L’auto-édition est-elle un tremplin vers l’édition ?

Il y a peu, je recevais sur ce blog le commentaire d’une jeune femme en plein démarchage d’éditeurs. Elle recherchait une maison d’édition pour son manuscrit, mais avait été découragée par plusieurs refus consécutifs, ainsi que par des éditeurs à compte d’auteur qui lui demandaient de l’argent.

Au final, elle se demandait si elle n’avait pas intérêt à auto-éditer son livre, dans l’espoir d’être contactée par la suite par une maison d’édition intéressée.

J’ai pensé que cette petite anecdote pouvait donner naissance à un sujet d’article intéressant, à savoir : faut-il auto-éditer son livre pour intéresser les éditeurs ? C’est donc une problématique que nous allons étudier aujourd’hui ensemble !

édition et auto-édition

Crédits photos : Victor Valore

De la difficulté de se faire éditer

Pour débuter cet article, commençons par une réalité bien connue : il est difficile de se faire éditer. Cette information, loin d’être nouvelle, ne s’améliore pas avec le temps.

Se faire éditer chez un grand éditeur

En 2013 déjà, cet article du Figaro soulignait la politique des grands éditeurs à limiter de plus en plus la publication des premiers romans.

En d’autres termes, les éditeurs connus auront plus tendance à capitaliser sur leurs écrivains de best-sellers, et à limiter les risques de publier un premier roman, qui se vendra évidemment moins bien.

Sans revenir sur les théories conspirationnistes des aspirants à l’édition, il est évident qu’il sera toujours plus évident de réussir si on reçoit un « coup de pouce » (à savoir une recommandation ou un « piston ») lorsque l’on cherche à faire partie des rares nouveaux auteurs à se faire éditer.

En bref, il est assez insensé de tenter votre chance chez un Flammarion, un Gallimard ou un Hachette si vous souhaitez faire éditer un premier roman.

Difficile de prendre le train en marche quand ça fait plus d'un siècle qu'il est parti...

Difficile de prendre le train en marche quand ça fait plus d’un siècle qu’il est parti…

Se faire éditer chez un petit éditeur

Mais même chez les éditeurs plus modestes, il devient difficile pour un auteur de se faire publier.

Et pour cause, mêmes les petits éditeurs finissent par recevoir un nombre important de manuscrits. C’est à se demander si la France ne comporte pas plus d’auteurs que de lecteurs !

De plus, les petits éditeurs manquent la plupart du temps de logistique ou de moyens pour traiter l’ensemble des manuscrits qu’ils reçoivent. Sans compter que qui dit « éditeur modeste » dit « moyens modestes ». Pour une petite structure, il est financièrement difficile de publier plus de deux à trois publications par an.

Quand on sait que certains éditeurs « régionaux » reçoivent plus de 50 manuscrits chaque année, on se doute une fois encore que l’accès à la publication est difficile.

Au final, envoyer votre manuscrit à un petit éditeur n’est donc pas non plus une solution miracle pour accéder à l’édition. On peut alors se demander comment faire autrement…

être édité

Même les éditeurs modestes ont souvent la boîte au lettre pleine. Crédits Photos : Oran Viriyincy

Auto-édition : la solution pour se faire éditer ?

C’est là que l’auto-édition entre en jeu ! Écrivain indépendant moi-même, je peux vous dire qu’il n’est pas forcément difficile de s’auto-éditer.

La facilité de s’auto-éditer

Aujourd’hui, on peut publier un livre numérique sans investir un centime.

Des entreprises comme Amazon ont d’ailleurs bien senti le filon, en proposant des plateformes de publication en ligne à destination des particuliers. Ce fut loin d’être une mauvaise idée.

Après tout, les lecteurs n’ont jamais boudé les auteurs « amateurs », surtout pas depuis internet. Il suffit de regarder la popularité de sites webs tels que fanfiction.net ou encore Wattpad, qui attirent chaque jour des milliers de lecteurs.

Résultat : des centaines (que dis-je milliers) d’écrivains indépendants utilisent des services tels que Kindle Direct Publishing pour s’auto-publier et vendre leurs œuvres.

Kindle Logo

Amazon et sa plateforme Kindle Direct Publishing ont clairement facilité l’accès à l’auto-édition.

Le tout se fait sur un système gagnant-gagnant :

  • L’auteur accède à l’édition (l’auto-édition est une forme d’édition) et touche davantage d’argent sur chaque livre vendu que s’il signait chez un éditeur.
  • Les plateformes comme Amazon touchent leur commission sur chaque vente, et reçoivent les bénéfices de l’édition sans ses inconvénients (puisqu’elles n’ont pas à sélectionner ni à mettre en page ou faire la promotion des livres).

Le succès de l’auto-édition

De prime abord : s’auto-éditer ressemble à une vraie idylle. L’auteur touche plus d’argent sur chaque vente, il n’a pas à attendre le retour des éditeurs qui se font de plus en plus snobinards et il accède bien plus facilement à l’édition.

Cette image de rêve est d’autant plus belle que de nombreux auto-édités à succès voient le jour. C’est ainsi que certains écrivains indépendants peuvent se vanter d’avoir rejoint le Kindle Million Club, c’est à dire les auteurs ayant vendu plus d’un million d’ouvrages sur Amazon.

Citons par exemple la millionnaire Amanda Hocking, ou encore plus récemment E.L. James, dont vous connaissez certainement la saga, 50 Shades of Grey.

Kindle Milion Club

Amanda Hocking a rencontré le succès grâce à sa série My Blood Approves (De mon Sang)

Quand l’auto-édition mène à l’édition

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, qui dit grand succès d’auto-édition dit démarchage par des éditeurs.

Reprenons justement l’exemple de E.L. James. Après avoir rencontré un énorme succès en tant qu’auto-éditrice, E.L James a pu signer de nombreux contrats d’édition auprès d’éditeurs internationaux. En France, on peut par exemple remercier Jean Claude-Lattès de nous avoir fait parvenir cette perle littéraire en version papier.

Il en va de même pour Amanda Hocking, dont on peut lire les textes en Français sous la publication de Castelmore.

Ceux qui n'ont toujours pas compris la profondeur du livre pourront toujours le découvrir sur grand ou petit écran...

Ceux qui n’ont toujours pas compris la profondeur du livre pourront toujours le découvrir sur grand ou petit écran…

Qui pourrait d’ailleurs en vouloir à E.L James ou à Amanda Hoking ? Même si elles gagnaient probablement un peu plus sur leurs ventes en tant qu’indépendantes, seul le recours à des éditeurs connus leur permet d’atteindre une si grande notoriété à l’international.

Et pour cause, un indépendant ne pourra jamais s’occuper seul de la traduction et de la diffusion de ses textes dans plusieurs pays.

Auto-édition

L’auto-édition pourrait-elle vous projeter jusqu’à l’édition ? (Crédits photos : AJU Photography)

Avec ce type d’exemple, on remarque que l’auto-édition peut devenir la nouvelle sélection des éditeurs. Plutôt que de prendre le moindre risque à éditer un inconnu, les grandes maisons vont publier les « premiers romans » d’écrivains déjà célèbres sur la toile (mais peut-on vraiment parler de première publication si le livre a déjà été lu des millions de fois avant d’être imprimé ?).

L’auto-édition : une fausse solution

Si vous avez bien suivi mon raisonnement jusqu’ici, vous savez à présent que l’auto-édition est une bien meilleure manière de se faire éditer que l’envoi de manuscrit.

Mais, surprise, c’est là que le soufflé retombe ! Car il manque un élément indispensable à ce raisonnement : la concurrence des autres auteurs.

Publier son livre

Et si l’édition indépendante était en réalité un vrai sac de noeuds ? (Crédits Photos : Beyond Neon)

Se faire éditer : une affaire de concurrence

Les grandes maisons d’édition françaises reçoivent jusqu’à 6000 manuscrits par an. Voilà pourquoi il est devenu impossible de s’y faire publier en étant un parfait inconnu. Votre manuscrit est tout simplement noyé au milieu d’autres, dont certains sont probablement plus brillants ou profitent de meilleurs soutiens.

Mais que dire de l’auto-édition ? Comme je vous le disais, n’importe qui peut éditer son roman très facilement. Le revers de la médaille ? N’importe qui peut éditer son roman très facilement !

Au lieu des 5999 autres manuscrits qui attendent chez Gallimard, votre livre auto-édité affrontera des centaines de milliers d’autres ouvrages, encore une fois plus ou moins brillants et qui peuvent profiter de meilleurs soutiens.

Ventes Kindle

Et si je vous disais que la boutique Kindle affiche 268 088 nouveautés sur ces trois derniers mois seulement ?

Parmi ces concurrents ne se trouvent d’ailleurs pas que des auto-édités, mais aussi les ouvrages des éditeurs. Votre texte pourra-il faire le poids face à des concurrents comme 50 Nuances de gris ? Difficile à dire !

Devenir un auto-éditeur connu

Bref, si vous souhaitez réussir en auto-édition, il ne vous suffira pas de poster votre manuscrit en ligne.

Il va falloir travailler dur. Mettre en page vos livres, créer un réseau, faire de la publicité, animer vos réseaux sociaux, continuer à écrire de nouveaux textes… C’est presque un travail à temps plein !

Sans tout cela, votre livre numérique ou votre roman auto-édité restera tout aussi anonyme que lorsque vous l’avez envoyé à des éditeurs. Pire encore, vous ne recevrez même pas la lettre de refus standard qui vous dit à quel point votre ouvrage est merveilleux mais ne concorde pas avec la ligne éditoriale de untel-éditions.

Auto-édition : une fausse bonne idée

En bref, l’auto-édition n’est pas un tremplin vers l’édition. Il s’agit véritablement d’une fausse bonne idée si votre but premier est de vous faire éditer.

En effet, un auteur qui cherche à être édité est souvent à la recherche d’une solution rapide et peu contraignante de voir son livre édité. Il va par exemple rechercher :

  • La facilité de publication : l’auteur qui envoie son manuscrit ne sait généralement pas comment imprimer ou commercialiser son texte. Il cherche donc un « partenaire » pour s’occuper de ces tâches, à savoir l’éditeur (dont c’est le métier).
  • Le prestige de l’édition traditionnelle : ne cachons pas qu’un auteur indépendant semble souvent moins légitime qu’un auteur édité. D’où le côté flatteur de voir son texte accepté par un éditeur.
  • Les ventes : un auteur cherche également à vendre ses livres. Il imagine, parfois à tort, qu’être édité va lui garantir un grand nombre de ventes, sans pour autant qu’il ait à s’impliquer trop en avant dans la commercialisation.

Au final, ce sont autant de choses que l’auto-édition n’apporte pas. S’éditer soi-même va en effet exiger de mettre les mains dans le cambouis, et de prendre la casquette d’éditeur en plus de celle d’auteur. En d’autres mots : vous allez devoir travailler deux fois plus pour vous faire connaître.

Demander si l’auto-édition peut permettre de trouver un éditeur plus facilement, c’est donc un peu comme dire « J’ai dû mal à trouver un maçon, est-ce que ce sera plus rapide si j’apprends à construire des murs par moi-même ». Non, ce sera différent, plus difficile, et pas forcément accessible.

Faut-il vous auto-éditer ?

Au final, n’allez pas croire que je condamne l’auto-édition. Mon propos est plutôt de vous déconseiller cette solution si ce n’est pas votre envie première. Si vous voulez être édité, cherchez un éditeur. C’est encore la manière la plus rapide d’y arriver !

Car si vous êtes découragé par l’envoi de manuscrits, vous le serez tout autant par les différentes démarches nécessaires pour un auteur indépendant. Mise en page, communication, publication, publicité… Vous aurez au final plus de travail encore que quand vous envoyiez vos manuscrits… et pas forcément de meilleurs résultats. En tout cas pas dans l’immédiat.

En revanche, si vous êtes prêt à travailler dur et que l’auto-édition ne vous fait pas peur, foncez ! C’est une expérience enrichissante et captivante.

Y a-t-il un secret pour se faire éditer ?

Mon dernier conseil si vous découvrez que l’auto-édition n’est pas faite pour vous : concentrez-vous sur un ciblage plus précis des maisons d’édition à qui vous envoyez votre texte.

Envoyez uniquement votre manuscrit à des maison d’édition qui publient des textes similaires au vôtre. Et n’envoyez jamais un manuscrit à un éditeur dont vous n’avez jamais lu les ouvrages. Si vous ne vous intéressez pas aux éditeurs, pourquoi voulez-vous qu’ils s’intéressent à vous ?

N’hésitez pas à cibler les petits éditeurs, qui sont encore les plus accessibles ! Pour exemple, les maisons d’édition numériques acceptent généralement davantage d’auteurs, tout simplement car un livre numérique est moins coûteux à produire qu’un livre papier.

Enfin, si un conseil est à prendre en compte plus que les autres : ne payez jamais un éditeur. Une maison d’édition qui n’investit pas dans ses auteurs n’est pas une maison d’édition, c’est une arnaque organisée, qui utilise un miroir aux alouettes pour mieux les plumer.

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35 réflexions sur “L’auto-édition est-elle un tremplin vers l’édition ?

  1. Il n’est pas possible de répondre point par point à votre article ce serait trop long. Je veux quand même réagir sur la lecture des manuscrits. Si on fait un travail sérieux d’édition, lorsqu’un manuscrit nous parvient, nous devons retenir trois critères :
    – Le premier la qualité de l’écriture. Vous n’imaginez pas ce que nous recevons et qui vaut à peine une rédaction de classe de seconde. Dans ce cas l’affaire est réglée au bout de quelques pages.
    – Ensuite la structure du roman qui doit correspondre à un critère simple: séduire le lecteur que nous sommes. Nous recevons des histoires à dormir debout, des machin qui n’ont d’intérêt que pour l’auteur et son entourage. C’est également vite réglé.
    – Enfin, s’il s’agit d’une bonne histoire bien écrite elle passe en comité de lecture qui statue sur son devenir.
    Trop de monde aujourd’hui se dit qu’il est un « auteur » parce qu’il aligne des mots dans des phrases. C’est très insuffisant, d’où les multiples déceptions.

    • Merci pour ces remarques très pertinentes. Je tenais simplement à préciser que cet article ne se veut en rien anti-éditeur, petits ou grands. Je ne critique pas le fait qu’il soit difficile d’être édité, je le souligne.

      C’est d’ailleurs ce que je tenais à montrer en parlant de manque de logistique et de moyens des éditeurs. Il est tout bonnement impossible pour un bon éditeur de traiter tous les manuscrits qu’il reçoit, d’où une grande sélection à l’entrée.

      La fin de cet article aurait effectivement pu évoquer un point important pour se faire éditer : le travail sur le texte. Il est évident qu’un texte non travaillé n’aura pas plus de chances de succès en auto-édition qu’en sélection éditoriale.

  2. Un autre commentaire (je les sépare pour tenter d’être thématique). L’auto-édition risque bien d’être un miroir aux alouettes. Trop de livres sont proposés. On a tendance à parler des quelques-uns qui ont fait un succès en oubliant les autres 99%. Il faut être conscient que l’éditeur est un filtre comme le diffuseur en est un. C’est une réaction en chaine, je m’explique :
    Au bout de la chaine c’est le libraire qui choisit ce qu’il va proposer à ses clients. IL n’a pas de questionnement lorsqu’il s’agit des grandes maisons, il reçoit d’office.
    Pour nous c’est un peu plus compliqué. Nous présentons aux libraires des auteurs inconnus qui n’auront aucune prescription médiatique.Pourquoi nous feraient-ils confiance ? Si le diffuseur a accepté le petit éditeur c’est qu’il lui fait confiance, si le petit éditeur à choisi l’auteur c’est parce qu’il croit dans son travail. Alors le libraire peut accepter le titre sur ses présentoirs. Et je dis bien « peut », parce que ce n’est pas gagné pour autant. Sans ces filtres, le libraire n’a aucun intérêt à acheter le titre.
    En ce sens l’auto édition est vouée à la paralysie. Elle restera un marché parallèle mais pas complémentaire. Si vous regardez sur Amazon le nombre de titres présents (ou sur d’autres librairies en ligne) vous aurez une idée. Et si vous êtes tenté d’y mettre le vôtre, vous serez noyé dans le nombre.
    Papier ou numérique il faut qu’il y ait des filtres et je ne comprends pas que tout un chacun soit autorisé à adresser à la BNF ce qui le plus souvent ressemble à un brouillon.

    • C’est exactement ce que je pense souligner dans cet article. Encore une fois, je n’y dépeints pas l’auto-édition comme une solution miracle, c’est même l’inverse. Je souligne en quoi elle est limitée et semblable à l’édition.

      Pour votre remarque concernant les filtres de la BNF, je ne la partage pas. Premièrement car cela nécessiterait une logistique impossible, tant de nouveaux livres sont publiés chaque jour. Deuxièmement car il serait impossible de fixer les critères qui définissent ce qui est publiable, ni même d’être objectif dans cette sélection.

      Reprenons 50 Shades of Grey, tout le monde s’accorde pour dire que c’est un roman imbuvable et mal écrit, et il s’agit pourtant d’un best-seller international.

      De même, chacun a ses propres critères de sélection. Il se pourrait que la personne en charge du tri décide que les livres que vous publiez ne sont pas en accord avec ses critères propres, et décide donc de les refuser de manière totalement arbitraire.

      • Dans ce cas les auteurs indépendant créeraient des structures éditoriales pour vendre leur texte. Le fait d’être édité n’est pas un critère de qualité en soi.

      • Mais ils le font, Pierrick, ils le font. Vous n’imaginez pas le nombre d’auteurs qui créent des maisons d’édition qui n’éditent qu’un seul auteur, eux.
        Ah que si le fait d’être édité est un critère de qualité! Même si parfois il y a des « ratés » les éditeurs ne vont pas s’emmerder (désolé!) la vie à publier des machins qui ne valent pas un clou alors qu’en auto édition on a de tout et croyez-moi pas beaucoup de bonnes choses. Il y en a c’est vrai, un contributeur en a cité mais la liste qu’il dit longue ne l’est pas tant que ça au regard de la production. Il reste qu’il y a des trésors enfouis, bien entendu.
        Notez que ce n’est pas par hasard si de plus en plus de salons d’importance moyenne refusent les auto édités et les maisons d’édition qui n’ont qu’un seul auteur.

    • Bonjour Monsieur Brancatti et merci pour vos conseils et mises en gardes;
      Je viens de terminer les corrections de mon 6° roman et comptait le confier à l’éditeur numérique qui avait publié mes 5 premiers. Malheureusement, cette maison se débat dans un imbroglio financier me faisant craindre un dépôt de bilan!
      Cette situation est très difficile pour eux et aussi pour moi, car je me retrouve sur la ligne de départ, sans éditeur et n’ai plus le courage de « faire la manche » dans l’antichambre des maisons du 6° arrondissement pour me voir asséner le même refus formaté asséné par la même lettre-type standard!
      J’ose abuser de vos compétences pour vous demander si vous avez connaissance d’un éditeur sérieux, susceptible de lire un manuscrit avant de le rejeter!

      D’avance, merci.

      Dr JP Taurel
      jeanpierre.taurel@gmail.com

  3. Merci pour votre article très complet. Concernant le ciblage des éditeurs, mis à part les petites ou moyennes maisons, les grandes éditent tous les genres, je suis toujours surpris que l’on recommande d’étudier la ligne éditoriale de ces grands éditeurs ?

    • Merci pour ce commentaire, Daniel. Ce n’est pas parce qu’un éditeur édite tous les genres qu’il ne faut pas étudier sa ligne éditoriale. Ne serait-ce que pour savoir dans quelle collection d’un grand éditeur votre ouvrage s’inscrirait.

      Sans compter qu’il est toujours bon de joindre une lettre à son manuscrit. Se contenter d’un « Vous publiez des romans historiques donc voilà mon roman historique » sera mince pour prouver votre intérêt dans l’éditeur choisi.

      Par ailleurs, la ligne éditoriale ne concerne pas uniquement le genre. Ce n’est pas parce qu’un éditeur publie de la science-fiction qu’il publiera tous les textes de science-fiction. Envoyer un texte jeunesse à un éditeur qui publie uniquement de la science-fiction poussée et très complexe sera voué à l’échec.

  4. Le dernier, c’est promis. Bien entendu l’auteur n’a pas à payer l’éditeur mais aujourd’hui, pour les petites maisons, le partenariat auteur-éditeur est indispensable. Nous ne pouvons pas publier plus de six à huit livres par an. Aussi nous avons mis en place la possibilité pour les auteurs qui le souhaitent de nous aider par des ventes préalables de manière à couvrir les premiers frais. Seuls les ouvrages sélectionnés par le comité de lecture entreront dans le circuit traditionnel de commercialisation. Il y a des textes qui valent la peine et que nous rejetons faute de budget, c’est un peu dommage.

    • Et c’est là que je n’entre pas en accord avec vous !

      Un éditeur est un éditeur, pas un prestataire de services. Si un auteur veut faire éditer son livre, il s’adresse à un éditeur, qui va l’éditer gratuitement, en lui proposant bien sûr un contrat d’édition. Si un auteur veut imprimer son livre, il s’adresse à un imprimeur, qui va facturer ce service. Si un auteur veut corriger son livre, il s’adresse à un correcteur, qui va facturer ce service.

      Beaucoup d’éditeurs se contentent de publier une ou deux nouveautés par an, tout simplement car ils n’ont pas les moyens de faire plus. Bien évidemment, l’auteur participe toujours plus ou moins à la publication de son livre. Il va en parler à ses proches, essayer d’assurer les premières ventes et participer à la promotion, dans des salons ou sur les réseaux sociaux.

      Mais je trouve qu’un éditeur ne devrait pas faire participer un auteur dans les services d’édition (impression, correction, relecture, voire ventes). Si un éditeur n’accepte de me signer que si j’assure les 100 premières ventes, quel est mon intérêt ? Autant me diriger d’emblée vers l’auto-édition.

      Naturellement, il s’agit de mon opinion, à la fois personnelle et butée.

      Rien n’empêche à un éditeur de proposer des services payants à côté de son activité principale. Mais il faut que la ligne de démarcation soit claire. Si l’auteur cherche un service payant, on lui propose ce service. Si l’auteur cherche à se faire éditer en envoyant un manuscrit, lui proposer des services payants en lieu et place d’une publication est, selon moi, malhonnête.

      • Bonjour, j’ai parcouru votre article avec intérêt. Je m’auto-édite depuis peu (1 an) et mon expérience est donc encore limitée, mais très enrichissante. Quand on prend l’acte de publier par soi même vraiment au sérieux, l’auto édition est un véritable travail. Bref.

        Je voulais réagir sur un point lié à vos échanges avec Gilles:
        Je me demande si une nouvelle façon de concevoir l’édition n’est pas envisageable.

        Je ne pense ni à du compte d’auteur, ni à du compte d’éditeur, notamment pas si cela implique une prévente obligatoire.
        Je pense à un auteur qui avance les frais d’édition (impression, corrections, etc.), et qui se fera rembourser des dits frais à chaque livre vendu soit par « l’éditeur », soit par l’auteur lui même.
        On peut imaginer un contrat où l’éditeur affecterait un % du prix de vente ht au remboursement des frais (disons 15%), un autre % aux « droits d’auteur » (disons 8%), assorti d’un calcul clair envoyé à l’auteur qui lui montre (avant signature du contrat) à partir de combien de livres vendus il aura été remboursé des frais avancés. Ce point (explications précises données à l’auteur de la future rentabilité de son livre) me semble important à aborder au préalable !
        Une fois les frais remboursés, l’auteur touchera alors désormais (dans notre exemple) 23% du prix de vente ht.
        Que penseriez vous d’un tel modèle?

      • Bonjour Pascal, et merci pour votre ajout au sujet. Je pense qu’en matière d’édition (comme ailleurs), toutes les solutions sont envisageables. Il est tout du moins très intéressant de réfléchir à plusieurs manières de rémunérer un auteur et/ou un éditeur.

        Bien entendu, chacun va avoir sa propre opinion sur chaque méthode de rémunération. Ce pourquoi je suis parfois surpris de voir certains auteurs défendre des éditeurs à compte d’auteur, mais là n’est pas la question.

        Je pense que votre suggestion mériterait d’être tentée, mais serait assez complexe sur le plan logistique. D’une manière générale, je pense que plus un mode de rémunération est simple, et plus il est sûr. Ainsi, un auteur à qui on promet 8% sur chaque vente sait au moins à quoi s’attendre et ne risque pas d’être floué.

        Ce qui me semble problématique dans votre schéma est le conflit d’intérêt. L’éditeur aura-t-il vraiment intérêt à vendre des livres sachant que cela signifiera qu’il devra rendre une partie de son chiffre d’affaires à l’auteur ? Et même si le pourcentage fait que l’éditeur a plus intérêt à vendre les livres, cela restera très complexe pour lui de gérer les flux d’argent.

      • Merci pour votre réponse ! 🙂
        Pour le côté complexe, je ne sais pas. je ne suis pas certain que cela entraîne une telle complexité.
        D’une part parce que nous parlons d’une association loi 1901, qui n’est pas soumis au niveau de rigueur comptable attendu de la part d’une SA.
        D’autre part parce que la seule réelle différence avec un éditeur à compte d’édition est que l’auteur avance les frais et se fait rembourser (et du coup la seule différence avec le compte d’auteur est que l’auteur, encore une fois, se fait rembourser).
        Du côté de l’auteur, c’est simple: il perçoit des droits sur chaque livre vendu, comme il le ferait dans un contrat à compte d’éditeur.

        Concernant le conflit d’intérêt: dans ce modèle, l’auteur doit devenir membre de l’association et fera partie des vendeurs du livre, voire sera son propre et unique vendeur (potentiellement), comme s’il avait choisi la voie de l’auto-édition, en somme. (ne pas confondre avec édition à compte d’auteur, là encore, mais je suis sûr que vous ne faites pas cette confusion en ce qui vous concerne).
        Si l’auteur vend ses propres livres (via l’association), il ne peut y avoir conflit d’intérêt. Et bien sûr, la merge perçue par l’auteur DOIT être clairement indiquée sur le contrat signé à l’origine de façon à ce que personne ne soit pris au dépourvu au moment de la reddition des comptes.

        D’un autre côté, il sera sans doute plus simple pour l’auteur auto-édité de se faire inscrire sur le réseau Electre par ce biais qu’en essayant de le faire par lui-même. Je sais que c’est possible en tant qu’auto-édité (je connais des auto-édités qui le font), mais je sais aussi que certains se sont vus refuser l’accès à ce réseau.

        D’un autre côté, et votre remarque m’y fait penser, si l’association vend elle-même les livres (sans que l’auteur n’y participe), peut-être faut-il prévoir pour cela un intéressement, d’une manière ou d’une autre. A voir, donc. Il y a sûrement d’autres zones d’ombre, qu’il faudrait éclaircir, même si là, tout de suite, j’ai encore du mal à les percevoir. ^^

        Mais c’est en forgeant qu’on devient forgeron, non? 🙂

  5. Franchement, Pierrick, il y a suffisamment de succès d’auto-édition sur le marché français pour arrêter de se contenter de citer les succès américains, non ? En voici quelques-uns : Projet Anastsis de Jacques Vandroux, Un palace en enfer d’Alice Quinn, Mémé dans les orties (ces deux derniers titres vont être publiés par Michel Lafont, editeur qui avait récuperé le Bestseller d’Agnès Martin-Lugand : les gens heureux lient et boivent du café), L’héritage de Tata Lucie de Philippe Saimbert, Un genou à terre de Wendall Utroi… Bref, la liste est longue et il y a le choix, à force d’ignorer cette évolution de l’auto-édition dans le marché français, on ignore la réalité. Bref, la liste est longue et il y a le choix, à force d’ignorer cette évolution de l’auto-édition dans le marché français, on ignore la réalité. Je vends tous les jours ma série Lacan et la boîte de mouchoirs et si elle n’est plus un bestseller, elle continue sa vie et de séduire des lecteurs qui se moquent que cela soit autoédité ou non. Et oui, l’autoédition peut mener à l’édition. Pour trois auteurs de cette liste, l’auto-édition les auras menés à l’édition classique en France, sans mentionné que le polar de Jacques Vandroux a été publié par Amazon éditeur aux US et marche très bien. D’autres de ces auteurs von t suivre le même chemin…

    • Merci pour ces ajouts, Chris. Je reconnais volontiers que ma connaissance du marché français reste limitée, par manque de temps principalement.

      Votre commentaire vient corriger cela ! 😀

      Pour le reste, les exemples sont avant tout des exemples. Leur mention ne change pas grand chose au propos.

  6. Un éditeur ne vend pas de prestation de services. Là, il ne s’agit en rien d’une prestation de service mais d’un coup de main ponctuel qui aurait lieu à postériori. Et proposer des services payants en marge de l’édition n’est pas un travail d’édition.
    Réfléchissons un instant à cette problématique : Pourquoi, moi, éditeur, je devrais croire dans le succès commercial d’un livre noyé dans milliers de nouveautés écrit par un auteur inconnu ? Certes, si je le choisis c’est parce que je lui trouve des qualités mais ça ne suffit pas pour équilibrer les comptes. Et si je répète de trop nombreuses fois cet acte je disparait bientôt et pour le coup je ne publie plus personne et pas les premiers romans dont vous dites quelque part que les grandes maisons n’éditent plus.
    Nous avons une fonction marginale à la grande édition mais nous sommes trop petits pour tout faire seuls.
    L’auteur peut faire le choix de s’auto édité mais il perd le bénéfice de ce qu’un éditeur apporte (gratuitement) : relecture, direction d’ouvrage, correction orthographique et syntaxique, mise en page, réalisation de la couverture, diffusion par une société de commercialisation.
    Je crois que le package vaut bien que l’auteur vende quelques exemplaires de son livre avant sa parution et vous l’avez compris les souscripteurs recevront l’ouvrage une fois paru. Il n’ y a là-dedans aucune vente de prestation de service et donc aucun acte « malhonnête » comme vous semblez le considérer.

  7. Et que penser des sites comme Framabook (de Framasoft), ou Atramenta, par exemple ?
    Vous n’avez pas mentionné, pour les livres numériques la question des verrous numériques (DRM en anglais).

    • Bonjour Bill,

      Merci pour votre commentaire. Ce billet ne se voulait pas (ne pouvait pas être ?) exhaustif.
      Les DRM n’ont pas vraiment de rapport direct avec cette thématique. Pour le reste, j’ai évoqué les DRM dès le début de ce blog, et cette thématique m’a vite lassée car mon propos se limite grossièrement à « c’est pas bien ».

      Je ne connaissais pas Framabook et je n’avais pas entendu parler de Atramenta depuis un moment (à l’époque, je pense même qu’ils ne proposaient pas la vente d’ebook, tout était gratuit). N’ayant pas utilisé ces sites, je n’ai pas vraiment d’avis à leur sujet.

  8. Votre billet, je devrais dire article, est super. Je ne vis plus en France mais la situation est identique aux USA. Vous prennez d’ailleurs l’exemple d’Amanda Hocking qui vit ici. Je ne sais pas pour la France mais le stigma self-published diminue de jour en jour aux US. Des organisations professionnelles comme SCBWI (Society of Children’s Books Writers and Illustrators) ont des concours ouverts aux auteurs qui choisissent cette option. Publishers Weekly accepte de lire et de critiquer les romans auto-edites et ce gratuitement, contrairement aux dizaines de services qui offrent des critiques payantes. Je le dis car mon dernier roman pour enfants a ete lu par un editeur de PW au meme titre que les ouvrages publies traditionellement. Cela etant reste les ventes qui au niveau d’Amazon sont difficiles quand on est un nouveau or nouvelle et les librairies qui refusent les livres auto-edites (je comprend leurs raisons) sauf si une relation existe entre l’auteur et le libraire (mon cas pour deux d’entre eux). Je connais de nombreux auteurs publies chez de grands editeurs americains et dont les ventes ne sont pas meilleures que celles d’un auteur auto-edite. Mais il reste vrai que l’acces aux prescripteurs est verouille par les editeurs et qu’il est plus difficile de franchir la porte seul (e). La seule recette pour moi reste de pondre le meilleur livre possible car les maisons d’edition veulent toutes signer un bon livre, une bonne histoire. A nos plumes et nos claviers! Merci en tous cas pour un excellent bilan de situation.

    • Merci pour ce commentaire.

      J’ai tendance à penser que le « stigma self-published » n’est pas prêt de disparaître sur le territoire Français. Mais, étant actuellement délocalisé en Irlande, je me trompe peut-être ! 😀

      Si effectivement, on voit apparaître un réseau d’écrivains indépendants plus forts (Chris Simon pourra en témoigner ! ;-)) et que de vraies « têtes d’affiches » se démarquent, je pense qu’il faudra encore quelques années, voire plus encore, pour que l’auto-édition ne fasse plus figure d’enfant bâtarde de l’édition traditionnelle.

      Amen à votre conclusion : pondre un bon livre est encore la meilleure solution ! 🙂

  9. Excellent article, comme d’habitude.

    Petite satisfaction personnelle : j’ai bien aimé la façon dont vous tourniez en ridicule la qualité littéraire de 50 Shades, au moins quelqu’un qui ose dire des choses évidentes. Quand je vois l’attitude béate et acritique de certains devant les best-sellers numériques, uniquement parce que ce sont des best-sellers, moi ça me met en rogne.

    L’auto-édition a un gros défaut : c’est de faire croire à tout le monde qu’il peut être écrivain. Malheureusement, bien souvent, on a affaire à des textes qui n’auraient jamais dû sortir de l’ordinateur de leur auteur. Je ne parle pas forcément des fautes d’orthographe et de syntaxe, c’est un autre débat qui a déjà été évoqué sur le Souffle. Je parle de la qualité des intrigues, bien souvent faméliques. Il y a bien sûr des exceptions (je pense notamment à Jacques Vandroux qui est l’un des rares à bâtir des intrigues originales et complexes, intrigues basées sur une vraie culture générale), mais dans la grande majorité (et croyez-moi, j’en lis beaucoup), c’est du réchauffé à en perdre sa langue. Même les best-sellers n’échappent pas à cette réalité.

    Et pourtant ça n’empêche pas des maisons d’édition classiques de s’approprier ces succès, parce qu’elles ont compris quelque chose de fondamental : en ce moment, bon nombre de lecteurs ont besoin soit de livres qui sont « dans l’air du temps », soit de « feel good books » (un peu comme on a parfois besoin de « feel good movie »). C’est ce qui marche en ce moment. Ce n’est pas un hasard si les trois oeuvres d’auto-édités français que Michel Lafon a repris dans son catalogue figurent dans cette catégorie.

    Ce jugement ne m’empêche pas de penser que l’auto-édition a des vertus, que beaucoup snobent malheureusement en raison des défauts soulevés plus haut. Je pense que pour beaucoup d’auteurs en herbe, il vaut la peine de s’y investir, pas dans l’espoir de trouver un éditeur (ça c’est la voie vers une déception assuré), mais parce qu’on aime écrire et qu’on a des raisons de penser qu’on possède les qualités pour le faire. Si le succès est au rendez-vous, tant mieux. Dans tous les cas, les lecteurs (et un concours de circonstances) demeurent le juge de paix final. Ce sont eux qui nous feront comprendre si l’on doit persister dans cette voie ou revoir ses ambitions.

  10. En ce qui concerne l’auto-edition, le plus important (une fois l’ebook ecrit et mis en forme) c’est souvent la « mailing list ». Il est possible en effet d’etre best seller en postant simplement son ebook sur Amazon et en allant faire du jardinage. Mais dans beaucoup des cas de succes story, il y a d’abord un/une auteur(e) qui, une fois son ebook (ou un peu avant) a envoye un message sur ses reseaux sociaux pour evoquer la sortie de son prochain roman. Alors bien sur, si votre reseau se compose de 3 personnes, il n’y aura aucun effet. Mais si votre reseau touche vraiment 1000 personnes, alors vous pouvez imaginer vendre quelques dizaines, voire quelques centaines d’ebooks en qq jours. Cela en general vous propulse dans les premieres places du top 100, et parfois en tete dans une certaine categorie de livre. Et cela peut avoir un effet boule de neige puisqu’il ne faut pas se leurrer:sur Amazon, se classer dans le top 20 va generer des ventes supplementaires de personnes que vous ne conaissez pas cette fois, simplement parce que votre livre apparait sur la premiere page, celle que tout le monde voit.
    D’ailleurs aux USA les auteurs auto-edites beneficient d’outils qui n’existent pas en France, comme Bookbub, capable de vous faire vendre plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’ebooks en quelques jours.
    Il y a meme eu a un moment donne, sur Amazon, un programme dont je ne me souviens plus du nom, mais qui a ete rendu illegal, et qui consistait, en gros, a payer pour que des gens achetent votre ebook. Cet outil a permis a certains auteurs de se retrouver dans le top 10 et ainsi se faire un nom qu’ils/elles ont pu faire fructifier. Bien sur cela necessitait quand meme que les romans soient lisibles, et seuls quelques uns ont pu continuer sur leur lancee.
    Mais comme pour l’edition classique, en effet, la « distribution » et la mise en avant des livres/ebooks est encore l’etape la plus souvent decisive pour un succes editorial.

  11. Ah, j’ai retrouve le nom du systeme systeme d’achat d’ebooks. Il s’appelait My Kindex, et a donc ete declare illegal par Amazon quelque temps apres son introduction

  12. La discussion/débat date…
    Je fais partie de ces auteurs qui ont choisi directement l’auto-édition.
    Pourquoi ? Comment ?
    Je le précise un peu dans cet article => http://www.violonspercussions.com/#!Lautoédition-par-dépit-ou-par-choix-/uhtxd/5721e96f0cf2dcaa53114593

    Je ne me voyais pas attendre des mois une réponse négative
    J’avais envie d’être au coeur de l’action, rencontrer chaque professionnel autour de la vie d’un roman.
    Si mon roman plait et doit trouver ses lecteurs, par la force des choses, ça se passera.
    Dans le cas contraire, il restera au sein d’une lecture intimiste.

    Je pense que si un roman est bon, il trouve sa voie coute que coute.

    Je suis en train d’écrire un second. Est-ce que cette fois-ci je tenterai l’envoi chez un éditeur, je ne sais pas ?

    Je ne pense pas que l’auto-édition/Edition soit en concurrence directe.
    Je le redis, si un roman est bon, il trouvera ses lecteurs !
    Et si c’est par de l’auto-édition, bien souvent, les éditeurs reprennent le flambeau avec un risque zéro en prime.
    Donc tout le monde est content, non ?

  13. J’en suis à mon 20e roman autoédité. J’en ai 4 en préparation. Dans le lot, il y en a sûrement un ou deux qui ne sont pas trop mauvais. Chaque fois que j’estime un manuscrit achevé, je le fais parvenir à la douzaine de maisons parisiennes qui constituent le fleuron de notre édition. Depuis dix ans, leur réponse est toujours identique. Pour moi, l’autoédition, ebooks, ou papier, permet de marquer le chemin parcouru, c’est une façon de me dire, tu avances, tu peux continuer. Écrire c’est juste placer des mots sur une page, des mots qui font des phrases, et qui la plupart du temps racontent une histoire. Pourquoi serait-ce un privilège réservé à quelques élites ? Aujourd’hui, éditer un ebook est chose facile, Amazon pourtant très décriée est de loin la structure la plus aboutie. Peut-être ses responsables ont-ils compris que parmi les millions et les millions de mots déversés quotidiennement, se cachaient quelques pépites ! Je tiens juste à rappeler que la ruée vers l’or a rapporté bien plus à ceux qui faisaient son commerce, qu’à ceux qui le cherchaient

  14. C’est un article très intéressant et qui semble très juste… à condition de viser la gloire et l’argent.
    Vous avez tous (ou presque) l’air de penser que si on publie, c’est pour avoir un salaire et en vivre (ahahaha… la bonne blague), et avoir sa tête placardée partout…
    Ceci ne concerne qu’une partie des auteurs.
    Vous avez oubliez de prendre en compte ces petits auteurs débutants (ou non) qui ne souhaitent que partager sans rêver de gloire et d’argent. C’est mon cas.
    Utopiste ?
    Non.
    Il y a un nombre incalculable, aujourd’hui, de petits auteurs qui s’auto-publient, et qui en « vivotte » sans pleurer… tout simplement car ils n’attendent ni gloire ni richesse de ces publications.

    Donc oui, l’auto-publication est une chimère pour « devenir célèbre ». Ça doit arriver à 1 personne sur plusieurs milliers (millions ?).
    Par contre, ça ne l’est pas du tout pour quelqu’un qui a les pieds sur terre, et qui ne demandent « pas grand chose ». Juste partager, être aimé, critiqué pour s’améliorer, avoir quelques fidèles.

    Après, il est sûr que l’auto-publication génère énormément de choses très mauvaises… mais ces personnes-là sont vite oubliées car les commentaires de lecteurs ne pardonnent pas. Je vois peu d’auteurs « sans talent » arriver à publier plus d’1 ou 2 histoires, car après, le manque de talent se sait (vive le bouche à oreille) et le lecteurs est sans pitié : il l’abandonne.

    En tout cas, sujet très intéressant, merci Pierrick 🙂

    • Merci pour ce commentaire, Nadège. 🙂

      Cet article est avant tout destiné aux personnes qui cherchent à être éditées. Je ne dis pas que quiconque cherche à être édité veut la gloire et la fortune, mais il est certain que la volonté d’être édité va un peu au-delà de la simple volonté d’être lu (bien avant l’idée d’être riche et célèbre, je pense que les personnes qui envoient des manuscrits cherchent l’aval d’un éditeur, la reconnaissance de quelqu’un du métier dans leur ouvrage et la satisfaction qui en découle).

      Je pense que si quelqu’un veut simplement être lu, cet article n’est tout simplement pas fait pour lui. L’auto-édition et l’édition ne sont pas nécessaires pour être lu, il suffit de publier gratuitement son texte sur internet, et de chercher à toucher des lecteurs.

      Passé ce point, tu as tout à fait raison de souligner que tous les auteurs ne veulent pas forcément la gloire et la richesse (heureusement pour eux ! 😉 ). Mais malgré ça (je dois t’avouer que nous sommes assez proches là-dessus, et que je n’ai jamais considéré l’écriture comme un projet de vie), je continue de penser que mettre en ligne un texte qu’on a écrit, gratuitement ou non, n’est jamais innocent. Comme tu dis « partager, être aimé, critiquer pour s’améliorer, avoir quelques fidèles »… N’est-ce pas là le début de la gloire ?

      • Je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi sur le fait d’être lu et publié…

        Je suis sur Wattpad, et j’ai pas mal de lecteurs. Pourtant, ce n’est pas le genre de lectorat sur qui je peux m’appuyer à 100%. D’une part parce qu’il est trop peu nombreux (beaucoup sont encore réfractaires à ce genre de plateforme), ensuite car sur ce genre de plateforme, il s’agit plus de lecteurs-fastfood que de « vrais » lecteurs. Là est la différence. Quand c’est gratuit, on se jette dessus, même si c’est mauvais. C’est de la boulimie de mots. On gobe, on gobe, on gobe.
        Lorsque c’est payant, il faut une démarche pour avoir envie de l’acheter. On achète pas juste pour lire, on achète parce que l’histoire, le résumé, nous plait, que ça nous semble bien écrit et qu’on a vraiment envie de cette histoire. Sur Wattpad, il n’y a pas de démarche pour le lecteur fast-food : il clique, il lit. Bien ou pas, il s’en fiche, il veut des mots qui se mettent en action.

        Je préfère publier mon histoire sur Amaz** à 0€, plutôt que de la laisser sur Wattpad. Wattpad sert plus à tâter le terrain (et encore, il faut y mettre très présent pour être lu et reconnu), savoir si ce qu’on écrit veut un peu le coup. Les ME ou les plateformes comme Amaz** servent à se frotter au « vrai » monde.

        Et puis, les plateformes comme le Kindle machin d’Amaz** touchera toujours beaucoup + de monde que Wattpad ou d’autre plateforme de lecture seule.
        Wattpad, Scribay et compagnie ne touchent qu’une infime partie des lecteurs.

        Tout ça pour dire : les ME n’ont pas le monopole de la reconnaissance de l’auteur. Les comités de lecteurs, dans beaucoup de ME, se font par des lecteurs lambda. Des bon lecteurs, certes (en encore, j’ai envie de dire…), mais pas des sommités de l’écriture (sauf exception, peut-être, de très grandes ME inaccessibles). Ces mêmes personnes font partie de ceux qui commentent les auto-publiés.
        J’ai arrêté de mettre les ME sur un piédestal lorsque je me suis rendue compte qu’au final, il n’y a que la rentabilité qui compte (même s’il peut y avoir des coups de cœur et de très bons livres publiés, ils restent en minorité) car les ME ne sont que des entreprises à faire tourner pour être rentables.
        Nombre de livres publiés chez certains grands sont d’ailleurs des daubes, par contre, ils ramènent beaucoup d’argent.

        Bref, je pense vraiment que certains auteurs, comme moi, cherchent la reconnaissance chez le lecteur (mais de la seule façon large que peut atteindre une auto-publication), et pas chez une pseudo toute puissante ME. J’en connais même au moins 2 qui ont refusé des ME alors qu’on venait les chercher.
        Ce n’est sans doute pas une majorité, je te l’accorde, mais quand même…

        « Comme tu dis « partager, être aimé, critiquer pour s’améliorer, avoir quelques fidèles »… N’est-ce pas là le début de la gloire ? »
        -> qui sait… ^^

        (et en lisant la fin de ton post, je me rends compte qu’au final, on est pas loin d’avoir le même avis ^^)

  15. Tout ce charabia est totalement vain, et ne changera rien au fait que l’édition classique germanopratine n’est qu’une affaire de réseau, de piston et de copinage, impossible à atteindre pour l’inconnu qui n’écrit que pour le plaisir d’écrire et d’être lu et non pour avoir sa gueule en tête de gondole.

  16. Les commentaires à cet article, qui s’échelonnent sur plusieurs années (!) sont très intéressants, et d’ailleurs ne s’opposent pas forcément.
    J’ai beaucoup aimé le tout premier commentaire (Brancatti) sur la non qualité (orthographique, syntaxique, logique de l’histoire…) désolante de bien des textes auto-édités.
    Mais comme le dit Pierrick Messiaen, tout dépend dans quel but on veut que le manuscrit devienne un livre : juste pour faire plus flatteur qu’une pile de feuillets A4 reliés spirale, ou pour obtenir une reconnaissance. Et dans ce second cas, on peut tout de même s’interroger sur la qualité de la reconnaissance en question : je viens de lire sur Amazon la critique d’un livre auto-édité, qui narre les enquêtes d’une jeune femme. Dans les commentaires, une personne parle de fautes de langue et de culture totalement incroyables « étable » pour les… chevaux, « Hôtel de Dieu » pour Hôtel-Dieu, et autres exemples assez renversants, mais d’autres lecteurs de ce même livre sont totalement séduits et disent attendre avec impatience de nouvelles aventures de l’héroïne..

    Comme lectrice, je me méfie beaucoup des bouquins auto-édités, dont c’est vrai la qualité orthographie et syntaxique n’est en général pas reluisante. Cela dit, c’est vrai que le logo d’un éditeur n’est pas toujours gage de qualité lui non plus : pas mal de petits éditeurs revendiquent une « correctrice » dans leur équipe, mais il semble que cette personne ait été absente à l’étape finale. Ou alors, pire, elle a rajouté des fautes, notamment de syntaxe ! J’ai du mal à comprendre ça !!! On peut tout de même écrire grand public, avec un vocabulaire et une syntaxe simples, on peut même laisser une petite faute (Erik Orsenna a écrit le « pie » de la vache, personne n’a rien vu chez l’éditeur, ça console !!!) sans tomber dans le « plein de fautes » !!!

    Et puis comme auteur, je préfère la reconnaissance d’un éditeur sérieux, dont la mention en couverture sera tout de même plus flatteuse que juste mon nom ou un vague logo destiné à faire croire que le bouquin est passé par un éditeur. Il y a de très bonnes petites maisons d’édition, qui ont un vrai sens des mots, et si votre texte n’y est pas retenu, il faut savoir être humble et s’interroger sur les causes de ce refus, plutôt que d’accuser le piston, le réseau et compagnie, des heureux auteurs agréés (comme le fait le commentaire signé Neurk).
    En tout cas, le jour où cette reconnaissance arrive, et même si vous savez que vous vendrez peu d’exemplaires (les petites maisons sont peu ou mal distribuées) quel plaisir ça fait (histoire vécue) : vous avez fait une belle rencontre, avec des gens qui ont eu un vrai regard sur votre texte, ont été touchés par lui, ont su vous en parler, vous en montrer les éventuelles petites failles, vous avez échangé, et au bout du compte, un « vrai livre » en est sorti. Pour moi, ça c’est un bonheur que l’auto-édition ne donnera jamais..

    Pour terminer : quand Pierrick, en réponse à quelqu’un qui affirme que la question est juste « d’avoir un éditeur ou de ne pas en avoir », dit que « Dans ce cas les auteurs indépendants créeraient des structures éditoriales pour vendre leur texte »; ben… c’est effectivement ce qui se passe assez souvent ! Quand on y regarde de près, on voit par exemple que 5 des 6 livres édités par telle ou telle petite structure sont signés d’un nom qui s’avère être celui… du directeur ou de la directrice de la maison, et éventuellement, pour ne tout de même pas trop faire « mono-auteur » d’une autre personne de l’équipe: :-). Il faut parfois creuser un peu pour s’en apercevoir (si ce sont des pseudos), mais on finit par se rendre compte qu’il s’agit bien de cette ou de ces personne(s). Dans ce cas, inutile d’envoyer votre texte : il est clair que la personne qui s’autoproclame ainsi « éditeur » ne veut en fait éditer que ses propres écrits ! 🙂

    Bien cordialement
    Emsi

    • Bonjour Emsi, et merci pour ce commentaire qui rajoute à quelques années d’échange ! 😉

      La question de l’article pourrait ainsi devenir « Faut-il créer sa propre maison d’édition pour éditer ses textes en loucedé ?! »

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