indique, cette collection rassemble des polars orientés autour des domaines artistiques en tout genre. Requiem pour un tueur, qui ouvre cette collection, est dédié à la musique. Il a fait l’objet d’un appel à textes sur le site We Love Words, et se présente donc sous la forme d’un recueil des cinq nouvelles sélectionnées par Neowood éditions.
J’ai trouvé assez intéressante l’idée de commencer cette collection par un appel à texte, car cela permet à Neowood de nous livrer des nouvelles assez différentes, bien qu’orientées autour des mêmes sujets : le meurtre et la musique. L’intérêt du recueil est qu’il aborde plusieurs types de musique, essentiellement la musique classique, mais aussi le rock’n’roll, la chanson française ou encore la musique de films.
Comme il est assez difficile de commenter un recueil de nouvelles, j’ai choisi de vous dire quelques mots sur chacun des cinq textes de Requiem pour un tueur. Cela me permettra de ne mettre de côté aucun des auteurs du recueil, et de vous donner un aperçu de ce qu’il offre au lecteur.
Ma vie est une parenthèse musicale – Amanalat
Requiem pour un tueur s’ouvre sur une nouvelle signée Amanalat : Ma vie est une parenthèse musicale. S’y côtoient les courants de la musique classique et du rock, à travers la confrontation d’un joueur de hautbois d’amour bientôt sélectionné dans un orchestre prestigieux avec un ancien membre du groupe de rock dans lequel il jouait durant l’adolescence. On retrouve dans ces deux personnages la vie bien rangée du musicien classique, en opposition à la vie décadente d’un guitariste de rock. Il en ressort une nouvelle psychologique et pleine de tension, qui ouvre parfaitement le recueil.
Créature – Warden
Si la première nouvelle est essentiellement psychologique, et se joue sur des problèmes personnels entre les personnages, le second texte, Créature, signé Warden, nous montre véritablement un psychopathe porté par la musique. Le personnage principal, dont on ne sait pas grand chose, se voit confier l’écriture de la bande originale d’un grand film. Consciencieux et stressé par cet enjeu, le musicien perfectionniste trouve son inspiration dans le meurtre d’innocents. Ses aspirations musicales se mêlent alors parfaitement à sa nature de tueur en série. Reste à savoir s’il aura l’occasion de signer son chef d’œuvre…
C’est ton requiem, pauvre con – K. Géhin & W. Tinchant
La troisième nouvelle est co-signée par deux auteurs, et je dois dire qu’elle est parfaitement réussie. On y retrouve Armand, un père de famille veuf, qui se retrouve seul après la disparition tragique de son fils, retrouvé assassiné dans une ruelle. Triste et mélancolique, Armand noie son chagrin dans un bar, s’intéressant de près au juke-box et plus particulièrement au Requiem pour un con d’un certain Gainsbourg. La tranquillité du personnage principal est néanmoins troublée par l’apparition d’un groupe de jeunes rockeurs dont le chef se fait appeler Johnny en référence à son musicien favori… Il s’agit ici de ma nouvelle favorite du recueil, notamment parce qu’elle m’a parue la plus émouvante. Je ne vous en dis d’ailleurs pas plus sur le récit histoire de ne pas vous gâcher la surprise.
Le violon du diable – Giovanni Portelli
Le violon du diable va de nouveau nous confronter à un tueur en série froid et méthodique. Cette fois-ci, ce n’est pas un musicien auquel nous aurons à faire, mais à un luthier aux méthodes très particulières. Frustré d’avoir échoué en tant qu’instrumentiste, le personnage principal va tout tenter pour exceller dans la création de cordes pour violons. Et sa méthode est plus que particulière, puisqu’il ce n’est pas des boyaux d’animaux qu’il utilisera pour ses créations… Giovanni Portelli nous met ici dans la peau de cet artisan macabre, qui ne rechignera sur aucune violence pour atteindre la perfection.
Dernière tournée – Isabelle Thiebault
C’est sur une nouvelle bien rock’n’roll que se conclut Requiem pour un tueur. Serge Carax, ancienne rock star qui tentait un come-back raté avec son groupe Rouge Saphir, a été retrouvé mort dans l’incendie du bus de sa tournée. Avec Dernière tournée, c’est une nouvelle bien plus orientée polar que nous offre Isabelle Thiebault. Il s’agit en effet de découvrir comment est véritablement mort Serge Carax, apparemment victime d’un homicide. C’est l’occasion parfaite d’investir l’histoire de Rouge Saphir, un groupe de rock dont le vécu mouvementé n’est pas étranger au style de vie excessif de son leader…
Avec ces cinq nouvelles, Requiem pour un tueur nous offre donc un large panel de personnages liés à la musique, depuis le plus malade des tueurs en série au père de famille éploré, sans oublier la rock star violente et débridée. Si ma préférence va à C’est ton requiem, pauvre con, je dois dire que chaque nouvelle apporte son intérêt, et que le recueil répond parfaitement à ses promesses : nous offrir quelques meurtres à la sauce musicale !
Si l’expérience vous intéresse, ce livre numérique est disponible pour le prix de 3,99€ sur le site de Neowood éditions !
Merci pour cette nouvelle chronique détaillée. Elle me donne au moins envie de lire « C’est ton requiem, pauvre con ». Hélas, pas le temps en ce moment, en raison d’un contrat de relecture que je n’attendais pas. Vous parlez de votre nouvelle préférée avec tant d’enthousiasme que je me laisserai sans doute tenter une fois que mon emploi du temps sera redevenu normal.
Tipram
Ce sont des critiques telles que la vôtre qui donnent l’envie à de jeunes auteurs comme nous, de continuer à écrire. Et peut-être à de futurs lecteurs l’envie de nous lire.
Je suis entièrement d’accord avec vous, Karin et William.
T.